Quand le réveil a sonné ce matin là, j’ai cru qu’on était au milieu de la nuit. J’ai secoué l’importun sans vergogne, mais hélas, rien n’y fit. Il avait raison, c’était l’heure.
J’ai posé un pied par terre et ma tête tournait, mais ce n’était pas le moment de m’écouter. C’était l’heure, et l’heure c’est l’heure. Je me suis pris les pieds dans la descente de lit, me suis rattrapée à l’étagère, ai rattrapé l’étagère qui avait des faiblesses et refusait de me soutenir. On ne peut décidément compter sur personne !
J’ai attaqué sans crampons et sans oxygène la montée de l’escalier autant dire que j’ai risqué ma peau. Je suis tombée bien sûr, je ne voyais absolument pas clair, et j’ai terminé à quatre pattes pour m’effondrer devant le grille-pain. J’ai rempli d’une main tremblante mon bol de lait et de café, et bien sûr, au moment où j’allais déposer le tout dans le micro-ondes, le bol s’est fait la malle et a explosé littéralement non sans avoir inondé au passage votre servante et sa cuisine.
Et à sept heures du matin (enfin, six d’ailleurs), il a fallu redescendre l’escalier, farfouiller pour se changer, trouver un seau, une serpillière, le liquide sol « odeur de pins d’Arcachon » et refaire l’ascension. La tête tournait de plus en plus, l’hypoglycémie me guettait mais fallait nettoyer.
Une demie heure plus tard (une demie heure de retard), j’ai recommencé la cérémonie du bol, ouf, sans encombres. J’ai avalé ma tartine, et me suis enfin souvenue de qui j’étais et comment je m’appelais.
Mais le plus dur restait à venir parce que dans ces cas là, on n’ose rien dire. « Ils », les autres, ont tous l’air complètement opérationnels, et on ne peut avouer à son rédacteur en chef qu’on le voit parler, oui, mais qu’il n’y a pas le son. Alors on opine du chef avec des « oui, bien sûr », « absolument » dès qu’on entend un silence, on fronce le sourcil d’un air pénétré qu’on voudrait intelligent, priant le ciel pour que personne ne s’aperçoive de rien.
Et la journée est passée ainsi à donner le change, l’estomac ne sachant plus à quelle heure il devait avoir faim. Du coup, il avait faim tout le temps et j’ai passé la journée à grignoter sur mon clavier d’ordi. Le métabolisme en déroute j’ai eu sommeil encore plus tôt que d’habitude mais ai cherché à me lever à quatre heures du matin.
Depuis dimanche dernier, je pédale dans mon décalage horaire, mais j’espère le digérer avant septembre ! Parait que le changement d’heure, c’est pour économiser l’énergie…Pas la mienne en tout cas !
Pasquine L’Islet
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