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    Publié le Mis à jour le

    Je dis ça je dis rien...

    Et sinon, Joyeux Noël, gnac gnac gnac...

    Votre progéniture approche des 16 ans, vous ne croyez pas qu'il serait temps de lui révéler la vérité ? Certes, il est possible que cela lui brise le coeur. Mais bon, y a un moment où faut arrêter les manipulations diverses et le préparer à la vie, non ? Donc, c'est un conseil, mieux un ordre, vous allez lui annoncer que le Père Noël n'existe pas (oh my god, c'est lâché !).

    Attention, en douceur. Sinon, ça va encore vous coûter une blinde en psychothérapie. Il faut prendre des gants, et y aller mollo. Votre rédaction préférée et ses 60 journalistes se sont collés au boulot pour trouver toutes les façons soft d'affranchir vos enfants. Très soft. On aurait pu faire pire (si, si...), mais l'esprit de Noël, tout ça...

    Et...

    D'abord, il y a l'option "brutale", directe, franche, mais peut-être un peu trop... brutale, justement. Du genre : "Ecoute, mon chérie/ma chérie, le gros monsieur barbu habillé en rouge a eu une crise cardiaque. Je sais, c'est dur, mais à force de bouffer que des sucreries et de faire de l'exercice qu'une fois par an, ça devait arriver. Oui chéri(e), il est monté au ciel avec les anges et le bon Dieu, oui..." (faut pas tout balancer d'un coup, parce que sinon, chèque au psy, ok ?)...

    Pour les plus érudits, on préférera l'option "historique" : "Tu connais Coca-Cola ? Oui, bien entendu, ben en fait, le gros, là, c'est leur chargé de com', rien de plus. Et tous les 24 décembre au soir, au lieu de faire sa tournée, il réveillonne pépère chez lui en bouffant du foie gras et des huîtres et en se plaignant que la vie est dure..." (évitez de dire qu'il prend du Lexomil pour dormir, parce que ça pourrait être duraille, et alors... chèque au psy...).

    Après, vous pouvez utiliser l'option "complète", tant qu'à y aller, autant faire un "groupir" : "Mon/ma chéri(e), voici la liste des mecs qui n'existent pas et sur lesquels on te balade depuis un sacré moment : a) le Père Noël, b) Le Père Fouettard, c) Elvis Presley, d) Papi, e) La petite souris, f) Le marchand de sable, g) Olentzero, h) Les elfes..". (rajoutez pas les trucs inutiles, Bon dieu, Satanas, Dahu, tout ça, pas tout d'un coup, sinon... chèque au psy !).

    Dans le même genre, il y a l'option "on se dit tout, mais vraiment tout". Attention celle-là conduit invariablement au... chèque au psy. Mais au moins, on n'a pas à revenir dessus : "Le gros là ? Nan, c'est du flan... Et tant qu'on y est, ben moi chui pas ton père non plus. Nan, on sait pas du tout qui c'est. Voilà, tu sais tout... Allez, c'est l'heure d'aller au lit. Le... Marchand de Sable ? Nan, je crois que t'as pas tout compris, là..."

    Plus tranquille, il y a l'option "logique" : "T'as jamais trouvé bizarre que ce mec, tout seul, avec des rennes et des nains, puisse en une nuit, distribuer tous ses cadeaux sur all the planet en même temps ? Tu m'inquiètes un peu du neurone, hein, tu dois forcément tenir ça de ta mère, pas possible autrement..." (dissociation réalité/onirique, ça peut se retrouver dans le nombre de zéros, pour le chèque au psy... Méf').

    L'option "réaliste" envoie directement aussi à la case psy, mais, mais, au moins le gniard est prêt à affronter l'existence, on peut pas tout avoir non plus : "Assied-toi, faut qu'on parle. Tu as cinq ans, tu es grand(e) maintenant. Voilà, on vit dans un monde de merde, y a des enfants qui meurent de faim, la planète est en train de crever de nos conneries, et papa vient d'être viré. Alors tu vois, un mec qui vient faire des cadeaux, comme ça, gratos, faut que t'arrêtes d'y croire sinon je te promets de jolies souffrances dans la vie, des séances de psy à n'en plus finir, bref, dépêche-toi de trouver un boulot, n'aie aucune pitié pour personne, life is hard, petit bonhomme, va..."

    Version "lâche" : "Oui, c'est méchant de t'avoir menti toutes ces années. Mais c'était une idée de ta mère, moi j'étais contre au départ... Tu me crois pas ? Va voir dans sa commode, elle a gardé toutes tes lettres au Père Noël depuis le départ. Elle ne les a JAMAIS postées. Ouais, c'est pas joli-joli, ouais... Mais ne lui en veux pas trop..". (Z'êtes grands maintenant, vous aussi, pas la peine de préciser que cette option coûte très, très cher, chez le psy, pas vrai ?).

    L'option "oups" plus risquée mais efficace : "chéri(e), tu peux m'attraper le fusil dans l'armoire, steup ? Hein... Quoi ? C'est quoi tous ces cadeaux à côté de la 22 long rifle ? Oh oups, bon tu sais alors maintenant... Lâche ce fusil, non déconne pas, steup, ce que tu peux être susceptible des fois..." (Un peu scabreux comme situation, éviter de rejoindre l'argumentation précédente en ajoutant "c'est pas possible, tu tiens ça de ta mère ?!" Vous n'avez pas envie de passer Noël à l'hosto, pas vrai ?)

    Enfin, il y a l'option "radicale" : "On peut pas tout avoir dans la vie, faut faire des choix, alors maintenant tu peux pas avoir deux pères, donc c'est lui ou c'est moi... Plaît-il ? Lui ? Ok, très bien, tu l'auras voulu..." (il se pourrait que cette option vous vaille un très gros chèque perso au psy, soyez solide avant de l'envisager...).

    Allez maintenant, on prend son courage à deux mains, il y a bien une option qui conviendra à votre situation. Sinon, il y en a une dernière, elle vaut ce qu'elle vaut, mais elle peut fonctionner : "Tu vois, chéri(e), des fois, on se fait de fausses idées. Par exemple, t'as cru que la Toy, elle était gentille, pas vrai ? Et qu'à quelques jours de Noël, elle allait faire un effort, n'est-ce pas ? Ben, euh, c'est comme croire que le Père Noël existe... Une vue de l'esprit..."

    Enfin bon, moi je dis ça, je dis rien, HO HO HO

    Gracianne Hastoy

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