« Nous étions dans la région de Montpellier, et nous travaillions dans une entreprise de valorisation de déchets de chantiers. J’étais responsable de parc, je devais gérer les chauffeurs et les camions. Audrey faisait partie de l’équipe. Nous étions épuisés, et nous avons eu alors envie de travailler pour nous, au lieu de le faire pour les autres » raconte Nicolas.
En novembre 2014, ils commencent à chercher du côté du Gard, de l’Aveyron, la Lozère…, jusqu’à ces vacances passées à Villeneuve-sur-Lot où ils tombent sur un panneau indiquant Flamarens, dans le Gers, et décident d’aller le visiter. Premier coup de cœur pour le département.
Nous avons vendu la maison que l’on venait de construire, et nous sommes venus tout recommencer ici avec nos quatre enfants, et mes quatorze chevaux de Camargue…
« En juin 2016, nous avons vu l’annonce d’un terrain à vendre à Lupiac. Nous avons rencontré la maire du village, et nous avons craqué pour le coin. Nous avons vendu la maison que l’on venait de construire, et nous sommes venus tout recommencer ici avec nos quatre enfants, et mes quatorze chevaux de Camargue…». Terrassement, premiers bâtiments, plantation de piquets, installation de clôtures et de cabanes avec son épouse pour accueillir quatre porcs Duroc, et quatre Large White pour commencer.
L’idée de monter cet élevage atypique était née de leur rencontre avec un jeune éleveur de la Nièvre quelques années auparavant, et un nouveau coup de cœur pour le Duroc, cette race rustique et robuste à la robe uniformément rouge, originaire des États-Unis.
C’est un cochon qui est long à venir, mais son gras est intramusculaire, et non pas superficiel
« Ce qui nous plait chez lui, c’est son comportement relativement calme et agréable, et sa qualité de viande. C’est un cochon qui est long à venir, mais son gras est intramusculaire, et non pas superficiel. Cela lui donne ce goût persillé » explique le boucher de métier, aujourd’hui à la tête d’une centaine de bêtes, dont une seule femelle Large White qui a su s’adapter. « C’est elle qui surveille attentivement les autres » s’amuse Nicolas.
Mais face à la nouvelle crise qui frappe de plein fouet après les restrictions sanitaires des dernières années, Audrey a dû renoncer il y a trois mois à travailler sur l’exploitation pour trouver un autre travail dans un magasin. Car entre l’explosion des prix de l’alimentation, de l’eau, de l’essence, et la volonté de ne pas répercuter cette augmentation sur les consommateurs, difficile de faire vivre une famille de quatre enfants.
« L’an dernier, à cette époque, je faisais deux ou trois cochons par semaine. Actuellement, j’en fais un seul, et deux tous les quinze jours » déplore l’éleveur qui gère désormais seul toute la production, de la naissance à la transformation en vente directe.
Pour découvrir sans plus tarder les produits de la Ferme des Bernons, rendez-vous sur les marchés de Marciac le mercredi, d’Eauze le jeudi, de Vic-Fezensac le vendredi, et de l’Isle-Jourdain le samedi. Avec la garantie d’une viande savoureuse, garantie sans OGM ni antibiotique, et tous les produits transformés (saucisse, boudin, pâté…) sans colorant, sans conservateur ni allergène.
Marielle Fourcade
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