« J’ai travaillé pendant cinq ans dans diverses entreprises, en me disant qu’un jour je pourrais avoir la mienne. J’ai fait du secrétariat, du marketing, mais je ne trouvais pas ma place. C’est une rupture conventionnelle qui m’a permis de réfléchir sur ce que je voulais vraiment faire. Pendant le confinement, lors d’une discussion avec mon compagnon, je lui ai dit que j’aurais bien aimé vivre à la campagne, avoir un potager, des chèvres… Et tout est parti de là » raconte Léa.
Des renseignements sur les études à l’obtention de son diplôme agricole, en passant par les stages dans des fermes, le projet s’affirme et prend forme. Au moment de trouver un lieu pour s’installer, elle commence à chercher du côté de l’Ile-de-France où son conjoint travaille déjà dans le numérique. Mais ce n’est pas vraiment le meilleur coin.
« Il a alors démissionné, et comme il aime le rugby, nous avons regardé du côté de Toulouse. Nous sommes tombés sur cette ancienne pension équine entre Auch et Vic-Fezensac, qui était en friches. Parfait pour y mettre des chèvres… ».
En février 2022, les premières chèvres du Massif central et des Poitevines – des races rustiques pouvant rester dehors toute l’année – arrivent. Léa les élève au biberon pour créer un lien et leur prodiguer les soins, clôture en différentes parcelles les neuf hectares de terrain et installe la salle de traite. Les mises bas en mars 2023 lui permettent de débuter la production fin mai, dès le laboratoire terminé.
Mais, après avoir constaté que les producteurs de fromages de chèvre sont déjà nombreux dans la région, et que le Gers est un département dynamique pendant la saison estivale, elle choisit de se lancer dans les glaces.
« Il a fallu faire beaucoup de tests et d’essais au départ pour trouver la base et le bon dosage. Aujourd’hui, je suis heureuse de voir des enfants intolérants au lait de vache se régaler enfin avec une bonne glace, et des clients revenir pour me dire que c’était excellent. Il y a beaucoup d’a priori sur le lait de chèvre, plutôt connu pour sa force singulière, mais cela vient de la maturation. Comme les glaces sont faites après la traite, elles sont très douces et onctueuses, elles ont plutôt un côté crème glacée. »
Léa propose déjà huit parfums : nature, citron, framboise, myrtille, chocolat, noix de coco, noisette et pistache. Elle reçoit des demandes pour des pots à déguster en famille tout au long de l’année, et de restaurateurs qui souhaitent les ajouter à leur carte après y avoir goûté.
Prochains objectifs : ouvrir sa Ferme de la Martillère au public, avec un projet de petite boutique sur place dès l’an prochain. Mais avant ça, une fois la saison terminée, elle se consacrera à la communication pour faire connaître ses spécialités, après s’être concentrée sur la production pour pouvoir être présente sur les marchés de cet été.
Marielle Fourcade
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COUPS DE POUCE
On file découvrir avant la fin du mois d’août les douces saveurs des glaces de Léa Huberson aux marchés de nuit de Vic-Fezensac et Lavardens (les mercredis en alternance), et de Jegun les jeudis.
Les cafetiers et restaurateurs voulant proposer cette gourmandise originale et produite localement à leur clientèle peuvent également la contacter directement au 06 64 12 03 92, ou par mail
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