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A Trébons, l’oignon est à la fête

Bientôt 50 ans que Trébonnais et Trébonnaises lancent la saison des festivités à l’approche de l’été, autour de leur iconique oignon, forcément très bon.
Des oignons de trébons dans une cagette sur un étal
À tous ceux qui refusent d’approcher un oignon par peur de pleurer comme une madeleine, ou de passer leur après-midi à (mal) digérer, sachez qu’il existe une variété toute douce qui respecte vos yeux et votre estomac. Il porte le nom d’un petit village de la haute-vallée de l’Adour, Trébons, dont les habitants se mobilisent depuis 1974 pour le fêter dignement.

« C’est une fête très populaire, qui rassemble surtout les locaux et se passe juste avant que ne démarre la saison estivale de la vallée », explique Jérôme Barbosa, le président du comité des fêtes. « La base des repas, très appréciés pour leur convivialité, ce sont les oignons de Trébons, que l’on propose avec du lapin ou du poulet. Le samedi et le dimanche, à partir de 10 heures, les gens peuvent commencer à manger, jusqu’à tard dans la nuit puisque nous servons les plats, jusqu’à une ou deux heures du matin… ».

Les animations ne manquent pas bien sûr, entre bandas, concours de belote le vendredi soir, puis, plus sportifs, de pêche et pétanque le samedi, pour finir par une petite marche de 10 kilomètres le dimanche matin. Ce qui ne manquera pas d’ouvrir l’appétit dans la foulée.

« Nous aurons également un atelier créatif, “Les 12 Couleurs” pour les enfants le samedi à partir de 17 heures, un apéritif-concert avec “D’un Commun Accord”, suivi d’un bal. Un hommage sera rendu à Claude Nougaro le dimanche après-midi, avec un concert de “Plaisant’Swing Band”, et “Cale sèche” pour clôturer la fête. Et bien sûr la course de cochons, avec 18 partants cette année. Les gens achètent un ticket pour faire leur tiercé ; celui qui gagne dans l’ordre remporte un cochon, mais c’est assez rare que les gens repartent avec ! Pour ceux qui ont les trois bons numéros dans le désordre, c’est un jambon ».

Moment “solennel” le samedi à midi, lorsque la confrérie de l’Oignon de Trébons intronise quelques personnalités locales, ou parfois plus célèbres.

« Depuis plus de vingt ans, nous faisons ainsi la promotion de l’oignon de cette façon, en ajoutant un peu de folklore. Nous avons intronisé par exemple les coureurs cyclistes Thévenet et Danguillaume lors d’un Tour de France, ou encore Michel Cardoze, l’ancien présentateur de la météo. Trois personnes nous rejoindront cette année, deux de Trébons, et une de Luchon » souligne André Michaux, président de la confrérie.

Après deux longues années privées de fête, la centaine de bénévoles trébonnais s’est mobilisée pour préparer cet événement, aux petits oignons bien entendu…

Interview exclusive

Qui êtes-vous, l’Oignon de Trébons ?

Je suis un oignon de terroir, cultivé manuellement et passionnément dans mon berceau d’origine bigourdan, niché entre Pyrénées et Val d’Adour. Contrairement à certains, je suis sucré et parfumé pour réjouir vos papilles gustatives et olfactives, et particulièrement doux avec vos yeux et votre estomac.

Comment l’expliquez-vous ?

C’est dû aux riches limons de la vallée de l’Adour, selon les spécialistes. Je refuse de pousser ailleurs ! Je remercie d’ailleurs les quelques producteurs qui se sont spécialisés pour garantir ma pérennité. Figurez-vous que j’ai bien failli disparaître, alors que l’on parlait déjà de moi au 18e siècle !

Comment vous reconnaître ?

J’ai une silhouette très particulière, en forme de poire. La Chambre d’Agriculture des Hautes-Pyrénées estime mes mensurations idéales à 18 cm environ “du plateau basal du bulbe au collet”, et un tour de taille entre 5,6 et 6,5 cm de diamètre à mi-hauteur…

Quand et comment vous déguster ?

Toute l’année, puisque je suis un oignon des 4 saisons : cébars - c’est ainsi que l’on appelle les repousses produites si vous mettez mes bulbes en terre en automne - primeur et tradition de janvier à avril, oignon doux de mai à juillet, sec en août et septembre, cuisiné en octobre-novembre, et cébars de Noël en décembre. J’adore accompagner le poulet et le lapin, être transformé en tarte, me reposer sur une salade verte, ou être mélangé aux œufs pour une savoureuse omelette. Vous pouvez même me croquer tout simplement, avec une pointe de sel.

Quelle est votre actualité ?

Un comité se charge de protéger ma semence, un travail est en cours pour obtenir l’IGP, et inciter d’autres agriculteurs à me cultiver pour être plus largement représenté. Grâce aux initiatives Mangeons Ha-Py de la Chambre d’Agriculture des Hautes-Pyrénées, je suis de plus en plus invité sur les tables des restaurateurs. Sans oublier bien sûr, ma fête à Trébons, du 3 au 5 juin ! Venez me rencontrer…

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