Ces derniers temps, on vous a beaucoup parlé de couples qui entreprennent. En voici encore un très bel exemple. Laurent Bordes opérait dans la sous-traitance aéronautique. Sa compagne Caroline, cavalière émérite, était bien placée pour remarquer les nombreux traumatismes articulaires provoqués chez ses homologues par la rigidité des étriers. Dès 2011, le couple médite plus sérieusement sur la conception d’étriers susceptibles de mieux absorber les chocs. Il réalise des prototypes et les fait tester avec succès à des cavaliers référents.
L’expert en usinage et la cavalière lancent la société Flex-on en 2014. Installée sur la zone artisanale Gaston Phoebus, à Morlaàs, elle emploie aujourd’hui 9 personnes et réalise un chiffre d’affaires de 2,3 millions d’euros, à 65% à l’export. Le site comprend les bureaux de l’entreprise, un espace de stockage et, depuis l’an dernier, un atelier de fabrication.
La Rolls de l’étrier vient du Béarn…
Concrètement, le « plancher » des étriers de la gamme Flex-on est séparé de leur armature par des ressorts élastomères, permettant ainsi une atténuation des chocs et vibrations sur les articulations. « Pour donner une idée plus parlante de l’apport en termes de confort articulaire, les études biomécaniques montrent que la différence entre ces étriers et des étriers classiques est à peu près la même qu’entre courir un marathon en baskets et le courir en mocassins », illustre Caroline Bordes.
L’ingénieur en aéronautique, de son côté, met en avant le design et les choix de matériaux, aluminium et composite, qui permettent « de produire plus facilement et de rester compétitif en termes de prix ». Une des clés de la réussite pour démocratiser ces Rolls de l’étrier...
Mais au-delà des aspects techniques, la jeune entreprise peut surtout mettre en avant ses ambassadeurs de renom, tel le double médaillé olympique Nicolas Astier. « Ce sont les cavaliers qui viennent vers nous pour profiter de nos innovations et tester nos produits, et non nous qui les payons, ce que nous n’aurions pas les moyens de faire », précise Laurent Bordes.
Aujourd’hui, outre la vente en ligne (en pleine explosion : Flex-on espère atteindre 30% de ses ventes par ce canal), l’entreprise écoule sa production dans 200 boutiques en France, et encore davantage à l’étranger.
Relativement peu impactée par la crise sanitaire, l’activité devrait encore progresser de 20% sur 2020, contre 30% ces dernières années : « Il y a bien sûr eu un ralentissement en mars, mais les résultats ont été très bons en juillet et satisfaisants en août, en dépit des annulations de salons et de concours. Il faudra maintenant voir comment se comporte l’activité en fin d’année », résume le couple.
De beaux projets dans les tuyaux…
Pour la suite, les Bordes ne comptent pas s’arrêter là. Ils ont réalisé le design d’un éperon innovant et travaillent avec un partenaire à l’élaboration de bottes auxquelles l’associer. Mais Flex-on n’abandonne pas pour autant son travail de développement d’étriers.
L’entreprise s'est positionnée sur le créneau de la sécurité en lançant son modèle « Safe-on » et en tâchant de le décliner. Il développe des étriers innovants ultra-légers pour la course, et (pour nos amis cow-boys et gauchos) développe une gamme « western ».
En d’autres termes, Flex-on cherche à se positionner sur un plus large éventail de pratiques et disciplines équestres afin de grandir encore.
Pour mener à bien tous ces projets, les deux dirigeants de la dynamique PME peuvent compter sur leur belle équipe et ses précieuses compétences en design, en dessin 3D et en marketing. Et puis avec 6 cavaliers dans l’effectif, on sait de quoi on parle en réunion !
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