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Le Gersois Pierre Buffo, catalyseur au grand cœur

Depuis 2016, il est à la tête de la Banque Alimentaire du Gers. Fidèle à ses convictions, il y diffuse son dynamisme et sa bonne humeur sans compter.
Le Gersois Pierre Buffo, catalyseur au grand cœur
La passion est bien le mot qui résume le mieux le parcours de Pierre Buffo, qui a toujours œuvré à rassembler les hommes dans tous les domaines.

Directeur d’Avigers jusqu’en 2008, cet ingénieur en agro-alimentaire n’a jamais cessé de porter haut et fort les couleurs de ses terres natales, notamment à travers son célébrissime slogan « Élevé en plein air, élevé en plein Gers ».

Dans cette fabuleuse aventure réunissant éleveurs, accouveurs, fabricants d’aliments et abattoirs du département en un collectif interprofessionnel, il jouera plusieurs rôles, qu’il évoque non sans humour.

« À Avigers, j’ai exercé trois métiers : j’étais le cuisinier chargé de faire prendre la mayonnaise, mais sans être ni l’huile, ni l’œuf. Plutôt le condiment, pour agglomérer. En même temps j’étais aussi pompier, pour éteindre le feu et surtout ne jamais souffler dessus, car il n’était pas facile de mettre en place une organisation regroupant des intérêts professionnels divergents. Et j’étais également curé, car, quand on croit en quelque chose, il faut toujours le répéter ! » s’amuse Pierre Buffo.

Et l’avenir lui donnera raison. Les Poulets Fermiers du Gers, élevés en plein air, obtiendront le Label Rouge en 1977, et l’IGP Volailles Fermières du Gers en 1996.

À l’heure ou sonnera la retraite, c’est dans ce même état d’esprit qu’il rejoindra la Banque Alimentaire du Gers, en tant que bénévole au début, puis comme administrateur, avant d’accepter d’en être le président en 2016.

« Nous avons développé six pôles d’activités – ressources humaines, comptabilité, développement, relationnel, tri, hygiène – avec un responsable par antenne, car nous estimons qu’il faut responsabiliser les gens. Et ça fonctionne très bien. On se réunit toutes les trois semaines pour faire le point ».

« Ici, je ne suis plus le cuisinier, mais plutôt le tisserand. Je crée du lien entre les bénévoles, et avec les structures qui collaborent. J’essaie aussi de sensibiliser les entreprises à la RSE. Nous partons du principe que nous voulons quitter la mendicité, que nous devons trouver des partenariats pour ajouter de la valeur à leur entreprise ».

« La Coopérative Val de Gascogne à Sainte-Christie a proposé par exemple à des salariés volontaires de dégager une journée de travail pour venir participer à nos collectes. L’expérience a été fabuleuse. Il faut travailler dans la solidarité, il faut transpirer ensemble » poursuit Pierre Buffo.

Pour lui, l’association a un devoir de soutien, de considération et de reconnaissance envers les bénévoles. Dès le début, ils sont accueillis et invités à découvrir tous les pôles pour définir ce qui leur plaît, et ne surtout pas faire ce qu’ils ne souhaitent pas.  Le bénévole quant à lui doit être « sérieux mais souriant, compétent mais sans prendre la grosse tête, et disponible, mais raisonnablement, et surtout pas de façon permanente ».

La crise sanitaire a bien entendu considérablement aggravé la situation. De 300 tonnes distribuées en 2019, la Banque Alimentaire du Gers est passée à 380 en 2020, et à 441 en 2021. Le nombre de bénéficiaires a quant à lui augmenté de 6.900 à 7.500 en deux ans à peine. En même temps, les bénévoles les plus fragiles ont renoncé, notamment parmi les 28 associations partenaires, nécessaires à la distribution de l’aide.

Une problématique à laquelle Pierre Buffo tente de remédier, sans se départir de son enthousiasme, et de sa foi. « Il faut sortir de l’ombre, donner une image positive, et rendre de la fierté à tous ceux qui travaillent dans la structure ».

Photos : Pierre Buffo

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