Alors patron, je voudrais vous proposer notre enquête exclusive du mois sur les pires trucs qu'on peut trouver dans la bouffe industrielle. Les soixante journalistes du service sont partis à l'autre bout du monde (d'où les notes de frais sur votre bureau... Hein ? Cher ? Ah mais, croyez pas, on a aussi fait le tour des restos gastronomiques, sait-on jamais, quand on bosse, on bosse, on fait pas semblant !).
Ah mais non, no soucy, ça vient toujours de très loin, from ailleurs, genre. On le sait bien qu'ici, dans le coin-coin, on est les as de la bonne bouffe, que nos artisans fabriquent les meilleurs trucs of the world, pensez ! Mais là-bas, suivez mon regard, c'est pas pareil.
Non, et puis c'est manière de faire un peu flipper les lecteurs, parce qu'on les trouve ramollos du commentaire en ce moment. Alors une bonne légende urbaine sur les saloperies qu'on trouve dans la bouffe, ça devrait les réveiller. Oui, plaît-il ? Pas tant légende urbaine que ça ? C'est pas faux. Et même si c'est rare, ça existe. Notre devoir d'information, tout ça, patron...
Par exemple…
Par exemple, le mec qui s'est retrouvé avec une tête de poulet dans ses nuggets Mac Do a dû ressentir deux sensations : la première, pouah c'est quoi ce truc ? La deuxième, ça alors, ils font donc leur nuggets avec de vrais poulets, youpi, quel scoop ! Et la tête, alouette... Nan, ça se sera pour les nuggets d'alouette...
Presque mignon, celui ou celle qui a retrouvé une dent dans son fromage. Aussitôt le film se met en marche. On imagine pépé Gustave qui trait sa vache à la mano (rassurant), vlan qui perd une cachole dans le seau, et hop ça part à l'affinage. Pire, ça peut-être une dent de lait, ahahahaha... Z'ont pas fait bosser des gamins quand même, quelle hon-te !
Bon, la grenouille vivante dans le paquet de salade mérite développement. Primo, arrêtez de jouer les feignasses et d'acheter de la salade en sachet, c'est beurk. Alors qu'une bonne laitue fraîche, vaporisée à l'ammoniaque, c'est quand même autre chose ! Mais bon, admettons... Un sachet de salade. La grenouille, elle mérite quand même une distinction because balèze et résistante, qu'on se le dise. Elle se baladait, peinarde, dans son champ de laitues, se fait choper par une machine peu regardante, trimballer, survit aux chaînes de production, à l'emballage, au transport en camion frigorifique. Ça mériterait au mieux une auréole batracienne, au pire que vous lui laissiez la vie sauve. C'est mignon une grenouille. Et puis tout ça, c'est la mère nature, la terre, la Pacha Mama qui s'exprime, c'est beau, c'est poétique. Va, petite grenouille, envole-toi (!!!) vers d'autres cieux...
Sinon, en sachet ou fraîche, soyez raisonnables et pas feignasses pour une fois, lavez-la cette hilh de pute de salade ! Ou faites comme tout garçon raisonnable, arrêtez d'en manger. Quoique... la viande, parfois, c'est pas glop non plus...
Attention, on passe à plus "gore". Ce doigt humain retrouvé dans le steack d'un fast-food américain a dû sérieusement couper l'appétit à son consommateur. Là ouais c'est le vrai fantasme effrayé de toute une population, devenue végétarienne par crainte de vivre précisément ÇA ! Bon mais c'est raisonnablement envisageable. Sur la chaîne de fabrication du steack haché, le mec papote (ou la fille oui, l'information ne dit pas le sexe du doigt, désolés), et vlan, le doigt qui part dans la viande rouge, personne se rend compte (hormis le gars concerné ? Qui forcément, a certainement redouté d'être viré pour laisser traîner ses doigts n'importe où et l'aura fermée - ou sera parti si vite à l'hosto qu'il aura pas eu le temps de s'en préoccuper. Titi, petit, petit, petit, il est où le didi à son pépère ?)
Si vous aimez les haricots verts en boîte, faites gaffe quand même. Y en a des qui viennent avec la viande avec... Par exemple, une... une tête de... Non, pas de grenouille, de serpent ! Facile de trouver l'explication. Dites, vous croyez quand même pas qu'ils sont ramassés à la menotte vos haricots verts, pas vrai ? Donc c'est une grosse machine, avec des lames au sol, qui coupe tout ça, et y avait le cousin de la grenouille, son poteau serpent qui cherchait un coin d'ombre ce jour-là, et hop, embarqué avec les extra-fins ! Vexé ("eh oh, tu trouves vraiment que j'ai une tête d'extra-fin ? Ouais, c'est vrai, j'ai pas d'os, j'ai pas de fils non plus !) Encore une fois, ne prenez pas cet air dégoûté, c'est la nature, la terre, la Pacha Mama... Quoi, la fermer ?
Là où on a un peu plus de mal à "se faire le film" de comment-que-c'est-arrivé-là, c'est avec cette lame de rasoir retrouvée dans un cookie de fast-food... On a davantage pensé à un truc de "karma immédiat", du genre : allez juste un petit cookie de rien, j'en ai tellement envie ; NOONNN, tu as du diabète et tu es grosse, oublie ce cookie illico ; allez vaaaaaaa, juste un tout petit morceau ; ok, tu l'auras voulu.... Et crac, lame de rasoir, langue fendue, punition immédiate, tout ça... Non ? NON ?
Une souris morte qui trottait dans le pain de mie, je l'attrape pas par la queue, mais je la montre à la planète et c'est dégueu... En revanche, une fois de plus, un peu d'esprit logique permet de tout expliquer. La souris Jerry qui en avait marre de se faire courser par Tom le chat s'est dit que s'établir dans une entreprise fabriquant du pain de mie, c'était cool. Genre, la journée, elle dort... Et la nuit, elle se balade sur les chaînes de production où il reste toujours un peu de gluten ici, de farines là, et de grosses miettes de pain. Un festin. Seulement voilà, un jour de la miaou, enfin de la mi-août, qu'elle se tapait une insomnie (suivez un peu), impossible de ronquer, pas de Lexomil sous la patte, et une dalle, mais une dalle... à bouffer un éléphant cru. Elle se lève, un peu dans le coltard, divague jusqu'à la cuisine, ouvre son frigo, et vlan... se casse la nénétte dans le pain de mie en fabrication, et se fait emballer dans le sachet plastique où elle meurt étouffée (larmes, séquence émotion, Faites entrer l'accusé, tout ça...). Boh, quelle triste histoire quand même ! Allez, l'ami, souris... (le minet sauta, c'est plus dur à placer...)
En revanche, lançons un appel à la vigilance maximum, parce que les larves dans le paquet de riz, c'est plus fréquent qu'on ne le croit. Et l'air de rien, visuellement, comment dire, c'est hachement facile de se faire avoir, la différence entre un grain de riz et un bon vieil asticot n'étant pas évidente parfois. Oh, ça va, faites pas les chochottes non plus. Quand z'allez chez tonton Doumé en Corse et qu'il vous refile son fromage, z'avez la totale protéinée garantie, parce que la viande est avec, hein... Le hic, c'est pour les véganes, c'est vrai, déjà qu'ils n'ont plus que le riz et pas grand chose d'autre à se mettre sous la dent, s'il faut en plus qu'ils surveillent que y a pas la viande avec, ça fait du boulot... Mais bon, z'auront pas de carence protéinée, faut tout voir...
Le pire, le pire de tout, et là on a vraiment du mal à refaire le film de comment-que-c'est-arrivé-là-bordel (oui, parce qu'on s'énerve, z'allez comprendre pourquoi), c'est la capote dans le plat de riz préparé. Au début, le mec a dû penser "oh cool, z'ont mis des calamars, c'est sympa", puis a remarqué "sont trop durs les calamars, caoutchouteux, c'est ça quand on les tabasse pas assez sur les rochers, après sont imbouffables"... Et puis il a certainement recraché, et là... Silence. Dégoût. Envie de vomir. L'histoire ne dit pas s'il était neuf ou usagé. Mais là, vraiment, notre petit estomac fragile ne veut pas savoir, ne veut vraiment pas savoir. Juste comme ça, y avait une ch'tite sauce avec le riz ? QUOIIII dégueus, rhooooo...
Perso (faut toujours qu'elle ramène son grain d'sel, la Toy), un jour à la cantine (je balance, à Oloron Sainte-Marie, oui), il y a une dizain... euh, vingtaine... euh trentaine... (enfin, y a super longtemps et donc prescription) d'années, j'ai découvert une abeille morte dans du gâteau basque industriel. Alors ouais, la nature, la terre, la Pacha Mama tout ça, mais j'ai plus jamais remangé de gâteau basque industriel. En revanche, l'artisanal de Sare, ça ouais, je me rattrape... (faut bien vérifier qu'ils font pas de biscoueytes dans leurs préparations, alors j'épluche leur tatô basque, manière de vérifier, quel sens aigu de l'abnégation, ne me remerciez pas surtout, mais mon adresse perso, c'est madame Toy, 64310 Sare) Je crois que j'ai gagné au change (enfin, pas pour les kilos, dommage).
Enfin bon, moi j'dis ça, j'dis rien...
Gracianne Hastoy
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