Grâce aux Jardins Kowhai, Julie Bernier souhaite sensibiliser et former à la permaculture

Julie Bernier en a « rêvé pendant longtemps » de ce jardin. « Pendant deux ans, c'était des recherches quotidiennes pour réussir à trouver le bon terrain ! », explique celle qui a finalement trouvé son bonheur à Capbreton après être tombé amoureuse du département et de son environnement après un simple passage en tant que vacancière. « C'était il y a cinq ans... Seulement 10 mois plus tard, j'arrivais dans les Landes avec une valise et mon chat ! ».

Aujourd'hui, elle est donc à l'origine d'un projet novateur, unique en son genre, porté par 4 personnes toutes complémentaires, dont l'objectif est de mélanger permaculture et ferme pédagogique. « Pour ce projet, je suis avec mon papa et deux amies, l'une rédactrice en chef d'une revue, et l'autre chocolatière. Nous apportons tous des éléments différents au projet pour l'enrichir. Que ce soit la valorisation de savoir-faire et de produits locaux, la plantation de végétaux comestibles, la pédagogie, etc. »

Nous avons eu la chance d'être accompagnés par plein de monde

Une démarche on ne peut plus responsable à destination des petits et des grands, puisque le site pourrait accueillir à son ouverture, espérée cet été, des gens désireux de pratiquer la permaculture, et des écoles pour les sensibiliser aux enjeux d'un mode de vie responsable. « Mais avant cela il y a encore des travaux ! », rappelle Julie Bernier. Plantation d'arbres, terrassement pour améliorer la rétention d'eau, apport de matières organiques, achats de serres, d'outils et d'accessoires, et bien d'autres choses sont au programme des prochains mois.

« Nous avons eu la chance d'être accompagnés par plein de monde au travers de notre cagnotte Miimosa qui s'est terminée récemment. Nous avons récolté plus de 11 500 euros, ce qui nous aide grandement dans le projet ! ». L'accompagnement peut d'ailleurs se poursuivre sur HelloAsso, où l'association des Jardins Kowhai peut recevoir des dons, mais aussi en chair et en os, comme cela s'est déjà passé, puisque déjà près d'une trentaine de personnes sont venus prêter main forte aux quatre porteurs du projet, sur place. « Certains nous ont même envoyé des graines, dont certaines plutôt rares ! »

Paradoxalement, c'est sur un balcon parisien que Julie Bernier découvre la permaculture. « J'étais déjà intéressée par l'écologie pour des raisons personnelles, mais je me sentais très déconnectée de mes valeurs. Il y avait un écart entre ce que je défendais et comment j'agissais. Alors j'ai commencé à planter quelques végétaux sur mon balcon, mais j'avais l'incroyable capacité à ne pas réussir à les maintenir en vie », plaisante-t-elle.

C'est en cherchant un moyen de faire vivre ses plantes qu'elle découvre le concept de permaculture : une agriculture dont l'idée est d'être en parfaite adéquation avec la nature et son fonctionnement sans l'intervention humaine, ou du moins réduite au minimum. « Ça m'a ouvert une autre vision du vivant ! J'ai continué mes recherches et j'ai appris plein de choses. Mais je me suis aussi rendu compte du travail que ça demandait... Je me suis dit que d'autres avaient sûrement envie de changer leur mode de vie, mais n'avaient pas le temps de faire toutes les recherches nécessaires. Alors j'ai eu l'idée de créer un compte Instagram pour partager mon expérience, et simplifier la permaculture pour les autres ».

J'ai une communauté très bienveillante, très intéressée, c'est génial !

Une démarche utile, puisque aujourd'hui plus de 90 000 personnes sont abonnées à sa page. « Je suis contente de voir que ça plaît. J'ai une communauté très bienveillante, très intéressée, c'est génial ! », se réjouit Julie Bernier qui, en plus d'animer ce compte et un site internet du même nom, est également auteure de déjà trois livres, et bientôt d'un quatrième prévu pour fin mars. « Ce que j'ai voulu faire avec les Jardins Kowhai, c'est simplement le prolongement de ce que je faisais déjà sur les réseaux sociaux et à travers mes livres, mais en retrouvant l'humain, et en le remettant même au centre du projet ».

« Par le passé j'ai participé à des projets de permaculture collectifs, mais très vite cette dimension humaine a été mise de côté, et ça ne me correspondait pas... Pour moi, il fallait absolument que l'humain ait une place importante dans le projet. Et puis c'est un plaisir de transmettre mes connaissances de vive voix, avec de vraies personnes ! », se réjouit Julie Bernier. Et à n'en pas douter, vu la communauté de la jeune femme, c'est un plaisir partagé...

Timothé Linard