Il ne faudrait jamais intervenir personnellement dans un article lorsqu'on se prétend journaliste, mais là, une fois n'est pas coutume. C'est dans l'enfance que je reviens en entendant évoquer Jean-Claude Coudouy. Le soir, le noir, et une radio locale qui diffusait avec une régularité suspecte le "Hilh de Pute".
Et au coeur de la nuit sombre, les éclats de rire absolus, et cette phrase qui ne devait plus jamais me quitter, la seule où il fait bon prendre l'accent pointu des parisiens : "Je leur ai dit hilh de pute, macareu, et ils ont tout de suite vu que j'étais du pays".
Avec cette démonstration terrible de la "colère noire" et de la "sainte colère".
Pour l'instant, le ciel pleure mais il est fort à parier que, d'ici quelques jours, ça va se marrer ferme du côté des anges.
Je les imagine, leur auréole coincée au-dessus de la tête, vissée façon béret, et qui s'entraîneront : "hilh de pute, c'est pas vilain du tout, ça vient du latin, puto, putare..."
A priori, ils ne devraient pas lui tenir rigueur du sketch "Le denier du culte".
Mais Jean-Claude Coudouy, c'est autre chose, un engagement total pour sa vallée, qu'il aimait tant.
Ce fils de boucher-charcutier, né le 10 août 1946 à Laruns, fonda en 1982 "Los de Laruntz", l'ensemble polyphonique d'hommes. Il était un incontournable du Festival de Siros, un homme de racines, de patrimoine, d'héritage et de transmission, qui aimait la montagne, les chants et le vin rouge.
C'est avec sa force singulière qu'il a longtemps combattu la maladie, donnant à toutes et tous les armes pour apprendre à supporter la tristesse aujourd'hui.
Nous avons une immense pensée émue à l'attention de Geneviève, son épouse, d'Arnaud et Lucie ses enfants, et tous ceux qui pleurent après avoir tant ri... Ce sont les anges qui ont de la chance...
Hilh de pute
Le denier du culte (à Laruns)
https://youtu.be/CLp5e3hg3Bc
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