HOMMAGE

C’était une femme de caractère, souriante, dont la personnalité s’imposait par sa distinction, son élégance, sa convivialité, mais aussi par ses connaissances de la vie béarnaise et la lucidité qu’elle portait sur les événements en général.

Jeanne Loustalan est décédée dimanche à l’âge de 91 ans suite à des épreuves de santé auxquelles seul son courage et sa foi chrétienne lui ont permis de faire face. Si elle était fière de ses origines, issue d’une vieille famille orthézienne très connue, elle laissait aux pages de l’histoire locale le soin de les évoquer.

Pendant la guerre à Toulouse, à peine âgée de 19 ans, elle n’hésita pas à participer au côté de ses parents à des actes de résistance importants. Ils hébergeaient dans leur appartement des parachutistes anglais avant d’organiser leur passage en Espagne. A ce titre, elle reçut symboliquement la « médaille de soldat sans uniforme ». Son père, Pierre Chesnelong, fut arrêté et emprisonné à Evaux, ce qui ne l’empêcha pas, elle, d’aider encore aux préparatifs d’évasion de résistants détenus par l’occupant.

Elle restait ainsi fidèle aux valeurs que ses ancêtres portaient, tel son arrière grand-père, Charles Chesnelong, négociant en draperies, à Orthez, qui eut un grand destin national, maire de 1856 à 1870, député en 1865 , catholique fervent, dont l’un de ses fils , René, fut évêque et archevêque.

En 1946, elle épousa Henri Loustalan, fin journaliste, qui contribua à enrichir les débats locaux et nationaux, et devint président-directeur-général « d’Eclair-Pyrénées » en 1970. Elle apporta à celui-ci tout au long de sa vie les encouragements les plus toniques et lui procura également le bonheur d’avoir six enfants, dont deux d’entre eux s’inscrivent dans la lignée professionnelle de leur père.

Nous adressons à ceux-ci et à leur famille nos plus sincères condoléances.

Christian Bombédiac

Les obsèques de Jeanne Loustalan auront lieu mercredi 12 mars à 14 heures en l’église Sainte-Thérése de Pau