Nicolas Dupeyron, Rémy Colas et Nicolas Collin, les trois fondateurs de Jnov Tech, vont rejoindre la capitale et le Palais de l’Élysée ce week-end, pour assister, en simples visiteurs, à l’exposition mettant à l’honneur entreprises, artisans, producteurs et industriels pleinement engagés dans la fabrication française.
Car parmi les 2 452 dossiers déposés cette année, leur innovation, présélectionnée par la Chambre des Métiers et de l’Artisanat du Gers, fait partie des 124 produits retenus pour être présentés au public. Une nouvelle qui les a forcément agréablement surpris.
« Nous avons créé l’entreprise en 2018, avec l’idée de proposer des solutions innovantes de manutention d’équipements industriels. Nous avons développé deux gammes de produits, dont le CMR, ce robot collaboratif qui va être présenté à Paris. Ces robots ont la capacité de travailler en équipe, avec une faculté de synchronisation en temps réel, pour tracter, lever, déplacer et positionner des objets volumineux allant jusqu’à 30 tonnes, quelle que soit leur forme » explique Nicolas Dupeyron.
Ultra-compacts, légers et d’une rare précision, ils sont pilotés par un seul homme grâce à une radiocommande. « Nous ne remplaçons pas l’opérateur, mais nous facilitons son quotidien en simplifiant les opérations de manutention et en sécurisant les manœuvres qui deviennent plus efficaces » souligne le président de Jnov Tech.
L’autre solution proposée est le MDS, un système d’entraînement modulaire pour des charges allant jusqu’à 60 tonnes. Destiné à plus de productivité, il est capable de s’adapter simplement et rapidement à des besoins complexes, comme l’assemblage de composants.
Particulièrement intéressantes dans les milieux de l’aéronautique, des énergies renouvelables ou encore militaires, qui nécessitent le déplacement de gros engins (ailes d’avion, éoliennes, tanks…), ces innovations le sont tout autant pour les PME, comme par exemple lorsqu’il s’agit de manipuler de grandes vitres.
Jnov Tech, qui a obtenu deux brevets européens sur ses produits, exporte aujourd’hui en Allemagne, Espagne, aux États-Unis et même en Chine. « Nous étions très localisés nationalement au début, avec une stratégie interactive sur des installations pilotes nous permettant d’avoir des retours de nos utilisateurs et d’améliorer nos produits en conséquence. Aujourd’hui, ce sont les clients qui viennent nous chercher ; nous sommes en voie d’expansion ».
Avec onze salariés à l’heure actuelle dans un bâtiment en location, et une centaine de produits vendus dans le monde par an, les fondateurs entendent multiplier leur production par cinq d’ici trois ans. En espérant que les transports en commun pour attirer de nouveaux talents dans le Gers soient suffisants pour leur permettre de rester dans ce département qu’ils ont sciemment choisi.
Marielle Fourcade
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