Ce qui vous marque en premier lorsque vous rencontrez Kepa Akixo, plus connu sous son nom d’artiste Zigor, c’est son large et franc sourire qui respire la joie de vivre, puis vous accroche son regard vif et acéré, mais ce qui surprend le plus chez cet homme tout de finesse et d’élégance c’est sa poignée de main, franche et rugueuse. Zigor est multiple, comme l’a été sa vie d’homme et d’artiste.
Son accent inimitable lui vient du village d’Aretxabaleta en Guipúzcoa, dans la vallée ouvrière de Mondragon Arrasate, où il est né en 1947. Dés 1968, sous la botte franquiste, c’est en basque qu’il écrit ses premiers poèmes qui seront publiés en 1973.
Alors qu’il parcourt le monde comme reporter photographe, Zigor rencontre le sculpteur originaire de Hondarribia, Remigio Mendiburu. L’art est expression, Zigor a trouvé son outil, ce sera la sculpture, et en 1983 il s’installe dans son atelier à Biarritz pour s’y consacrer.
https://www.youtube.com/watch?v=RP9Tuuwv1oM
Depuis, il a été exposé à Bordeaux, Biarritz, New-York, Anglet et il est représenté par la Galerie Jean-Bernard Dehoux au 39 boulevard Thiers à Saint Jean de Luz où ses œuvres sont exposées toute l’année. A Biarritz sur le plateau de l’Atalaye, son Olerki (poème en basque) fait face à la mer. La fontaine Urkulu sur l’esplanade des Halles de Biarritz témoigne depuis 2015 du chagrin d’un rocher voyant s’en aller la vague.
« Zigor aime d’amour son matériau. C’est son âme qu’il sculpte. Il n’a de cesse que cette âme vive en ses sculptures. Pour ce faire, sans relâche il polit, repolit, puis polit encore chacune de leurs faces, comme une femme qu’on caresse. Jusqu’à ce que, radieuses, elles captent la lumière, puis la réfractent. » Disait de lui Paul Haim, célèbre marchand d’art et collectionneur.
Zigor est un artiste multiple, poète, sculpteur, dessinateur mais c’est comme photographe qu’il vient de publier son dernier livre « Silences » aux éditions Kilika.
« Le silence naît dans la langue maternelle » nous dit Zigor et son livre "Silences" avec ses photos en noire et blanc nous parlent en basque. Lui qui pense, parle, vit, respire en basque fait avec son art de cette langue multiséculaire et unique une langue universelle. Il fait de nous tous des Euskaldun (celui qui parle basque)
Milesker (merci) Zigor.
« Silences », aux éditions Kilika. Disponible en librairies. Tarif : 35 euros.
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