Pour l’année de ses 40 ans et après son « Compostelle – Du Pays basque à Saint-Jacques » sorti en 2017, Anne Etchegoyen sort chez Decca (Universal) un nouvel album qui devrait faire du bruit. Cet opus, premier bilan d’une vie de femme et sobrement intitulé « Emazte », contiendra 10 nouvelles chansons et sortira ce vendredi 7 février.
Épaulée par le guitariste et producteur Jérôme Levatois, le guitariste flamenco Antonio Jimenez et un nouveau chœur de voix basques spécialement créé pour ce projet, l’auteur, compositrice et interprète née à Saint-Palais y aborde à sa manière tous les grands sujets liés à la condition féminine, que ce soit la maternité (avec « Ttipi Ttapa » ou encore la berceuse « Seaska Kanta »), l’amour (avec « L’évidence » et une reprise du « Maïté » de Luis Mariano), son cheminement personnel (« Emakume aske bat »), l’engagement de la « pasionaria » Dolores Ibárruri Gómez (« No Pasarán ») ou, plus tristement, les violences faites aux femmes.
Un album engagé contre les violences faites aux femmes…
Car la chanteuse n’a pas hésité à s’emparer de ce sujet difficile, qui depuis l’affaire Weinstein et la naissance du fameux mouvement « #MeToo » occupe de plus en plus l’opinion. Le premier single de l’album, « No es No », s’inspire ainsi de l’affaire dite de la « Manada » (la meute), née de ce viol collectif commis en 2016 au fêtes de Pampelune, cas pour lequel n’avait été retenue que la charge de simple abus sexuel, ce qui avait déclenché une légitime vague d’indignation au Pays basque et même dans toute l’Europe.
Le clip de ce single à la fois rafraîchissant et engagé a été mis en ligne courant janvier, avec déjà plusieurs dizaines de milliers de vues à la clé. Anne Etchegoyen y chante en duo avec une invitée de prestige, Itziar Ituño, actrice basque espagnole connue pour son rôle dans la série Netflix « La Casa de Papel », dans laquelle elle joue l’inspectrice Raquel Murillo (« Lisbonne », pour les intimes). Autant dire que ce « No es No », dont le rythme entraînant prend avec enthousiasme le contrepied de son grave sujet, est calibré pour faire un beau « buzz ».
Le clip a été tourné dans les rues du centre-ville de Bayonne et au collège Marracq (pour éclairer sur l’importance de l’éducation), où les habitants, commerçants et autres policiers ont joué le jeu avec bienveillance, tout comme un certain… Jean-Pierre Pernaut, qui avait reçu la chanteuse dans son programme « Au cœur de nos régions ».
En route pour un nouveau disque d’or ?
On notera que dans l’album est également abordée la question des violences conjugales dans la chanson « Ixilik ». La chanteuse, d’ailleurs, n’a pas peur d’évoquer la société parfois un peu « machiste » du beau pays où elle a grandi, avec ses chœurs de mâles et ses sports un peu rugueux, mais tout cela sans ressentiment et en musique, ce qui est souvent plus efficace pour faire entendre ses idées…
Enfin, outre Itziar Ituño, on retrouve également, parmi les artistes invités sur ce disque, la chanteuse corse Francine Massiani. Un binôme au service de ces identités locales qu’on aime tant…
La carrière d’Anne Etchegoyen avait décollé à l’échelle nationale après la diffusion du « Chœur du village », cette série documentaire tournée pour France 3 à Peyrehorade et diffusée en avril 2013. La chanteuse s’y était illustrée dans le 6ème et dernier épisode, ce qui avait alors idéalement appuyé la promotion de son projet « Les Voix Basques », dont il s’était écoulé plus de 80.000 unités, avec un clip de « Txoria Txori » désormais vu plus de deux millions de fois, ce qui constituerait « une première pour un chant en langue basque ».
Pour défendre ce nouvel album, de premiers concerts sont d’ores et déjà prévus le 25 février à Paris (L’Européen), le 5 mars à Pau (Théâtre Saint-Louis), le 8 mars à Biarritz (Théâtre du casino municipal), le 10 avril à Bilbao (Plaza Nueva) et début juillet à Gramat (Église Saint-Pierre). Et pourquoi pas un nouveau disque d’or ?
Plus d’informations sur le site anne-etchegoyen.com
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