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Landes : Un an après la mise en place de la loi sur les biodéchets

La loi AGEC sur le tri des biodéchets porte déjà ses fruits un an après avoir été mise en place dans les Landes
Landes : Un an après la mise en place de la loi sur les biodéchets
Le Sietom distribue des composteurs, pas moins de 1210 en 2024
Sietom DR
Entre compostage, méthanisation et sensibilisation, cette nouvelle gestion transforme les déchets organiques en ressources précieuses, tout en réduisant significativement les ordures ménagères
Environ 1 000 tonnes de biodéchets collectées en 2024 ont été transformées en compost ou utilisées dans des processus de méthanisation
DR

Dans un monde où l’empreinte écologique ne cesse de grandir, la gestion des déchets est devenue une priorité incontournable. En Europe, le Pacte Vert s’impose comme la feuille de route d’une économie tournée vers le durable. Son ambition ? Transformer nos déchets en ressources, comme si tout résidu était un trésor caché. La transition vers une économie circulaire, au cœur de cette stratégie, s’attache à encourager le recyclage, la réutilisation et l’innovation dans la gestion des déchets. Les biodéchets, ces restes organiques issus de nos cuisines, en sont un exemple concret : leur tri et leur valorisation offrent non seulement une réduction de leur impact environnemental mais également une opportunité pour développer des emplois verts et des initiatives locales.

En France, la loi AGEC (Anti-Gaspillage pour une Économie Circulaire) s’inscrit dans cette dynamique. Adoptée en 2020, elle vise à transformer les pratiques de production et de consommation en imposant des solutions de tri, notamment pour les biodéchets, désormais une obligation pour toutes les collectivités depuis 2024. Mais ce changement, loin d’être une contrainte, se révèle être une formidable opportunité pour repenser la gestion locale des déchets tout en sensibilisant les citoyens à la réduction à la source.

Quand le tri change la donne

Depuis l’entrée en vigueur de cette obligation, les Landes se distinguent par une approche pragmatique et ambitieuse. Organiser une collecte en porte-à-porte des biodéchets aurait relevé de l'exploit logistique dans ce territoire marqué par sa diversité géographique. Alors, les syndicats de collecte ont choisi une voie tout aussi efficace : la distribution de composteurs.

Le Syndicat Intercommunal d’Enlèvement et de Traitement des Ordures Ménagères de Chalosse (SIETOM) illustre parfaitement cette dynamique. En 2024, pas moins de 1 210 composteurs ont trouvé preneur, soit une multiplication par quatre par rapport à l’année précédente. Camille Gastal, responsable prévention au SIETOM, se félicite de cet engouement et fixe des objectifs encore plus ambitieux pour 2025.

De son côté, le SITCOM 40, qui couvre la Côte Sud des Landes, n’a pas attendu l’obligation légale pour agir. Avec plus de 3 000 composteurs distribués l’an dernier, il joue un rôle moteur dans l’adoption de pratiques écologiques. Résultat : environ 1 000 tonnes de biodéchets collectées en 2024, transformées en compost ou utilisées dans des processus de méthanisation pour produire de l’électricité.

DR

Un composteur dans chaque foyer ?

Cette redistribution massive a des effets concrets : en Chalosse, la quantité d’ordures ménagères par habitant est tombée sous la barre symbolique des 200 kilos par an. À l’échelle départementale, les résultats sont tout aussi éloquents. En seulement sept ans, chaque Landais produit 100 kilos de déchets en moins par an, soit une réduction d’un tiers.

Mais l’intérêt du tri des biodéchets ne s’arrête pas à la simple réduction des déchets ménagers. Il permet aussi de redonner à la terre ce qu’elle nous offre. Le compost issu de ces déchets organiques alimente les sols, les enrichit, et boucle la boucle de l’économie circulaire. Dans certains cas, les biodéchets permettent même de produire de l’énergie renouvelable, preuve que ce que nous jetons peut encore avoir une grande valeur.

Vers une écologie quotidienne et collective

Cependant, cette réussite n’est pas le fruit du hasard. Elle repose sur une forte sensibilisation des citoyens, accompagnée d’un changement progressif des mentalités. Dans les Landes, les campagnes de prévention mettent l’accent sur la réduction à la source, car 60 % des biodéchets sont des déchets alimentaires, dont une part importante pourrait être évitée grâce à des gestes simples comme la planification des repas ou la conservation optimale des aliments.

Avec ces avancées, le département se place en exemple dans la mise en œuvre de la loi AGEC. En multipliant les solutions concrètes, comme les composteurs individuels ou collectifs, et en valorisant localement les biodéchets, les Landes démontrent qu’une transition écologique est non seulement possible mais aussi bénéfique pour tous.

Sébastien Soumagnas

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