Abonnez-vous
Publié le Mis à jour le

Dans les Landes, ils s’organisent pour relancer le chêne-liège

Créée en 2005, l’association Le liège gascon valorise la production de liège, un savoir-faire traditionnel en voie d’extinction.
Dans les Landes, ils s’organisent pour relancer le chêne-liège
Trois entreprises locales sont à l’origine de ce nouveau défi : Agglolux-CBL et Au liégeur, à Soustons ; SylGéCo, à Castets ; Aliecor, à Saint-Geours-de-Maremne.

Appartenant à la flore européenne depuis l’ère tertiaire (- 60 millions d’années avant notre ère), le chêne-liège est une espèce indigène des Landes, particulièrement développée dans le Marensin, de Tarnos à Lit-et-Mixe.

La présence naturelle de chêne-liège à proximité du vignoble bordelais est à l’origine de l’installation dans la région d’une industrie bouchonnière.

Cette essence est depuis longtemps employée pour la fabrication de ruches, de filets de pêche ou pour le bouchage. Mais son déclin s’est amorcé progressivement durant le 19e siècle. Et lors de l’hiver 1830, les températures particulièrement basses ont provoqué la destruction quasi totale du chêne-liège dans les Landes et dans le Lot-et-Garonne.

En 1957, une loi promulguée par Napoléon III a amorcé une campagne de reboisement en favorisant l’essor du pin maritime au détriment du chêne-liège. De son côté, l’industrie locale peinait à faire face à la concurrence mondiale (Espagne, Portugal et Algérie).

Préserver un savoir-faire et favoriser l’essor d’une filière locale

À partir des années 2000, quatre industriels landais se sont mobilisés pour relancer l’exploitation du chêne-liège. Ils se sont alors regroupés pour fonder, en 2005, l’association Le liège gascon afin de préserver cette tradition locale et valoriser ce patrimoine délaissé.

Son objectif est de mettre en valeur cette ressource locale, ses utilisations et les savoir-faire qui s’y rattachent, en concertation avec l’ensemble des acteurs de la filière. D’autre part, l’association landaise prépare et organise les récoltes annuelles de liège des régions concernées et œuvre à la pérennisation de la filière liège en Aquitaine.

Son action s’inscrit dans le long terme, puisqu’il faut attendre 30 ans avant de pouvoir exploiter l’écorce de chêne-liège pour la première fois. Celle-ci sera ensuite transformée en granulé, puis utilisée pour fabriquer des panneaux d’isolation, des objets de décoration, des présentoirs de documents, des planches de surf, des tapis de yoga ou de sport, des balles de baby-foot…

L’autre atout du chêne-liège réside dans son impact sur la biodiversité. En plus d’héberger une flore et une faune très riches, cette essence est capable d’assurer la continuité végétale de la couverture boisée après un incendie forestier (grâce à son écorce). Enfin, cet arbre protège également le pin maritime des parasitaires : pyrale du tronc et processionnaire.

Aujourd’hui, deux zones principales d’exploitation du chêne-liège subsistent en Gascogne : le Marensin et le Néracais. Elles font partie du plus grand massif forestier cultivé d’Europe, qui comprend 1 million d’hectares et dont l’essence principale est le pin maritime.

L’inventaire réalisé par Le liège gascon a recensé environ 150.000 arbres pouvant déjà servir à la production, pour une superficie de suberaies (forêts de chêne-liège) dans les Landes de Gascogne estimée à 30.000 hectares. On ne compte plus que 5 entreprises de transformation et 110 salariés. En comparaison, en 1920, 1.000 personnes vivaient du chêne-liège landais.

Commentaires


Réagissez à cet article

Vous devez être connecté(e) pour poster un commentaire

À lire aussi