Question récurrente posée à un écrivain : « mais où allez-vous chercher tout ça ? » Comme s’il y avait une recette ! Les réponses divergent selon les auteurs, bien sûr, encore que le plus souvent, ils répondent que tout est sous nos yeux et qu’il suffit de savoir regarder. C’est ce qu’a fait Katherine Pancol, arrivée au terme d’une tournée de dédicaces à Plaisance-du-Gers, où elle s’assied à la terrasse d’un bistrot, après tout c’est l’heure de l’apéro.
Mais soudain, c’est le drame. Devant elle surgit un couple, accompagné de deux mioches. Et sans prévenir, l’homme se met alors à frapper sa femme, qui se réfugie dans les toilettes. Compatissante, Katherine l’accompagne. C’est sans compter sur la brute, qui arrive sur ses talons, colle la romancière au mur et la menace : soit elle quitte les lieux, soit le butor continue à talocher sa moitié, tandis que la femme, d’un regard, la supplie de ne pas intervenir ou appeler des secours.
L’image de cette victime ne va pas la quitter. Pour en savoir plus, elle revient sur les lieux de la rixe le lendemain, mais indifférence, vérité ou loi du silence, personne ne dit connaître les deux protagonistes. Sa décision est alors prise : son prochain sujet de livre sera consacré aux femmes battues.
En journaliste qu’elle a été (à Cosmopolitan), elle lit tout sur le sujet, rencontre des victimes afin de comprendre leur état d’esprit, leur état psychologique et constater de visu les inévitables séquelles. Cinq mois d’écriture suivront et trouveront leur aboutissement dans son nouveau roman, « Muchachas », tiré à 400.000 exemplaires, à qui l’on souhaite le même succès que sa trilogie précédente, vendue à 6 millions d’exemplaires et traduite en trente langues.
Du fond de son domicile de Plaisance-du-Gers, une femme le lira peut-être, et y trouvera sans doute un faible motif de réconfort. On espère qu’elle le fera sans son mari qui doit apprendre le sens du mot honte.
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