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    Une autre lecture des élections en Catalogne

    Le pari raté d’Artur Mas et l’éclosion du centriste Albert Rivera
    CATALOGNE

    L’inconvénient de commenter « à chaud » un sujet, quelques minutes après un événement, c’est que l’on manque de recul et donc qu’on écrit beaucoup de bêtises, agrémentées de nombreuses approximations.

    Ce fut le cas au sortir des élections catalanes, où le « Cava » coulait à flot chez les partisans d’Artur Mas. Car les chiffres ont délivré des résultats bien éloignés des sondages et des espoirs de certains.

    Ce qu’il faut savoir…

    catalogne1mas Artur Mas

    Précisons d’emblée : il ne s’agissait pas là d’un référendum sur l’indépendance de la Catalogne, mais d’une élection régionale. Tout au plus, de compter les partisans d’une séparation douce avec l’Espagne, via le nombre de suffrages accordés aux partis. Et de ce point de vue, la gifle est sévère pour les indépendantistes, qui ne dépassent pas les 48 %.

    La liste « Junts pel Si » d’Artur Mas, le président catalan n’atteint pas la majorité absolue (62 sièges, à 6 points du but), perdant 9 sièges par rapport à 2012 et devra donc s’allier à la CUP, le parti sécessionniste radical, de gauche, anticapitaliste, euro et antieuropéen (10 sièges). Un mariage de la carpe et du lapin, entre une formation libérale et une autre antisystème.

    catalogne3Rien ne dit que la jonction se fasse et que la présidence de Mas soit acquise. Ce qui constituerait une surprise majuscule et un arrêt brutal des revendications séparatistes. Car les petits arrangements entre partis, qui pourraient permettre une majorité absolue en sièges, ne saurait masquer la réalité : en voix, les indépendantistes ont été battus (47,8 % contre 51,6 %).

    Reste que la Catalogne est plus divisée que jamais, que les partisans de l’indépendance sont désormais châtiés par les urnes, quoiqu’ils affirment vouloir maintenir leur référendum portant sur l’indépendance dans dix-huit mois, et que l’immobilisme de Madrid ne peut rester en l’état. C’est la première leçon du scrutin.

    [caption id="attachment_36751" align="alignright" width="249"]RIVERA Albert Rivera[/caption]

    La seconde est que cette élection a vu l’éclosion d’un parti de centre-droit, Ciudadanos, mené par Albert Rivera, qui triple ses voix et s’affirme au fil des scrutins comme un concurrent sérieux pour le Parti populaire, qu’il a dominé en Catalogne. Pas de doute, ces élections régionales catalanes sont pleines d’enseignements.

    Qui l’aurait dit il y a une semaine ?

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