Filière du bois en Aquitaine

Et l’on reparle de l’industrie du bois, qui semble plus que jamais en zone rouge. Avec en tête de liste les petits entrepreneurs du secteur.

La faute à une accumulation de circonstances négatives, qui a fait qu’en une quinzaine d’années, le Sud-Ouest a perdu le tiers de son activité, ce qui fait dire à la Fiba qu’une centaine d’entreprises sont en danger, avec à la clef une perte de 10.000 à 15.000 emplois.

Ce qu’il faut savoir…

Le 24 janvier 2009, la tempête Klaus frappait le massif des Landes de Gascogne, affectant 593.000 hectares, représentant 37 millions de m3 de pin maritime et un milliard d’euros de pertes. Et faisant onze morts.

20 % de la capacité industrielle de sciage disparut du jour au lendemain en Aquitaine.

Un volume considérable d’arbres ont été cassés (volis) et désormais impropres au sciage et un grand nombre d’arbres couchés (chablis) se sont très vite dégradés avant de pouvoir être exploités.

Se sont ajoutés des pertes de commandes, des arrêts temporaires, des bâtiments à remettre en état. En tout, six années de récolte par terre.

Bien sûr, il y eut la visite à Mimizan d’Emmanuel Macron, venu verser une pincée d’optimisme : "En France, on a une forêt formidable, une des plus belles d'Europe, une des plus riches, mais dont la production est très mal organisée".

Une forêt formidable, en effet, puisqu'elle est la troisième d'Europe, avec sa filière bois comptant 250.000 salariés sur tout le territoire français, dont 35.000 dans la seule région Aquitaine.

Là où le bât blesse, c'est qu'en dépit de ses exportations de bois, le pays importe des produits finis, un point douloureux qui est même la seconde cause de son déficit commercial. Et d’annoncer que la filière bois faisait partie des 34 plans de la nouvelle France industrielle.

Mais ça, c’était avant. Car depuis, ça va de mal en pis. Le bâtiment est en crise, donc commande moins de bois. Le parquet et le lambris sont passés de mode, les stocks causés par Klaus vont se tarir et les nouvelles pousses sont encore trop jeunes pour être coupées.

Les plus vulnérables sont les petites entreprises du secteur, qui crient à l’aide. Pour l’instant, dans le désert.