C'est en 1966 que Betrand Lucq tombe éperdument amoureux du cyclisme et du Tour de France. « Mon père m'avait emmené voir l'arrivée d'une étape à Pau. J'ai été frappé, fasciné par le cortège de cyclistes, motos, voitures. C'est une image qui ne m'a jamais quitté... ». De cette première expérience en découlent de nombreuses autres, notamment lors de Critériums, des courses qui venaient en suivant de la Grande Boucle. « Forcément je me suis mis à supporter Luis Ocaña puisqu'il était licencié au Stade Montois et que je supportais les jaunes et noirs ! ».
Lors de l'édition 1973, celui qui avait été surnommé « l'Espagnol de Mont-de-Marsan » parvenait à relier Paris avec le maillot jaune sur les épaules, synonyme de victoire dans la plus grande course cycliste au monde. Très exactement 50 ans après, Bertrand Lucq lui rend donc hommage... « Le livre raconte le Tour de France 1973, avec quelques retours sur les années précédentes pour donner du contexte aux lecteurs ».
Car au-delà d'une victoire prestigieuse dans la vie d'un cycliste, ce Tour de France 1973 est celui de la rédemption pour Luis Ocaña. « Il entretenait une rivalité avec Eddy Merckx. Il lui vouait une fascination mortifère ! La question n'était pas de remporter le Tour, mais de battre son rival. En 1969, Ocaña tombe et abandonne. En 1970, il est malade dans les Alpes. En 1971, il chute à nouveau alors qu'il avait le Tour gagné. En 1972, il est victime d'une crevaison et tombe encore... C'est enfin en 1973 que toutes les planètes s'alignent pour lui, en repassant à des endroits qui lui avaient été fatals pour lui auparavant. Mais ironie du sort, Eddy Merckx n'est pas sur le Tour de France en 1973... »
C'est l'été dernier que « Luis Ocaña : le Tour du grand pardon » est rédigé, principalement à partir des souvenirs de son auteur. « On suivait tout ça au jour le jour, donc j'avais encore beaucoup de souvenirs ! J'ai simplement dû me replonger dans des livres et des journaux pour retrouver des citations d'autres cyclistes, l'état d'esprit global des coureurs, et quelques éléments qui m'avaient échappé. Mais globalement, j'avais déjà tout en tête ! ».
Une œuvre sentimentale, pour « mettre en avant mes souvenirs », qui a aussi une dimension familiale puisqu'elle est illustrée par Antonin, l'un des quatre fils de Bertrand Lucq. « Nous voulions faire une couverture classique, mais nous rencontrions des problèmes avec les droits d'auteur des photos. Mon fils dessine depuis plusieurs années, et c'est lui aussi un passionné de cyclisme, alors j'ai proposé l'idée aux éditions Passiflore et ils ont accepté. Ils lui ont même proposé de faire 4 illustrations dans tout le livre, se réjouit l'auteur. Ils ont fait un travail remarquable, c'est génial de travailler avec eux ».
Toujours amoureux de cyclisme, des étoiles plein les yeux au moment de parler des touts récents Championnat de France, Bertrand Lucq se languit de voir le Tour de France s'arrêter à deux reprises en terres landaises. « C'est une surprise de voir autant le Tour ici, mais c'est merveilleux ! C'est un coup de projecteur médiatique fabuleux ». Et comme un signe du destin, au kilomètre 23 de l'étape entre Dax et Nogaro, le grand cirque du Tour passera au pied de la porte de l'auteur...
Timothé Linard
Bertrand Lucq, un auteur passionné
Avocat de métier et pigiste pour d'autres médias, Bertrand Lucq est, comme il aime le dire, « un homme de passion ». Le cyclisme, comme nous l'avons vu ci-dessus, sur lequel il a écrit plusieurs ouvrages, mais également le rugby et l'hippisme. Depuis son premier ouvrage il y a 20 ans, l'auteur landais en aura rédigé et publié 7 en tout. « Quand j'en ai envie et que je peux, je le fais ! J'écris chaque livre comme si c'était le dernier, pour qu'il soit le plus abouti possible, et pour que je puisse donner du plaisir aux lecteurs ». Bien qu'au moment de notre échange, aucun ouvrage n'était en préparation, il ne serait pas étonnant de voir l'auteur ressortir sa plume incessamment sous peu...
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