Théoriquement, les voeux sont un moment privilégiés d'aborder des projets. Pas pour Michèle Alliot-Marie qui calme immédiatement les ardeurs de la presse sur le sujet : "Je ne parlerai pas de mes projets. Si la presse est venue pour cela, elle va être déçue." Soit. Mais de toute évidence, on ne va pas parler non plus des élections municipales à Saint-Jean-de-Luz !
Le numéro de duettistes parfaitement orchestré entre l'ancienne ministre et Peyuco Duhart frôle plutôt la stratégie d'évitement : ou comment chacun peut s'exprimer sans jamais parler de l'autre. Du grand art ! L'apothéose étant atteinte lorsque MAM s'est plainte que l'on parle beaucoup pour elle ces derniers temps. Est-ce à dire qu'elle ne va pas encore prononcer de soutien officiel au maire sortant ? Si on pouvait l'attendre samedi, voilà encore un point sur lequel elle ne s'est pas exprimée, loin de là.
En revanche, ceux qui n'étaient pas venus pour rien, c'étaient les journalistes justement. Ils ont eu un grand sourire en préambule, des voeux de bonheur sincères et aussitôt après une petite volée de bois vert dont MAM conserve le secret sur la façon d'exercer leur métier, où "les titres et les articles sont trop axés sur les querelles de personnes". Remarquez, chez PresseLib', on ne se sentait pas spécialement visés de ce côté-là. Revenant sur le traitement des médias la concernant, en Tunisie, dans l'information judiciaire visant sa famille, ou sa défaite aux législatives, elle a réclamé plus d'objectivité. Et sous-entendu clairement que les journalistes incitaient les Français à penser "que la politique ne se résume qu'aux polémiques". Evidemment, les récentes affaires Dieudonné ou Hollande-Jayet ne vont pas démentir ses propos.
L'exercice de style, dans son ensemble, était habile, mais derrière le sourire et le dynamisme, les propos vifs, ce sont pourtant les silences et les non-dits qui ont laissé l'empreinte la plus édifiante à cette intervention.
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