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Le métro de Saint-Sébastien aperçoit le bout du tunnel

Les travaux de prolongement du « Topo » dans le centre de Donostia, retardés par la présence de roches perméables et des effondrements en sous-sol, vont reprendre...
TOPO METRO BASQUE 0
Le tracé du métro basque, qui permet de rejoindre Saint-Sébastien depuis Hendaye (et plus loin Bilbao avec un changement), va être allongé de 4,2 kilomètres pour faire une boucle par les quartiers de la baie donostienne. La fin des travaux est prévue pour 2024.

Tous les frontaliers connaissent le Topo, qui traverse le Guipuscoa et court jusqu’à Hendaye, où une nouvelle gare Euskotren à 5,8 millions d’euros est d’ailleurs entrée en service en juin 2020. À Saint-Sébastien, la ligne obligeait jusqu’ici les trains à rebrousser chemin au niveau de la station Amara, accessible par un tronçon unique de 250 mètres.

D’où le vieux projet d’un nouveau tracé entre les stations voisines de Lugaritz et d’Anoeta. Validé en 2012, ce nouveau tracé long de 4,2 kilomètres augmentera la ligne de 3 nouvelles stations souterraines : Benta Berri, Centro-La Concha et Easo. Cette dernière doit remplacer celle d’Amara, d’où part aussi l’autre ligne Euskotrain permettant de rejoindre Bilbao. Le Topo donostien, lui, se poursuit depuis Saint-Sébastien jusqu’à Lasarte-Oria.

Les travaux associés à cette nouvelle boucle ont commencé en 2017 et à l’époque, le gouvernement basque prévoyait une mise en service du nouveau tronçon dès 2022.

Le chantier est de fait bien avancé, mais a cependant connu un sérieux coup d’arrêt l’an dernier, sur le segment d’entre le quartier de Miraconcha, près de la baie, et la future station Easo. Les problèmes rencontrés sont liés au percement du tunnel initié il y a deux ans à proximité du front de mer.

Nouvel appel d’offres…

D’abord, les entreprises mobilisées ont rencontré des roches plus poreuses que prévu et nécessitant des travaux spécifiques d’imperméabilisation qui n’avaient pas été programmés jusque-là. Ensuite, un effondrement s’est produit en septembre dernier sous un bâtiment de la rue Zubieta, près de l’Hôtel de Londres, causé par l’entrée d’eau et de sable. L’incident était apparemment consécutif à un premier effondrement du même genre, en juin 2020.

Là encore, des travaux de consolidation ont été rendus nécessaires. Selon le conseiller aux transports Iñaki Arriola, tous ces imprévus devraient à l’arrivée entraîner une augmentation de 50 à 70% du coût des travaux.

Ces derniers événements ont poussé l’organisme public basque ETS (Euskal Trenbide Sarea), en charge du pilotage des travaux (et de la ligne, opérée par Euskotren), à relancer un nouvel d’appel d’offres, les budgets ayant explosé au-delà du cadre du précédent contrat. Fin mars, 3 nouvelles entreprises ont été retenues pour poursuivre les travaux : Acciona, Iza et Altuna y Uria.

De quoi raviver la colère du collectif de riverains Satorralaia, qui réclamait la suspension de cet appel d’offres et la conduite d’une étude géotechnique par un organisme indépendant avant toute reprise des travaux. Certains habitants disent avoir remarqué des fissures et des anomalies d’inclinaison dans les secteurs concernés.

La finalisation de cette section d’entre Miraconcha et Easo coûtera finalement quelque 47,8 millions d’euros, soit 3 de moins que prévu par ETS dans le cadre du nouvel appel d’offres (toujours ça de pris…). On rappelle que 35,3 millions d’euros avaient déjà été dépensés pour cette seconde tranche de travaux, ce qui nous donne un total de plus de 80 millions d’euros.

Ces travaux reprendront en mai et doivent durer 40 mois, ce qui reporte la mise en service à septembre 2024. Le projet a toujours la faveur de la municipalité, qui considère que malgré ces contretemps et la nature du sous-sol, ce type de chantier n’est pas particulièrement sensible. Elle invoque les exemples d’autres ouvrages souterrains à travers la ville, à l’exemple des parkings. En bref, les traitements d’imperméabilisation doivent selon elle suffire.

Gros chantier de 40 mois…

Les travaux à venir comprennent d’abord « l’excavation d’environ 400 mètres du tunnel de ligne entre la plage de La Concha et les environs de la Plaza Easo, y compris la caverne de la future gare de Centro-La Concha avec ses accès et ventilations, dont certains ont déjà été partiellement mis en œuvre ». De l’autre côté, « la caverne d’Easo, ses accès et ses évents en sont à différentes phases d’exécution. En particulier, des fouilles et des travaux de soutien ainsi qu’une partie de l’imperméabilisation ont déjà été effectués ».

Et à ce chantier pharaonique seront évidemment associés les puits de pompage, les ascenseurs, les systèmes de prévention des incendies, les installations électriques, l’éclairage, les escaliers roulants, les télécommunications, la signalisation, etc.

Pendant ce temps, les travaux se poursuivent néanmoins sans problèmes sur la section d’entre Benta Berri et Miraconcha. Au total, l’ensemble du prolongement de la ligne pourrait avoir coûté autour de 180 millions d’euros. Et pour sortir un peu de Donostia, ETS a également annoncé la passation d’un contrat de 13 millions d’euros pour une nouvelle station à Zarautz. Les travaux doivent durer une trentaine de mois.

Pas encore le bout du tunnel pour le métro basque, mais on a quand même l’air de s’en rapprocher.

Plus d’informations sur le site internet, cliquez ici

 

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