L’AUDAP a été créée en 1998 sous l’impulsion de l’État, du Département des Pyrénées-Atlantiques et de la Communauté d’agglomération Côte basque - Adour. L’AUDAP intervient comme outil d’aide à la décision publique dans les champs de l’urbanisme, de l’aménagement et du développement des territoires.
Cette étude, menée entre le 1er janvier 2016 et le 1er janvier 2017 met en avant que davantage de personnes emménagent et déménagent dans les territoires ruraux du sud de la Nouvelle-Aquitaine (Béarn, Pays basque et Sud-Landes) qu’en moyenne dans l’ensemble de la région. En effet, durant cette période, 6,5% des habitants sont arrivés dans la zone qui nous intéresse, contre 4% au niveau régional.
En 2017, 836.000 personnes habitaient dans le sud de la Nouvelle-Aquitaine, dont 320.000 dans des zones rurales. Pour les besoins de cette étude, l’Insee Nouvelle-Aquitaine et l’Audap ont divisé les communes rurales en deux catégories : celles qui sont sous l’influence des zones urbaines et celles qui ne le sont pas. Voici ce qu’il faut retenir de cette enquête…
1. Le profil des arrivants et des partants
Pour 100 habitants n’ayant pas déménagé, il y a sept arrivées nettes entre 25 et 39 ans dans le rural Sud-Landes sous influence, alors qu’il y en a cinq dans le rural basque sous influence et quatre dans le rural béarnais sous influence (contre trois en moyenne dans la région).
Plus d’un tiers des nouveaux arrivants ont parcouru plus de 100 kilomètres, tandis que les déplacements lointains sont moins fréquents parmi les partants.
Ceux qui s’installent ou déménagent ont majoritairement moins de 40 ans. Sur dix nouveaux habitants du rural, plus de six ont moins de 40 ans. Quand on y regarde de plus près, les moins de 25 ans sont plus nombreux que les plus de 65 ans dans le rural sous influence. C’est aussi le cas dans le rural hors influence du Sud-Landes : 61 % des personnes qui s’y installent ont moins de 40 ans : en particulier, 30 % ont moins de 25 ans.
Comme on peut s’y attendre, les changements de vie favorisent souvent ces mobilités : ainsi, les nouveaux arrivants sont plutôt motivés par les regroupements familiaux et ceux qui quittent ces espaces ruraux par des séparations. En 2018, sur les 31.500 arrivants dans le sud Néo-Aquitain, 33% des entrants étaient des couples avec enfants et 23% des personnes entre 15 et 24 ans. Ce sont ces deux mêmes catégories que l’on retrouve chez les partants (30% de couples avec enfants et 29% des 15-24 ans).
Dans le rural sous influence des villes du Sud Néo-Aquitain, les nouveaux arrivants sont un peu plus jeunes : 31 % ont moins de 25 ans, et 69 % ont moins de 40 ans. Seul le rural béarnais se distingue avec plus de nouveaux habitants âgés de 25 à 39 ans et moins de seniors, en particulier dans le rural hors influence des villes.
Les personnes qui quittent les territoires ruraux du Sud Néo-Aquitain sont un peu plus jeunes que ceux qui s’y installent. Ainsi, 66 % des partants du rural hors influence et 69 % de ceux quittant le rural sous influence ont moins de 40 ans (25-39 ans) et les moins de 25 ans représentent respectivement 35 % et 37 %.
Pour finir, par tranche d’âge, le bilan migratoire du rural Sud Néo-Aquitain est proche de la moyenne régionale. Néanmoins, dans le rural sous influence, parmi les 25-39 ans, il y a plus de nouveaux arrivants que de personnes qui quittent la zone. À l’inverse, les individus âgés de 40 à 59 ans sont plus nombreux à quitter le rural hors influence dans le Pays basque et le Béarn que dans le rural hors influence de l’ensemble de la région.
Des villes vers les campagnes
Autre information intéressante : la plupart des mouvements migratoires vers ou depuis le rural du Sud Néo-Aquitain se font avec des zones urbaines du reste de la France : cela concerne 18 à 25 % des partants et 24 à 30 % des arrivants. Ainsi, entre 1.500 personnes dans le Pays basque (rural hors influence) et 6.800 personnes dans le Béarn (rural sous influence) arrivent de ou partent vers des zones urbaines.
À noter que c’est d’abord avec la zone urbaine la plus proche que les échanges sont les plus fréquents. En effet, selon le territoire, entre 30 et 51 % des partants vont dans la zone urbaine la plus proche et entre 21 et 50 % des nouveaux habitants en viennent.
D’autre part, le sud des Landes a la particularité d’avoir une connexion très forte entre son rural hors influence et son rural sous influence : 14 % des nouveaux habitants du rural hors influence viennent du rural Sud-Landes sous influence et 19 % de ceux qui le quittent pour faire le trajet inverse.
Enfin, les mobilités entre le rural Sud-Landes sous influence et l’urbain du Pays basque sont également nombreuses (15 % des nouveaux habitants du Sud-Landes et 14 % de ceux qui quittent ce territoire). Cette particularité s’explique en partie par la continuité urbaine entre la côte basque et la côte landaise sud. Les prix élevés de l’immobilier du Pays basque invitent également une partie des nouveaux arrivants à se diriger vers le nord s’ils souhaitent profiter de la proximité du littoral pour un coût moins important tout en conservant, grâce à l’autoroute A63, un accès rapide au pôle d’emploi de Bayonne.
Les données de 2020 ne seront disponibles qu’en 2023, mais cette étude démontre que la pandémie n’a fait qu’accentuer l’attractivité déjà existante des communes rurales.
Noémie Besnard
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