Dans les Landes, il y a des fêtes de village, des férias, des festivals… et puis il y a les Mois des familles. Un rendez-vous bien particulier, où l’on ne célèbre ni le vin, ni la musique, ni même le rugby, mais l’art de vivre ensemble. Jusqu'au 23 novembre, le département se met à l’heure des familles pour la sixième année consécutive. Deux mois entiers pour retisser des liens, souffler un peu dans le tourbillon du quotidien et rappeler que la parentalité n’est pas un chemin solitaire, mais une aventure collective.
Avec près de 400 rendez-vous organisés sur tout le territoire, et plus d’une centaine d’acteurs mobilisés, le programme ressemble à un grand arbre généalogique dont chaque branche porte ses propres fruits : ateliers partagés, conférences, cafés-parents, activités artistiques, découvertes numériques ou encore animations culturelles. Autant d’occasions de célébrer la famille autrement.
Une histoire de transmission
Créés en 2019, les Mois des familles landaises sont nés d’une volonté simple, à savoir offrir aux parents, aux enfants, mais aussi aux grands-parents et aux proches, des moments pour se retrouver et échanger. Dès la première édition, le ton était donné : convivialité, proximité et entraide. Au fil des années, le rendez-vous s’est étoffé, structuré, et est devenu un incontournable de l’automne.
Derrière cette réussite, on retrouve un réseau solide : le Conseil départemental des Landes, la CAF, la Mutualité sociale agricole et le Réseau d’écoute, d’appui et d’accompagnement des parents (REAAP). Avec eux, des collectivités locales et de nombreuses associations qui, main dans la main, font vivre la manifestation dans chaque coin du département.
L’objectif reste inchangé, c'est à dire permettre aux familles de mieux connaître les services qui leur sont dédiés, près de chez elles, tout en leur offrant des moments de partage et de respiration. Un vrai coup de pouce dans une époque où la parentalité se retrouve souvent coincée entre la nostalgie d’un « c’était mieux avant » et les injonctions modernes du parent parfait.
Aux Mois des familles, chacun y apporte sa spécialité. Cette année encore, la diversité fait la force de la programmation. Des ateliers créatifs où les enfants et leurs parents deviennent artistes en herbe, des conférences pour interroger notre rapport au numérique ou aux nouveaux modèles éducatifs, des spectacles qui abordent avec sensibilité les relations familiales, ou encore des cafés-parents où l’on dépose ses doutes et ses petites victoires autour d’un café.
Le programme n’oublie personne. En effet, on y retrouve les jeunes parents qui découvrent la vie avec un nourrisson, les familles recomposées qui cherchent leur rythme, les parents d’adolescents parfois dépassés par les codes numériques, ou encore les aidants qui jonglent entre accompagnement du handicap et vie quotidienne. Chaque génération trouve son rendez-vous.
Des thématiques au cœur du foyer
Au fil des 400 rendez-vous, les thèmes abordés sont très vastes et éclectiques. On y parle de la relation parent-enfant, de répit parental pour souffler un peu, de loisirs et vacances pour mieux profiter, mais aussi de santé, handicap, scolarité et numérique. Des sujets parfois sérieux, parfois légers, mais toujours traités avec bienveillance.
Dans une société où les modèles familiaux se diversifient, où les parents jonglent entre vie professionnelle, éducation et épanouissement personnel, ces moments d’échange viennent rappeler que la parentalité n’est pas une performance à atteindre mais une expérience à partager.
Concrètement, les Mois des familles se vivent au coin de la rue. À Saint-Martin-de-Seignanx, on parlera d’intelligence artificielle et d’éducation positive. À Biscarrosse, petits et grands pourront s’essayer ensemble à l’expérimentation artistique avant de replonger dans leurs souvenirs lors d’un café-parents intitulé « retour en enfance ». À Villeneuve-de-Marsan, théâtre forum, après-midi jeux inclusifs et pièce de théâtre viendront interroger la communication entre générations. À Saint-Paul-lès-Dax, c’est un forum sur le répit parental qui donnera souffle et ressources aux familles concernées.
Ainsi, chaque territoire apporte sa touche, mais tous partagent la même envie, à savoir rapprocher les habitants et offrir du temps de qualité aux familles. Et chaque commune participe à ce puzzle collectif.
Cultiver toujours plus le lien
Depuis 2019, le rendez-vous n’a cessé de prendre de l’ampleur. Cette année encore, les organisateurs notent une mobilisation accrue des associations et des collectivités, preuve que la formule a trouvé son public. Ce succès repose sur un principe simple qui est de favoriser la proximité. En proposant des événements gratuits ou à participation symbolique, directement dans les communes, les Mois des familles permettent à chacun de s’impliquer sans contrainte.
Puis le bouche-à-oreille fait le reste... Une mère de famille parle d’un atelier à une voisine, un grand-père emmène son petit-fils à un spectacle, des ados découvrent que leurs parents aussi ont des souvenirs d’enfance à partager autour d’un café-thème. La manifestation devient un rituel, attendu comme un rendez-vous de famille.
Dans un monde où tout va vite, les Mois des familles rappellent une évidence, que la famille, c’est d’abord du temps passé ensemble. Ces deux mois de rendez-vous sont comme une parenthèse, un temps suspendu pour se redécouvrir, rire, parfois débattre, et surtout se soutenir.
Car la parentalité, loin des modèles figés, est avant tout un terrain d’expérimentation. Il n'existe pas de recette. Les familles landaises, dans leur diversité, en font l’expérience chaque jour. Et les Mois des familles leur offrent une scène où elles peuvent, ensemble, écrire leurs propres règles.
Sébastien Soumagnas
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