Abonnez-vous
Publié le Mis à jour le

Morgane Catteau, une griffe haute-couture pour les vêtements vintages

Petite-main pour la maison Chanel pendant 14 ans, la jeune femme s'est installée à Biarritz en 2019 pour fonder une maison de mode écoresponsable.
Morgane Catteau customise une vielle chemise chinée grâce à des échantillons haute-couture.
Après un bac artistique, Morgane Catteau décide un peu par hasard de se former à la broderie à Rochefort. C’est alors une véritable révélation pour elle et la jeune femme se passionne rapidement pour cet artisanat, qui demande beaucoup de doigté et de précision.

Elle étudie ensuite la couture et le modélisme, avant d’intégrer en 2005 la Chambre syndicale de la couture parisienne et la prestigieuse Maison Chanel. Elle y travaillera pendant 14 ans (trois ans dans la section haute couture et onze ans dans le prêt-à-porter de luxe).

« Cette période de ma vie m’a permis de me perfectionner. On travaillait des matériaux d’une très grande qualité, avec des pierres semi-précieuses par exemple. Il y avait sans cesse de nouveaux matériaux, de nouvelles problématiques et de nouvelles expériences. C’était très stimulant », se remémore cette véritable passionnée, qui a grandi entre La Rochelle et Royan.

Mais le manque d’authenticité et l’appel de l’océan la poussent à quitter son poste, confortée par l’envie de créer par soi-même. La rencontre avec différents acteurs de la mode écoresponsable, dont Rudy Cohen, qui deviendra son compagnon et associé, lors de la fashion week écoresponsable et lui montre alors la voie à suivre.

 … C’est sublimer le passé des vêtements en quelque sorte. 

Mais c’est un voyage en amoureux en Californie à la découverte des concept-stores américains, et leur envie de monter un projet à deux qui permettra de préciser l’esprit de Venitz (contraction de Venice Beach et de Biarritz). L’idée est simple : revaloriser les chutes de tissus de maison de luxe et des pièces chinées à droite et à gauche ou des invendus. « J'adore les brocantes et chiner. J'ai gardé contact avec les fournisseurs des maisons de luxe. Tout ce que je peux récupérer, je le fais : que ce soient des chutes de tissu, des invendus, des échantillons... Ce que j'aime le plus dans cette nouvelle activité, c'est le côté vintage, en faire quelque chose de nouveau et de vivant. C'est sublimer le passé des vêtements en quelque sorte », confie-t-elle.

Rudy Cohen et Morgane Catteau dans l’une de leur boutique Venitz, à Biarritz.

Des pièces uniques et intemporelles

Morgane Catteau dessine de nouvelles pièces inspirées de vêtements qu’elle récupère. Les croquis et les matières sont envoyés dans un atelier au Portugal, pour une production en petite série. La marque écoresponsable allie l’esthétisme inspiré de l’atmosphère de Venice Beach et les codes de l’élégance de Biarritz. L’union des deux noms donne vie à une mode responsable aux inspirations californiennes, située entre liberté, raffinement et évasion. Et toujours avec un petit esprit Chanel, dans le côté élégant et intemporel, pour tous les âges.

« C’était un peu osé et risqué, mais je suis plus heureuse comme ça. Dans ma famille, on a toujours aimé travailler de nos mains : mon père dessine, ma mère travaille le verre et les vitraux, et ma sœur est dans la maroquinerie. Quand j'ai un tissu dans les mains, tout est possible. Je peux laisser libre cours à mes idées, à mon inspiration ».

En juillet 2019, la première boutique femme (et l’atelier) de Venitz ouvre ses portes sur l'avenue de Verdun à Biarritz. La boutique homme arrivera un an et demi plus tard, à quelques mètres de la première. Les jeunes parents ont également un projet d'une boutique de seconde main pour enfants.

Enfin, depuis cet été, la marque s'est associée à la Forgerie bijouterie de Biarritz pour sortir une collection de bijoux fabriqués à partir de verres polis récupérés sur la plage lors des campagnes de ramassage de déchets, en collaboration avec la Surf Rider Fondation.

Noémie Besnard

Voir le site internet de "Venitz"

Commentaires


Réagissez à cet article

Vous devez être connecté(e) pour poster un commentaire

À lire aussi