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NOUVELLES VAGUESQuand Biarritz donne le pouvoir à la jeunesse

Rencontre avec Jérôme Pulis, président du Biarritz Film Festival - NOUVELLES VAGUES. A la vielle de la 2e édition, il livre quelques-unes des clés de cet événement débordant d’ambitions.
NOUVELLES VAGUES – Quand Biarritz donne le pouvoir à la jeunesse
Du 18 au 23 juin, l’évènement va accueillir des grands du 7e Art, autour des œuvres d’une génération très prometteuse, aussi engagée que créative. Pour le plus grand plaisir des 15.000 spectateurs attendus.

Jérôme Pulis a su entraîner une équipe incroyable pour créer de toutes pièces cet événement dans sa ville de cœur où il a grandi et fait ses études. Ce passionné qui pétille d’idées a notamment dirigé la communication internationale des parfums Christian Dior et travaillé avec de nombreux talents et réalisateurs prestigieux tels que Wong Kar-wai, Jean-Baptiste Mondino, Jean-Jacques Annaud, Sofia Coppola, David Lynch...
 
Des évolutions dans votre équipe ?
Jérôme Pulis –
Nous avons le même Bureau et la même équipe, avec des personnes très complémentaires. On l’a consolidée notamment autour de l’éducation à l’image, déclinée toute l’année à Biarritz sous l’impulsion de Marine Jorda, avec des ateliers, des projections auprès des scolaires… Ainsi ce samedi, on a pu apprécier une projection au Royal, en partenariat avec Surfrider, avec un film autour des enjeux majeurs pour la nouvelle génération. Ce qui est important, c’est que nous travaillons main dans la main, en permanence, entre la petite équipe de Paris et celle de Biarritz.
 
La mobilisation s’amplifie ?
J. P. –
Oui, à différents niveaux. Nous sommes par exemple en relation constante avec Juliette Bégué qui anime le club des Amis du festival dans la région. Notre trésorier FX Menou est particulièrement actif et, avec d’autres personnes, il a repris et rénové magnifiquement le cinéma Le Royal que le festival va pouvoir utiliser dès cette année. Notre fierté, c’est aussi de pouvoir compter cette année sur plus de 80 bénévoles. Une aide précieuse car l’organisation d’un festival, surtout au début, est une aventure compliquée. L’ambiance est super. Nous avons des bureaux à Biarritz pendant la période du festival, tout le monde se retrouve. Tout le monde est très excité et très passionné.
 

Vous confirmez la pertinence du thème de la jeunesse ?
J. P. –
Totalement. D’abord, parce qu’il est unique dans les festivals de cinéma du monde entier. C’est merveilleux pour Biarritz et pour nous. La jeunesse, c’est un choix qui se nourrit de lui-même. C’est une envie de se projeter demain en intégrant les grandes évolutions et révolutions, de l’intelligence artificielle jusqu’aux enjeux environnementaux, mais aussi l’urgence de la jeunesse dans un monde terriblement violent.

Vous donnez le pouvoir aux jeunes générations…
J. P. –
Nous le faisons à travers trois jurys regroupant des moins de 35 ans. C’est eux qui décident pendant le festival. On est là pour projeter ce qui se passe, ce qu’ils ont dans leur tête, leurs espoirs, leurs craintes… Surtout, on les écoute. Et ils prennent leurs propres décisions sur le cinéma. Le premier jury international, présidé par Léa Mysius, est concentré sur la sélection des films en compétition. Le deuxième regroupe 5 étudiants en école de cinéma, en provenance de Saint Sébastien, de Tokyo, du Nigéria, de Beyrouth et de Lyon. Le troisième est aussi très important pour nous, car ce sont des jeunes sélectionnés au Pays Basque par le Pass Culture. Ils vont découvrir comment se passe un festival, ils vont assister à tout, ils vont avoir une marraine pour les guider… L’année dernière, ils ont adoré. Ils vont pouvoir exprimer des idées et débattre, observer, apprendre…
 
Biarritz est le cadre idéal ?
J. P. -
C’est un superbe écrin pour le festival et les invités. Un cadre parfait pour accueillir le haut niveau du cinéma. Cela sans la pression que l’on trouve dans des grands festivals. Ce qui nous importe ce sont les films, les projections, mais aussi de conserver un côté vraiment convivial. La ville de Biarritz est déjà très tournée vers le cinéma et la culture, avec le Malandain Ballet, le Fipadoc, le festival Biarritz Amérique Latine… et la maire, Maider Arosteguy a tout de suite dit oui à notre projet, avec sa volonté de mettre la culture en avant, mais aussi de valoriser la jeunesse.

Le public a répondu présent dès la première édition…
J. P. -
La fréquentation a été très forte pour un début. Cette année, nous proposons encore plus de place. On a décidé de projeter les films en compétition à la Gare du Midi, avec possibilité d’accueillir 1200 personnes dans la journée, plus les projections le soir. Nous allons profiter de la rénovation du cinéma Le Royal qui va nous accueillir dans un écrin superbe avec plus de 200 sièges et des équipements de haute qualité.
 
Une ouverture professionnelle pour les jeunes ?
J. P. –
Le festival ouvre des portes à beaucoup de choses, notamment avec l’éducation à l’image. Les jeunes peuvent aussi découvrir de nombreux métiers autour du cinéma qui ne se résument pas à ceux d’artiste ou de réalisateur. Il faut savoir que le BTS audiovisuel de Biarritz est réputé en France. Beaucoup de grands techniciens et de professionnels du cinéma sont passés par cet établissement. Le festival est là pour ça aussi.
 
Vous avez rassemblé un budget de 2 millions d’euros…
J. P. –
Nous bénéficions d’un soutien de la Ville à hauteur de 350.000 euros, comme pour les autres festivals. Nous sommes allés chercher beaucoup de partenaires privés et des mécènes pour couvrir des charges conséquentes. Tout est cher : la location des salles, la projection en plein air, les transports… Mais, nous sommes une association, avec une équipe de bénévoles, et chaque euro récolté est investi dans le festival. Il faut savoir que 70% de notre budget est réinvesti à Biarritz.

Jérôme Pulis, Sandrine Brauer et Lili Hinstin

Les partenaires et mécènes sont nombreux
J. P. –
D’abord, et c’est essentiel, beaucoup d’entre-eux sont d’ici, comme Alday, Lagrange, ou encore la Fondation d’Ici-Tokiko qui aide des associations locales. Nous avons également des grands noms comme Chanel, Canal Plus, Médiavision, Allo Ciné, Barrière, Engie, JC Decaux, BNP Paribas… On va les rencontrer dès le lendemain du festival. On parle avec eux, on les écoute et on construit l’édition suivante. Nous sommes très heureux qu’ils aient renouvelé leur soutien. J’avoue que nous avons eu un peu peur avec les JO de Paris, car tous ces groupes sont partenaires des Jeux. Ce sont les mêmes budgets. Mais, notre événement leur plaît, le thème leur plaît, Biarritz leur plaît… En plus pour la Maison Chanel, ce partenariat a vraiment du sens, parce que Gabrielle Chasnel vivait ici, avait ses ateliers et sa première boutique à Biarritz. Mais aussi parce que Chanel défend et aide le cinéma depuis de longues années, sans communiquer.
 
Une satisfaction personnelle ?
J. P. -
Que la première édition ait fonctionné et surtout qu’elle ait été adoptée, localement. Ça fait plaisir de recevoir des encouragements et des remerciements quand je croise des personnes dans la rue, d’entendre certains dire qu’ils ont hâte de revenir pour la 2e édition. On sent que le festival a commencé à être pris en affection par des Biarrots et des gens de la région. C’est un bon début. Nous avons ressenti beaucoup d’émotion, lors de la première édition, en voyant les salles remplies dans la journée et le soir. Même chose le dimanche, avec la projection de tous les films primés : énormément de personnes faisaient la queue dans les rues pour aller voir les films. C’est merveilleux !
 
Informations sur le festival Nouvelles Vagues, cliquez ici

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