Ce n'est un secret pour personne, ce marché est on ne peut plus capricieux. Certains secteurs sont cruellement en manque de personnes compétentes quand d'autres croulent sous les CV. Ainsi, des personnes se retrouvent isolées du marché de l'emploi, et ne parviennent pas ou plus à le réintégrer.
C'est pour ces personnes-là que le Comptoir de Services est né. « Le projet repose principalement sur la place occupée par les habitants. Il est en co-construction permanente entre différents partenaires de l'ESS, des partenaires institutionnels, un bailleur social, des personnes de la société civile, et donc des habitants autour d'une volonté commune de création d'activités économiques », commencent les représentants de la structure.
L'idée est de proposer des activités qui répondent à des besoins ponctuels, non satisfaits et complémentaires aux solutions déjà existantes. C'est la démarche expérimentale Territoire Zéro Chômeur de Longue Durée. « Nous partons des savoir-faire, des projets et de la capacité d'initiative des demandeurs d'emploi. Ensuite, nous cherchons à répondre aux besoins locaux sans se substituer aux emplois existants ».
Le but est ainsi de proposer des services de conciergerie pour les particuliers, mais aussi pour les entreprises et leurs salariés. On parle alors de ménages, de laver des véhicules, de jardiner, bricoler, repeindre un mur, etc. Un service d'aide aux devoirs est également proposé.
« On ne souhaite pas entrer en concurrence avec les entreprises locales, mais favoriser le développement économique et la coopération. Nous voulons prouver que personne n'est inemployable ».
Et pour la rémunération ? Un modèle économique spécifique a été créé : l'EBE ou Entreprise à But d'Emploi. « Le financement se fait par le travail fourni, et en réorientant les coûts de la privation d'emploi vers ce marché du travail nouveau et complémentaire ».
Cette démarche aura valu au Comptoir de Services, implantée à Tarbes, de paraître parmi les finalistes du Prix de la Fondation Cognacq-Jay. Depuis 2016, dix projets permettant d'apporter des solutions nouvelles à des besoins collectifs et sociaux sont récompensés à hauteur de 15.000 euros par la Fondation. Ils sont par la suite accompagnés dans leur mise en place, pour qu'ils soient efficaces et pérennes.
5 structures au départ du projet
A l'origine de ce projet on retrouve Bigorre Tiers Monde Développement, qui fait du lien entre la Bigorre et les pays du Sud, Femmes Initiatives Laubadère, un restaurant associatif qui donne du travail aux femmes, IES, une société de financement solidaire, Récup'actions qui favorise l'insertion professionnelle et Wimoov qui propose des solutions pour que la mobilité ne soit plus un frein à l'emploi.
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