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Le pétrolier Vermilion fait sa mue énergétique

Basé à Parentis-en-Born, il étudie plusieurs pistes de reconversion, entre géothermie, traitement de déchets et production d’hydrogène, d’électricité ou de matières premières...
VERMILION 0
Avec la fin programmée de l’exploitation des gisements d’hydrocarbures en France, le canadien Vermilion Energy, très présent en Nouvelle-Aquitaine, cherche à se renouveler.

Adoptée en décembre 2017, la loi Hulot met fin à la délivrance de permis d'exploration d'hydrocarbures liquides et gazeux dans l’Hexagone. Elle prévoit en outre de mettre un terme aux concessions d'exploitation en cours après 2040.

Le groupe canadien Vermilion, qui produit plus de 10.000 barils par jour via l’exploitation de gisements français (ce qui en ferait le leader sur notre sol avec 75% de la production), est l’un des acteurs les plus touchés par cette loi.

On rappelle qu’en France, l’entreprise exploite 27 concessions, dont 6 avec International Petroleum Corporation, soit un total de plus de 400 puits. Elle est principalement active en région parisienne et en Nouvelle-Aquitaine, région dans laquelle elle exploite 12 concessions, dont 5 avec IPC.

La moitié de ces concessions est située sur le bassin d’Arcachon, entre Lège-Cap-Ferret et Gujan-Mestras. À celles-ci s’ajoutent celles de Cazaux, Lugos, Mothes (sur Ychoux et Saugnacq-et-Muret), Lucas-Cabeil et Parentis, un peu plus au sud, ainsi que le gisement de Vic-Bilh, qui s’étend sur 17 communes des Pyrénées-Atlantiques.

Implanté en France depuis 1997, Vermilion y emploie 160 personnes et en fait travailler le double via ses sous-traitants.

Nouveaux champs d’exploration…

En attendant cette fin programmée de l’exploitation des hydrocarbures en France, dont l’entreprise a pris note (non sans avoir développé des arguments sur le sujet), il lui faut désormais organiser sa transition vers un nouveau modèle économique.

Or cette transition prendra du temps, et Vermilion espère poursuivre ses activités jusqu’aux échéances prévues par la loi Hulot. L’an dernier, l’entreprise a ainsi déposé deux demandes de prolongation pour 25 ans de ses concessions de Tamaris (Gujan-Mestras) et des Pins (Arcachon), toutes deux exploitées avec IPC.

La première demande prévoit la remise en activité d’un puits en sommeil et le forage d’un nouveau puits à partir de la plate-forme existante, et la seconde la reprise d’un puits en déviation. De quoi permettre à l’entreprise de rentabiliser les investissements consentis avant le vote de la loi. Pour mémoire, Vermilion déclare avoir investi plus d’1,2 milliard d’euros en France depuis son arrivée.

À côté de ces prolongations, l’entreprise travaille naturellement à de nouveaux moyens de valoriser son expertise dans le futur. On a déjà parlé dans PresseLib’ de l’expérience menée depuis 2008 sur Parentis avec le producteur de tomates Tom d’Aqui, dont 15 des 25 hectares de serres sont chauffés gratuitement grâce aux calories d’eaux chaudes issues de l’exploitation des puits voisins.

Pour l’entreprise, ce partenariat permettrait de compenser les émissions de CO2 localement associées à ses activités d’extraction (10.000 tonnes de CO2 non rejetés). Depuis 2016, la géothermie permet aussi de chauffer 550 logements d’un écoquartier de La Teste-de-Buch. D’autres projets du même type sont en cours en région parisienne, comme à Itteville, où doivent être chauffés 900 logements sociaux, une école et une gendarmerie.

Bientôt, le lycée Condorcet d’Arcachon couvrira 80% de ses besoins en eau chaude avec le même procédé, pour 2.000 tonnes de CO2 économisées. Se prépare également un autre projet de nature agricole dans les Pyrénées Atlantiques. En résumé, cette expertise en géothermie pourrait devenir un relais de croissance pour Vermilion en France, à travers le passage de contrats avec des collectivités.

Vermilion travaille aussi sur d’autres pistes comme la production d’hydrogène à partir d’hydrocarbures, qu’elle cherche à faire reconnaître pour obtenir des financements en R&D, ou bien encore la conversion de déchets plastiques en hydrocarbures, la production d’électricité via la géothermie, la captation et le stockage de CO2 en sous-sol, l’extraction de matières premières comme le lithium présent dans les eaux souterraines, etc.

Pas mal d’axes de réflexion, donc, et une vingtaine d’années pour les explorer ne seront pas forcément de trop. Et pour cela, naturellement, il faudra investir.

Au-delà, l’entreprise s’investit à l’occasion dans le champ social, en soutenant la Protection Civile ou en organisant diverses opérations (dons de jouets, achats de vélos électriques, etc.). Pour mémoire, on rappelle production d’hydrocarbures de Vermilion France permettrait de couvrir 0,5% des besoins du pays.

Plus d’informations sur le site internet, cliquez ici

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