Le projet Caremag, porté par l’entreprise lyonnaise Carester, doit générer 92 emplois directs. Grâce à un procédé chimique innovant et un savoir-faire « unique au monde », il est prévu de recycler 2.000 tonnes d’aimants provenant d’équipements en fin de vie. Et 5.000 tonnes de concentrés miniers seront raffinées sur place.
A force de persévérance, Frédéric Carencotte, président de Carester, a réussi à fédérer de nombreux partenaires autour de ce projet qui, en 2019, laissait perplexes beaucoup de monde. C’est tout le mérite de cet entrepreneur qui a embarqué l’État français à hauteur de 106 millions d’euros, mais aussi l’Organisation publique japonaise pour la sécurité des métaux et de l’énergie (Jogmec) et la société Iwatani Corporation. Ces derniers vont contribuer au financement à hauteur de 110 millions d’euros. De plus, un accord d’achat long terme a été signé concernant la fourniture au Japon d’oxydes de terres rares lourdes produits par Caremag.
Le soutien de la région Nouvelle-Aquitaine et de TotalÉnergies sur sa plateforme Induslacq, ainsi que les fonds propres apportés par Carester et par ses collaborateurs (21 sont désormais actionnaires de Caremag), permettent de finaliser le financement de ce projet très ambitieux.
« Il s’agit d’un investissement clé pour la chaîne de valeur des terres rares en Europe. Cette unité industrielle deviendra le premier recycleur européen de terres rares et le plus gros producteur occidental de terres rares lourdes séparées avec 600 tonnes d’oxydes de dysprosium et terbium, soit environ 15% de la production mondiale actuelle, et 800 tonnes d’oxydes de néodyme et praséodyme » a précisé Caremag.
Utilisées dans les aimants permanents pour les moteurs de véhicules électriques, les générateurs d’éoliennes et divers composants électroniques, les terres rares jouent un rôle essentiel dans la transition énergétique. Leurs applications industrielles sont multiples : on les retrouve par exemple dans les catalyseurs de raffinage du pétrole ou de dépollution automobile, dans le verre ou la céramique dans l’électronique civile et militaire.
Nettement plus puissant que son ancêtre en ferrite, l’aimant aux terres rares est devenu incontournable par la miniaturisation qu’il permet. On le retrouve ainsi dans la plupart des développements technologiques modernes comme les smartphones, les tablettes, les objets connectés ou encore les éoliennes, les panneaux solaires, les voitures électriques...
En réalité, c’est le procédé pour les isoler de leurs minerais et les purifier à un haut niveau de pureté, préalable indispensable à leur utilisation, qui donne aux terres rares un caractère particulièrement « précieux ».
Ce qualificatif de « terres rares » vient donc de la difficulté de les séparer les unes des autres. « De la manière méticuleuse et précise dont on va extraire d’une fleur sa précieuse huile essentielle pour obtenir les bénéfices les plus concentrés et les plus puissants, il convient de mettre en œuvre des procédés infiniment élaborés pour purifier les terres rares ».
Tournée vers l’avenir, l’usine de Caremag créera 92 emplois directs, répondra aux meilleurs standards environnementaux et utilisera l’Intelligence Artificielle pour optimiser sa production.
« Caremag intègrera des technologies de pointe brevetées visant à réduire les émissions de CO2 tout en minimisant la consommation d’eau et en garantissant l’absence d’effluents liquides. Par ailleurs plus de 80% des émissions directes de CO2 seront recyclées dans le procédé » a déclaré Frédéric Carencotte, président de Carester. « En totale adéquation avec le Critical Raw Material Act Européen, la construction de cette unité industrielle représente une avancée majeure vers l’indépendance de l’Europe en terres rares pour les aimants permanents. »
Les terres rares sont un groupe de métaux aux propriétés voisines comprenant le scandium, l'yttrium et les quinze lanthanides. « Ces métaux sont, contrairement à ce que suggère leur appellation, assez répandus dans la croute terrestre, à l'égal de certains métaux usuels. Aujourd’hui, la Chine extrait environ 80% et raffine 90% des terres rares à l’échelle mondiale. Pour autant, elle n’est en possession que d’un tiers des réserves mondiales » précise le groupe basé à Lyon.
Informations sur le site internet de Carester
Réagissez à cet article
Vous devez être connecté(e) pour poster un commentaire