Jean Lacoste, adjoint au Maire de Pau en charge de la culture, Mourad Saadi, alias Nasty, le directeur artistique du festival, et Olivier Pellure, le directeur de la MJC des Fleurs et le fondateur d’Urban Session, nous ont présenté cette nouvelle édition, aux ambitions assumées, aux côtés de Rob LC9, l’étendard du rap palois.
Que représente le festival Pau Validé pour vous ?
Rob LC9 : Pau validé est une opportunité rare dans le Sud-ouest, aussi bien pour les amateurs de cultures urbaines que les professionnels. Ça manquait à Pau. J’ai participé au tremplin de la première édition, mais je ne l’avais pas remporté. Cette année, je suis lauréat Nouvelle-Aquitaine du Buzz Booster 2022, donc c’est la première fois que je fais partie de la programmation du festival. J’ai hâte de monter sur scène.
Jean Lacoste : Nées dans la rue, les cultures urbaines ont aujourd’hui trouvé leurs lettres de noblesse. Elles sont un formidable vecteur de lien social, facilitant la communication et le partage. Les grands rendez-vous de culture urbaine, dont Urban session, Sessions urbaines [NDLR : jusqu’en 2019] et Pau validé aujourd’hui, sont des moments fédérateurs, qui réunissent les nombreux acteurs du territoire. L’important, c’est que tout le monde s’y retrouve. Il faut qu’il y ait un pont entre les cultures dites classiques et celles qui décoiffent un peu. La culture, c’est le mélange des genres, pour sublimer une idée que nous partageons.
Mourad Saadi, alias Nasty : la culture urbaine est une éponge de la réalité de la société, elle prend tout ce qu’elle peut prendre et s’inspire des cultures des quatre coins du monde. Elle est en constante évolution, c’est sa puissance. Les platines vinyles sont utilisées pour scratcher, l’appareil photo Canon pour faire des vidéos, les bombes aérosol pour peindre les voitures pour faire des graffitis…
Ce festival a su trouver sa place, en proposant différentes disciplines artistiques allant de la danse au graffiti, en passant par la musique. Aux quatre coins de la ville, les Palois pourront se rassembler autour de ce projet artistique et partager l’esprit des cultures urbaines.
Olivier Pellure : Ce festival est l’aboutissement d’un véritable projet de fond et de collaboration. Il faut être fier de ce qu’on propose aujourd’hui. Urban session a fêté ses 20 ans l’an dernier, ce festival représente la genèse de la culture hip-hop à Pau. Le point d’orgue de tout ce qui est fait à la MJC des Fleurs. Tous les représentants du breaking français aux Jeux Olympiques 2024 à Paris seront passés par l’Urban Session, en tant que jurés, danseurs ou performers.
La force de ce festival réside dans sa dimension pluridisciplinaire…
Nasty : En effet, la danse hip-hop sera mise à l’honneur durant cette édition. Deux soirées exceptionnelles vont être organisées, avec notamment un show chorégraphique sans précédent et une battle de breaking sous un format d’Urban Session, mis en lumière par son inscription aux Jeux Olympiques de Paris en 2024.
La programmation musicale sera aussi omniprésente durant toute la durée du festival. Les organisateurs ont notamment invité Dj Kheops (le beatmaker de IAM, qui a travaillé sur tous les tubes du groupe), la nouvelle voix Chilla, l’avenir du hip-hop qui sera représenté par Dj Emii, l’une des plus talentueuse DJ au monde (championne de France du Redbullmusic 3style, la plus grande compétition Dj au monde), également chorégraphe professionnelle, et Rob LC9, l’étendard de la scène paloise de cette deuxième édition.
Deux master classes de hauts niveaux seront également proposées, avec le phénomène de la danse hip-hop Diablo le 27 octobre au Conservatoire Pau Béarn Pyrénées et Fatima Ait Bounoua, professeure de Lettres Modernes, ex-chroniqueuse pour RMC, écrivaine et psychothérapeute, qui viendrait aux jeunes de l’académie de l’Eloquence. Elle a notamment travaillé notamment avec IAM, MC Solar, Oxmo Puccino. C’est très important pour nous d’avoir cette dimension de transmission au cours de notre festival.
Quelles sont les nouveautés de cette deuxième édition ?
Nasty : Tout d’abord, le festival investit de nouveaux lieux : le Foirail, le Conservatoire, la Centrifugeuse mais aussi les Halles ou encore la médiathèque André Labarrère.
L’une des nouveautés de cette 2e édition est l’open mic, le 19 octobre à la Forge Moderne. Il s’agit de l’une des disciplines phares de la culture hip-hop : les artistes de la scène rap sont invités à produire de la musique en live, avec l’aide d’un beatmaker et de deux instrumentistes de l’Orchestre de Pau Pays de Béarn (entrée libre, tout public).
Olivier Pellure : Cette année, l’Urban session s’installe au Foirail, avec un show chorégraphique hip-hop et une battle de breaking les 28 et 29 octobre, où six crews internationaux (Belgique, Espagne, Pologne, France et Angleterre) s’affronteront. C’est une première pour Pau validé.
Pouvez-vous nous présenter le reste de la programmation ?
Nasty : le 7 octobre, le festival débutera par un concert de Nahir, avec une première partie assurée par DJ Vex et le vainqueur du tremplin du « Choc des MC’S #2 ». Le 21 octobre, Rob LC9 fera en première partie de la jeune rappeuse française Chilla, qui cumule plus de 87 millions de vues sur YouTube. C’est une artiste de haut vol, elle a beaucoup de technique et des textes très engagés. Elle navigue entre le R’n’B/hip-hop et le rap avec aisance et efficacité.
SDM sera également sur scène. Il fait partie de la nouvelle génération du rap et vient d’être disque de platine il y a trois semaines. Remarqué par Booba, il vient de signer dans son label 7Corp/92i. Il vient à Pau armé de ses meilleurs flows et d’une palette de sonorité des plus variées.
Enfin, la street artiste Fleur Blume présentera son travail à la Maison d’arrêt le 25 octobre. Dans les années à venir, nous souhaiterions élargir le festival à tous les arts urbains, comme la mode, le cinéma ou encore la photographie.
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