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Landes et Pays Basque : des œuvres remarquables aux enchères

Ce samedi 22 février, la 6e vente baptisée « Peintures bordelaises » réserve quelques belles surprises signées par des artistes locaux, dont les Landais Alex Lizal et Jean-Roger Sourgen.
L’Assemblade au Pays Landais du Dacquois Alex Lizal
Me Briscadieu dispersera 282 oeuvres, depuis l’Hôtel des ventes de Bordeaux-Sainte Croix : une large sélection de peintures du XIXème au XXIème siècle avec un dénominateur commun : l’expression d’un paysage familier, de vues de Bordeaux, du Bassin d’Arcachon, des Landes ou du Pays basque, traitée par un artiste local ou de passage dans le Sud-Ouest.
La dune par Jean-Roger Sourgen

« Ces œuvres, qu’elles soient confidentielles ou alors reconnues comme des fleurons de notre peinture régionale ont cette autre similitude d’être, pour la grande majorité d’entre-elles, inédites sur le marché de l’art. Cette vente aux enchères publiques permettra aux amateurs de profiter de cette exposition éphémère, avant que ces œuvres ne retombent dans des collections privées » souligne le commissaire-priseur.

Les Landes et le Pays basque seront parfaitement représentées, avec des tableaux provenant de la collection de la Caisse d’Epargne de Dax présentés pour la première fois en vente publique.

L’Assemblade au Pays Landais d’Alex Lizal

Cette œuvre du peintre Dacquois (1878-1915) sera l’une des plus surveillées lors de ces enchères. Datée de 1904, la fresque s’étalait jusqu’ici dans la salle du conseil de la banque avec ses 3,2 mètres de long pour 1,3 de haut. Elle représente une fête des environs de Dax.

« L’Assemblade au Pays landais marque un tournant dans le parcours de Lizal : du Marché aux cruches, de la vie animée dans la lumière, l’artiste augmente la difficulté, peignant le tournoiement des danseurs, exprimant la vitesse - motifs qui ont pu lui avoir été suggérés par les exemples de Georges Bergès et d’Henri Zo -, dans un épisode fédérateur de la vie landaise. De la scène de genre, Lizal s’aventure au seuil de la fresque historique » précise Jean-Roger Soubiran dans le catalogue de cette vente sur lequel vous pourrez découvrir cet artiste landais et les autres présentés le 22 janvier.

« C’est la première fois que Lizal se hasarde à composer une si grande page. L’arrangement est savant, la gamme des colorations a de l’agrément, l’ensemble a de l’entrain. Cette verve facile doit être attribuée à l’ascendant d’Albert Maignan. Voici de la musique, de la danse et du vin, des guirlandes, une joie qui s’accroît, des mains qui s’étreignent, des couples enlacés, une allégresse qui transforme la morne vie landaise en éden. Cette image des Landais débordant d’énergie et de santé est un démenti aux récits de voyages imprégnés des thèses médicales qui véhiculent tout au long du XIXe siècle le cliché d’un peuple chétif, contaminé par la pelagre ».

Les autres œuvres à découvrir…

Plusieurs autres artistes seront à l’honneur au cours de cette vente exceptionnelle. A commencer par le Landais Jean-Roger Sourgen, originaire de Léon puis installé à Hossegor (1883-1978).

Avec notamment « L’étang landais » : cette vaste toile constitue l’un de ses chefs d’oeuvre « par cet intense sentiment d’harmonie, l’équilibre des masses, l’accord subtil des gris colorés. Le temps apparaît comme suspendu. Un instant de magie vient de passer sur la lande. La verticalité des troncs croise l’horizon du rivage selon des proportions calculées sur le Nombre d’Or. L’étang s’immobilise dans une parenthèse qui isole de la banalité quotidienne un microcosme de splendeur. Refusant de situer l’endroit - alors qu’il pourrait bien s’agir de l’Etang Blanc avec son échelonnement de bandes sablonneuses -, Sourgen, sous le titre Etang landais, prétend recréer l’étang idéal, l’étang imaginaire entraperçu dans un songe ».

Peinture de René-Maxime Choquet

René-Maxime Choquet (1872-1958), originaire de Douai a été séduit par le Pays Basque et s’installe définitivement à Ciboure, en 1912, dans la villa Oberena sur la route d’Olette, « opérant sa conversion aux scènes locales, types populaires, métiers en voie de disparition, qu’il observe dans les paysages basques ou au cours de ses voyages en Espagne.

Le Bayonnais Prosper Ernest Georges Berges (1870–1935) est issu d’une famille landaise. Entré dans l’atelier de Bonnat à Paris, il se liera à Henri-Achille Zo, Pascau, Etcheverry, autres
élèves du maître. « Peintre d'Histoire, de genre, portraitiste, paysagiste, graveur, décorateur… »

Professeur de dessin à l’Ecole des Beaux-Arts de Bordeaux, Pierre-Albert Bégaud (1901-1956) « découvre le Pays Basque avec son ami, le graveur Robert Cami et loge à l’auberge Barberaenea à Bidarray où l’on peut encore voir sa Nature morte au chistera. Séduit par l’authenticité et le caractère farouche de ce village de Basse-Navarre, il y séjourne régulièrement pendant plusieurs années, apprend le basque pour mieux s’intègrer à la population locale, dont il multiplie les portraits ».

Attelage de mules de la landaise Suzanne Labatut

Le talent de la Dacquoise Suzanne Labatut (1889-1966) rivalise avec celui de Sourgen : « nourrie comme lui de cet amour sincère du terroir ». « Sa production embrasse tous les registres : peinture religieuse, portraits (ceux d’enfants, notamment, dont elle se fait une spécialité), paysages, natures mortes, scènes landaises et marocaines, décoration monumentale, illustration. Aucune technique ne résiste à sa virtuosité ». « Attelage de mules » est l’un des deux panneaux décoratifs réalisés par Suzanne Labatut pour L’Exposition Universelle de1937, faisant la promotion des 25 régions françaises, sur le quai de Seine, entre l’île aux cygnes et la Tour Eiffel.

Le savoir-faire du Montois Henri Tayan (1855-1931) « s’est maintes fois révélé dans les décors des églises landaises dont il se fait une spécialité dès le début du XXe siècle ». Son « Etang dans la forêt landaise » était destiné à orner le salon d’une demeure bourgeoise. « Il l’organise sur le principe du paysage idéalisé, en respectant la primauté du dessin, la belle
 ordonnance, le système d’écrans, les arbres en coulisse, l’échelonnement des plans en profondeur. Rappelant la diversité de la forêt landaise, l’artiste oppose au chêne, la théorie des pins. D’un dessin méticuleux, il détaille avec conscience les différentes variétés végétales, les jeunes pousses sur le devant. La brume qui rend les lointains vaporeux imprègne d’une certaine nostalgie romantique cette vaste page décorative qui restitue le silence et la grandeur primitive des étangs landais ».

Quant au Parisien Roland Oudot (1897-1981), dont la mère était landaise, il a signé de nombreuses œuvres sur les Landes, le Pays Basque et le Béarn. « Son implication régionale se
manifeste dans son illustration en 1936, du livre de François Mauriac, Thérèse Desqueyroux, et sa participation aux expositions de la Société des artistes landais ».

Expositions : jeudi 20 et vendredi 21 janvier, de 10h à 12h et de 14h à 18h30 ; samedi 22 janvier, de 10h et 12h. La vente aura lieu samedi 22 janvier, à partir de 14 heures, sur inscription. Elle se déroulera également en ligne sur interencheres.com et drouotonline.com et par téléphone, à l’hôtel des ventes : 05 56 31 32 33.


Hôtel des ventes Bordeaux Sainte-Croix, 12-14 rue Peyronnet, à Bordeaux.

Etang landais du Montois Henri Tayan

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