Abonnez-vous
Publié le

L'INFO INCONTOURNABLECépages anciens, vins du futur, l’expérience Plaimont au coeur du chai

Aux côtés de la cave coopérative de Saint-Mont, il est le résultat d’un travail de longue haleine, mené à bout par des passionnés qui ne s’arrêtent pas au détail du temps qui file…
Salle des cuves du chai
Le chai expérimental de Plaimont, qui a pris forme aux côtés de la cave coopérative de Saint-Mont, est le résultat d’un travail de longue haleine, que seuls les passionnés peuvent mener à bout sans compter les années qui filent.

« L’expérimentation fait partie de l’ADN de Plaimont ; depuis toujours, nous cherchons à relancer des cépages autochtones et endémiques » explique Olivier Dabadie, président de l’Union des vignerons de Plaimont. « Ce chai va nous permettre de rendre visible le mouvement de fond, de mutation dans la viticulture gersoise, et de le partager avec nos clients et visiteurs en toute transparence ».


L’aventure démarre avec Jean-Paul Houbart, responsable technique, qui avait l’habitude d’arpenter les vignobles locaux durant son temps libre, pour y repérer des cépages qu’il ne connaissait pas. En dix ans, il parvient à en réunir 36 dans un conservatoire. Ils seront plantés à des fins de conservation au début des années 2000.

… ce Manseng noir dont un pied de vigne a finalement été retrouvé.

« Lorsqu’ils ont porté leurs fruits, nous avons commencé à les étudier, avec le lycée agricole de Riscle et l’IFV, en pensant qu’il fallait un jour nous équiper d’un chai expérimental plus adapté que nos caves, pour aller plus vite. Parmi ces différents cépages, certains étaient connus, mais quasi disparus. D’autres, également connus, que les vignerons pensaient disparus de la surface de la Terre, à l’image de ce manseng noir dont un pied de vigne a finalement été retrouvé. Et puis, cette dizaine d’autres totalement inconnus, dont quelques-uns ne sont même pas hermaphrodites ».

L’opportunité du chai expérimental s’est présentée sous la forme du plan France Relance, qui a permis aux travaux de débuter en septembre 2021. En plus du travail sur les cépages anciens, il a également pour vocation la recherche de techniques visant à abaisser naturellement le taux d’alcool, et enfin la production de vins encore plus sains.

À l’horizon de la prochaine récolte 2022, 100% de nos vignerons seront sous label agro-environnemental.

« Nous avons constaté par exemple que le manseng noir avait été éliminé au début du 20e siècle, car, à cause de sa maturation tardive, il n’était pas jugé performant avec seulement 8° d’alcool. Or, avec les changements climatiques aujourd’hui, il atteint 11°, et devient particulièrement intéressant pour participer aux assemblages des vins de demain en abaissant leur taux alcoolique, tout en apportant son arôme. Cela va nous permettre de nous conformer aux évolutions des goûts des consommateurs, en travaillant en parallèle sur nos méthodes de vinification, le choix de nos levures, etc., afin que les vins gardent le même goût en affichant 12° au lieu de 14 ou 15… » poursuit Olivier Dabadie.

Des consommateurs beaucoup plus regardants également sur l’aspect vertueux de la production, que Plaimont a initié depuis longtemps, sans pour autant communiquer sur le sujet.


« Il y a un travail piloté au niveau du vignoble, qui fait qu’à l’horizon de la prochaine récolte 2022, 100% de nos vignerons seront sous label agro-environnemental. Mais nous souhaitons aller encore plus loin dans nos chais, afin d’éliminer toute trace de résidus. Nous allons expérimenter au quotidien des méthodes d’élevage dans des foudres, des cuves, des barriques, et les expliquer lors de nos visites guidées en toute transparence ».


Des visites - dont la première a été faite exceptionnellement à l’occasion de “Saint-Mont vignoble en fête” en mars dernier - qui permettront dès cet été de déguster de nouveaux cépages, ou ce vin blanc sec issu de la recherche qui affiche naturellement 9°. « Chai » pas toi, mais moi, j’ai bien envie d’aller goûter ça…


Photos Plaimont

Commentaires


Réagissez à cet article

Vous devez être connecté(e) pour poster un commentaire

À lire aussi