Il réalise sa première course à l’âge de 12 ans. Il tombe très vite accroc de l’adrénaline, générée par la vitesse et le dépassement de soi, liée à ce sport. Agent de maintenance chez Inter Energies à Lons depuis 16 ans, le compétiteur aime être livré à soi-même et relever des défis.
Après 20 ans de compétition, dans les championnats de moto tout-terrain et enduro, à travers de nombreux pays, il se prépare à relever le défi ultime : le rallye Dakar qui aura lieu du 5 au 19 janvier 2024 en Arabie Saoudite. Rencontre…
C’est un rêve d’enfant qui se réalise…
Romain Duchène - Exactement. Enfant, je regardais le Paris-Dakar à la télévision. J’ai aussi fait des stages et quelques courses organisés par David Castéra, qui est devenu le patron de cette épreuve mythique. Mon inscription est une sorte de clin d’œil à cet autre Béarnais. Participer à cette compétition a toujours été un objectif bien présent dans un coin de ma tête : un peu une suite logique. C’est en participant en 2019 à Roof of Africa, une course d’orientation dans le désert d’Afrique du Sud, que ce rêve s’est réveillé.
Comment se prépare-t-on à une telle compétition ?
R. D. - On est d’abord sélectionné sur dossier par une commission. Le Rallye du Maroc est ensuite une étape décisive sur la route du Dakar, en ce qui concerne la catégorie moto. J’ai remporté mon billet pour la prochaine édition en 2022. J’ai une grosse partie de préparation physique avec un coach, et je travaille le côté navigation, en suivant plusieurs stages en Aveyron et en Espagne. Je bosse aussi mes automatismes avec le jeu vidéo du Dakar sur PlayStation et regarde les itinéraires sur Google Earth. Mon seul objectif est de finir la course sans prendre de risque, car le désert ne pardonne pas.
Quel budget cela représente-t-il ?
R. D. - Entre 80 000 et 100 000 euros : il faut compter l’achat de la moto, la participation au Rallye du Maroc, le voyage, des pièces de rechange… J’ai décidé de ne pas prendre d’assistance pour alléger au maximum l’enveloppe. Ça a été un gros challenge de trouver suffisamment d’argent. J’aurais dû participer à l’édition 2023, mais je n’ai pas réussi à boucler mon budget à temps, j’ai donc décidé de reporter ma participation.
J’ai la chance d’avoir trouvé des sponsors, dont 90 % sont dans les Pyrénées-Atlantiques. J’ai réuni le minimum, mais si d’autres entrepreneurs souhaitent prendre part à mon aventure, qu’ils n’hésitent pas ! Dans ce genre de compétition, on a toujours besoin de trésorerie…
Le départ du rallye approche à grands pas… Dans quel état émotionnel êtes-vous ?
R. D. - C’est pour ainsi dire demain ! Je suis tellement heureux de prendre part à cette aventure et de porter les couleurs du département avec ce numéro 64. Je serai le seul pilote moto engagé du Sud-Ouest. Ma principale appréhension est la panne, même si partir dans l’inconnu, livré à soi-même, est aussi très impressionnant. Pendant 12 jours, je vais parcourir plus de 10 000 kilomètres et dormir sous la tente dans un environnement où les températures oscillent entre -5 °C et +40 °C. Tout le matériel part pour le Dakar le 28 novembre.
Comment peut-on suivre votre périple ?
R. D. - France TV et l’Équipe 21 vont diffuser le Dakar 2024. Je pense que les médias locaux vont aussi s’intéresser à la course du seul Béarnais en lice. Je vais aussi essayer de faire vivre et partager cette aventure via mes comptes Facebook et Instagram, en fonction de la connexion internet disponible.
Propos recueillis par Noémie Besnard
COUP DE POUCE
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Pourquoi ne pas l’aider également à trouver des sponsors pour compléter son budget. Parmi vos connaissances, vous avez peut-être des chefs d’entreprise qui ont la fibre moto. Alors, parlez leur de Romain.
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