Le Club Micro prend sa racine dans une Maison des Jeunes et de la Culture (MJC) de Saint-Pierre-du-Mont, au début des années 90. « Quatre passionnés avaient créé un petit atelier numérique. Petit à petit, des gens sont venus demander des conseils, de l'aide, et au fil du temps les actions de l'association ont évolué », commence Xavier Burke, président du Club Micro. Aujourd’hui, l'association propose toute une gamme d'actions, allant de la prise en main d'un ordinateur pour les plus novices, jusqu'à des activités plus poussées dont une session FabLab. « C'est très large, mais la mission centrale c'est de faire de la médiation numérique, d'accompagner les gens dans leur vie quotidienne qui demande de plus en plus de numérique dans toutes ses formes ».
Et il y a de quoi faire, puisque malgré le fait que le département était autrefois un bon élève sur ce domaine, aujourd’hui la fracture numérique est assez importante selon Xavier Burke. « Le développement d'internet a été compliqué. Je me souviens d'une époque où à l'intérieur de la rocade de Mont-de-Marsan, nous avions internet, et à l'extérieur, ce n'était pas le cas ! Je pense que le fait que le département soit relativement rural, cela n'aide pas vraiment non plus, mais le souci c'est qu'aujourd'hui, tout passe par internet... ». Les chiffres de l'association démontrent bien ce besoin, puisque chaque année, elle accompagne près de 1 250 personnes.
« Après les confinements, des postes de conseillers numériques ont été créés car une grande partie de la population était dans cette fracture électronique. En France, il y a eu 4 000 postes, et dans les Landes on en compte 34, dont un au Club Micro ». C'est en partie pour suivre cette initiative que l'association a développé une action de reconditionnement d'ordinateurs. « On le faisait, mais c'était à petite échelle. Grâce à cette dynamique, nous récupérons les ordinateurs des collégiens, et leur évitons d'être broyés ».
Chaque année, 3 600 ordinateurs sont distribués à des collégiens. Ils les utilisent pendant trois ans, avant d'être confiés au corps enseignant pour trois années supplémentaires. C'est à l'issue de ces six ans que le Club Micro, entre autres, intervient. « Nous récupérons les ordinateurs, et faisons tout le travail ensuite. Nous les testons pour diagnostiquer les réparations à faire, nous les faisons, puis reformatons la machine et installons les logiciels livres pour une utilisation immédiate ». Des travaux réalisés grâce aux connaissances des bénévoles de l'association, passionnés ou professionnels dans l'informatique et le numérique, et grâce aux pièces détachées collectées au fil du temps, grâce à des dons ou de la récupération personnelle.
« Depuis le début du programme, il y a un an et demi, nous avons distribué 275 ordinateurs ». Ces derniers sont majoritairement destinés à des personnes âgées ou à des personnes qui n'ont pas les moyens d'acquérir un ordinateur en magasin. « On aimerait pouvoir développer ça en récupérant des ordinateurs de particuliers ou de professionnels afin de répondre réellement aux besoins ».
Fort de sa soixantaine d'adhérents, et de sa dizaine de bénévoles actifs et qualifiés, le Club Micro souhaite également diversifier encore un peu plus ses activités, notamment en comptant sur plusieurs partenaires extérieurs. « La médiation et le reconditionnement sont majeurs pour nous. Mais nous aimerions pouvoir travailler avec les associations, pour les équiper en machines et/ou en services. L'idée est que ces associations puissent gérer leur propre réseau, et que nous les accompagnons à mieux négocier le virage du numérique ». Une dimension éducative, ou du moins de sensibilisation, qu'il sera d'ailleurs possible de voir, concrètement, lors de la Fête de la Science de Mont-de-Marsan, le 8 octobre prochain...
Timothé Linard
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