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Saint-Sébastien face à la révolte contre le surtourisme

Après Barcelone, les Canaries et Séville, une manifestation se tiendra ce dimanche 26 mai dans la capitale du Gipuzcoa pour protester contre les vagues de visiteurs qui déferlent et s’amplifient.
Saint-Sébastien face à la révolte contre le surtourisme
Déjà, Donostia a pris des mesures pour tenter de protéger le centre-ville en limitant les possibilités d’hébergement, mais aussi en interdisant les groupes de plus de 25 touristes. La saturation menace et les habitants s’énervent...

En 2023, la Concha a reçu plus d’un million de visiteurs (+11% sur un an). Résultats, les ruelles de la vieille ville sont souvent saturées, les bar à tapas pris d’assaut au grand dam des habitués, les restaurants sont submergés, la plage est bondée, les parkings complets…
 
Dans cette Parte Vieja, décrétée « zone saturée », la municipalité a décidé d’interdire toute création d’hôtel et de meublé saisonnier. Une mesure qui a été, depuis, étendue à toute la commune. Parmi les nouveautés, le verrouillage des visites guidées : les groupes ne doivent pas dépasser 25 personnes et elles ne sont plus autorisées après 23 heures.
 
Le débat est lancé autour des nombreuses problématiques liées à la surfréquentation pendant les périodes de vacances et certains week-end. La flambée des prix de l’immobilier n’est pas la moindre.
 
Mais, le tourisme n’est pas la seule activité responsable de la saturation. L’attractivité de Saint-Sébastien attire aussi de nombreux retraités guipuzcoans qui ont choisi de s’y installer. De plus, l’important développement économique de toute la Communauté autonome et l’installation de grands groupes a sensiblement contribué à cet afflux de population.

La tension monte particulièrement à l’heure des pintxos dans les bars du vieux Saint-Sébastien. Certains établissements imposent désormais de remplir une fiche en cochant les tapas désirées, pour débiter davantage… De quoi agacer les Donostiar qui avaient l’habitude d’avoir seulement à pointer du doigt leur choix et de payer au nombre de cure-dents dans leur assiette.
 
L’ambiance est aussi particulièrement tendue aux îles Canaries qui ont enregistré plus de 16 millions de visiteurs l’année dernière. Dans cet archipel au large du nord-ouest de l’Afrique, des collectifs d’habitants sonnent la révolte en alertant sur un « développement suicide ». A Barcelone et en Catalogne, à Málaga comme en Andalousie, aux Baléares… les manifestations se multiplient inquiétant les autorités locales.
 
Il faut rappeler que l’Espagne reçoit plus de 85 millions de visiteurs étrangers chaque année, et que le tourisme représente 13% du produit intérieur brut (PIB) du pays ; il génère 12% de la totalité des emplois. Une manne précieuse que personne ne veut voir menacée, malgré les inconvénients qui en découlent. Pas simple !

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