Ce samedi après-midi, le Carnaval reprendra ses droits dans les rues de Pau. La grande parade débutera à 16h30, place Clemenceau.
Elle sera suivie par le procès de Sent Pançard, place de la Libération. Et la journée se terminera par le grand bal au Parc des expositions.
Ce qu’il faut savoir…
16h30 - grana parada, départ de la place Clemenceau
« La population se rassemble en divers lieux pour la grande vadrouille à travers la ville. Costumés, petits et grands, suivent le mouvement. La musique est omniprésente et très variée. Les couleurs, les géants, les grosses têtes, les jeux de rôle des groupes, l´imagination, mettent la foule dans un état second ; on se laisse porter, on est heureux ensemble, dans cette gentille folie. Peu importe le temps, s´il pleut la foule est là, même si en d´autres occasions, elle ne trouverait pas cela raisonnable.
« Aujourd´hui le peuple fait « courir Carnaval » (har córrer Carnaval ), c’est à dire accompagne Sent Pançard dans son bain de foule. C´est son jour de gloire, il est le plus heureux des hommes. C´est lui le roi de la fête ; il nage dans le bonheur en voyant tout ce monde qui l’honore.
« Aveuglé d’orgueil, du haut de sa charrette, il ne se doute pas qu´il vit ses derniers instants de liberté et bien pire, ses dernières heures. A ses côtés, on distingue Carronha (Charogne) sa femme. Quaresma (Carême) en embuscade, prêt à prendre sa place à la moindre défaillance, savoure à l’avance son arrivée prochaine au pouvoir.
« Inexorablement, Sent Pançard se rapproche des marches du tribunal. Là, il est interpellé, énergiquement et jugé dans la foulée ».
18h - procès, place de la Libération
« C’est le simulacre d’un procès ; il se déroule sur les plus hautes marches du Palais de justice. Y montent : l’accusé, serré de près par des gendarmes submergés par ses gesticulations et vociférations, le juge corrompu et bien éméché, les témoins, tous à charge, les avocats du plus pourri au plus vil, sa femme hystérique.
« Les accusations et les plaidoiries sont piquantes. Tout se passe en béarnais. Le public est pris à témoin par les différentes parties et exprime bruyamment son opinion. Sent Pançard est responsable de tout : des disputes entre voisins, de la sécheresse, des problèmes conjugaux, mais aussi du chômage, de la faim dans le monde, des guerres…
« Quolibets et injures pleuvent. On ne compte pas les effets de manche. C’est une véritable caricature d’audience. Le rire comme la mauvaise foi sont de rigueur. Le jugement est expédié et ne lui laisse aucune chance, comme chaque année…
« Sent Pançard est condamné à mort : il sera brûlé. La foule satisfaite laisse éclater sa joie lorsque les gendarmes s’emparent de l’accusé et l’enferment dans une cage installée sur sa charrette royale. Elle sait pourtant que la sentence prononcée, la fin du carnaval est proche. Tant pis, elle a besoin de cette condamnation libératrice. Elle l’escorte alors, en l’invectivant, jusqu’à sa prison, où il sera détenu jusqu’à mardi gras, jour de l’exécution. »
20h - grand bal au Parc des expositions.
Restauration, buvette... et grand bal avec la compagnie Lubat et son Jazz-Bal Gasconcubin et Doolin.
Photos : site Internet Carnaval Béarnais et Michel Astier
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