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PORTRAIT PASSIONBiarritz : Entretien avec Sophie Géhin Basulto, comportementaliste

Passionnée par le monde animal, Sophie Géhin Basulto ouvre en septembre dernier son auto-entreprise de comportementaliste canin et félin et d'éducatrice canine. Rencontre...
Photo de Sophie Géhin Basulto en train de travailler

Presselib : Pouvez-vous vous présenter ?

Sophie Géhin Basulto : Je m’appelle Sophie Géhin Basulto, j’ai 36 ans et je suis native de Biarritz. J’ai lancé mon activité en tant qu’auto-entrepreneur au mois de septembre. Je suis comportementaliste canin et félin et éducatrice canine. Après avoir exercé dans l’administratif et la restauration, j’ai fait le choix il y a 3 ans de tout laisser tomber et de me consacrer entièrement à cette reconversion professionnelle.

P.L : Qu'est-ce qui vous a amené à exercer ce métier ?

S.G.B : J’ai toujours été passionnée par le fonctionnement et le comportement du monde animal. Déjà enfant j’aimais beaucoup visionner les reportages sur les animaux dans leurs milieux naturels. Les éthologues qui présentaient ces reportages sont très vite devenus un modèle pour moi, ils me fascinaient. J’ai également grandi auprès de chats et chiens et en ai toujours eu à mes côtés. Ces dernières années j’étais impliquée auprès de diverses associations de protection animale. Les animaux ont toujours eu une place spéciale dans mon cœur alors travailler avec eux et pour eux a toujours été une évidence.

P.L : Quel animal est le plus retors ?

S.G.B : Il n’y a pas de règles. Il y a bien des spécificités chez chaque race, des tendances, autant chez le chien que chez le chat, mais chaque individu a son propre caractère, passif. Il est important de ne pas s’arrêter à des généralités dans cette profession. Les prédispositions dues à la race ne suffisent pas à affirmer qu’un animal se conduira de telle ou telle manière en grandissant même si on les prend tout de même en compte.

Le cœur même du métier de comportementaliste c’est l’adaptation. Chaque individu et chaque famille est différente. Chaque relation maître-animal est unique.

P.L : Quelles sont les comportements que vous avez à « soigner » le plus souvent ?

S.G.B : Il existe tout un panel de comportements indésirables autant chez le chat que chez le chien. Les cas de malpropreté ou griffades reviennent souvent chez le chat. Chez le chien on peut observer que les cas d’aboiements intempestifs, de destructions, d’agitations ou de désobéissance sont assez récurrents.

Ces comportements indésirables que nos compagnons peuvent être amenés à exprimer, sont des comportements adaptatifs. En effet l’animal s’adapte continuellement selon l’environnement ou le contexte dans lequel il évolue. Il ne déclenche pas ces comportements par hasard et ils sont bien l’aboutissement de quelque chose, une réponse à. Mon objectif est donc d’établir un diagnostic précis quant à l’origine et au sens des réactions de nos compagnons pour pouvoir ensuite apporter les solutions les plus adaptées.

À noter qu’un changement d'attitude peut aussi provenir d’une souffrance physique, je demande donc qu’un diagnostic vétérinaire préalable soit établi afin de s’assurer que l’animal est en bonne santé.

P.L : Doit-on venir chez vous ou bien vous vous déplacez ?

S.G.B : Je me déplace à domicile. Cela me permet d’être dans l’environnement de l’animal.

L’entretien comportemental dure environ 1h30 à 2h et pour un suivi optimal 2 rendez-vous espacés d’environ 3 semaines sont nécessaires.

P.L : Une petite anecdote sur un animal que vous avez « traité » ?

S.G.B : Je me souviens d’une dame qui avait l’un de ses 3 chats qui était terrorisé à chaque fois qu’elle recevait des invités dans sa maison. Il paniquait complètement à la vue de ceux-ci et partait se terrer sous le lit de la chambre et ce, même si les invités restaient plusieurs heures, il n’en sortait qu’une fois les « intrus » partis. C’est un comportement qu’il avait toujours eu depuis qu’elle l’avait adopté à l’âge de 3 mois.

Lors de mon entretien avec elle, j’en ai appris beaucoup plus. Il s’est avéré que ce jeune matou avait une histoire un peu atypique. Il était né d’une portée « sauvage » et n’avait donc pas grandi auprès de l’humain. Il s’était cependant très bien adapté à sa nouvelle vie dans sa nouvelle maison et est très vite devenu proche de sa maîtresse ainsi que de ses 2 colocataires félin. Malgré tout il restait très craintif de l’Homme.

J’ai voulu en apprendre davantage sur la manière dont la dame en question fonctionnait avant et pendant la venue de ses invités. Sachant qu’il était craintif, elle installait en amont notamment litière et gamelles dans la chambre, porte fermée pour que son minou puisse se sentir en sécurité et ne manque de rien durant ce moment. Pendant la visite de ses invités, elle allait le voir à plusieurs reprises pour le caresser et le rassurer car, d’après ses termes, cette situation la stressait beaucoup.

Il s’avère qu’en agissant comme elle le faisait et en pensant bien faire, sans le savoir elle conditionnait son compagnon et renforçait sa peur. En allant le « rassurer » elle ne faisait que le conforter dans sa crainte. Sa peur de l’Homme ne faisait qu’en fait s’accentuer. La prise de conscience lors de cette entrevue et la mise en place de changements que nous avons établi ensemble a par la suite débloqué toute la situation. Elle a alors banalisé le plus possible les visites de ses invités, en travaillant sur ses émotions et en enlevant litière et autres gamelles dans la chambre. Elle n’est plus allée le voir pour le rassurer dans sa cachette. Nous avons également mis à contribution les 2 autres chats de la maison pour qu’ils lui servent d’exemple.

Progressivement et en fonctionnant par étapes, il a commencé à sortir le bout de ses moustaches, les premières fois il a commencé à sortir de sous le lit et s’y installer dessus, les fois d’après il se postait devant la porte de la chambre pour commencer à observer et écouter, ensuite il s’est posté au bout du couloir (premier contact visuel) etc… Aujourd’hui il arrive à rester dans la même pièce que les invités et il lui arrive même d’aller au contact de certains d’entre eux et de se laisser caresser. Sa maîtresse est ravie de tous ses progrès et ils sont tous les deux beaucoup plus apaisés.

Dans un cas comme celui-ci le plus important est de ne jamais mettre l’animal en immersion, il faut le laisser décider et avancer à son rythme.

Sébastien Soumagnas

Cursus de Sophie Géhin Basulto

Sophie s'est formée à ces 2 métiers, sur 3 ans, auprès d’un organisme sérieux basé à Nantes. Cette formation pluridisciplinaire s’appuie sur :

  • L’éthologie (science du comportement en milieu naturel, elle a pour but d'étudier le comportement sous quatre aspects : sa fonction adaptative, ses mécanismes, son développement au cours de la vie d'un individu et son évolution au niveau phylogénétique)

  • La psychologie (science qui étudie les comportements, les pensées, les sentiments humains, elle a pour but de comprendre la structure et le fonctionnement de l'activité mentale et des comportements qui lui sont associés.)

  • Les techniques TCC (Thérapies Cognitivo-Comportementales qui ont pour objectif de remplacer, de façon concrète, observable et durable, des réactions problématiques par des conduites souhaitées)

  • La PNL (Programmation Neuro-Linguistique, technique d’entretien et de communication qui s'intéresse aux réactions plutôt qu'aux origines des comportements.)

  • L'hypnose Ericksonnienne (Thérapie brève dont le but est de permettre au patient de puiser en lui les ressources nécessaires à la résolution de son problème.)

En complément de la formation de comportementaliste et de la certification d’éducateur canin, elle a obtenu l’ACACED (Attestation de Connaissances pour les Animaux de Compagnie d’Espèces Domestiques) qui est obligatoire pour pouvoir exercer avec les animaux.

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