Pascal n’avait pas vraiment prévu d’être un jour éleveur. Magasinier à l’Isle-Jourdain, il apprécie son quotidien, ponctué de week-ends et de vacances, bien loin des tracasseries de ses amis obligés de rester sept jours sur sept auprès de leurs troupeaux. Jusqu’au jour où un copain de BTS l’invite à Chambéry pour lui montrer son travail de dresseur de chiens lors d’un stage.
« J’ai passé quatre jours avec lui, et quand je suis rentré chez moi, j’ai acheté un border collie et huit brebis, que j’ai installées dans un coin clôturé du jardin de mes parents. Puis, j’ai commencé à faire des agneaux, en 2015, pour dresser mon chien. J’ai rencontré d’autres éleveurs, j’ai assisté à des concours, j’aidais aux tontes… En fait, c’est la passion du dressage de chien de troupeaux qui m’a amené aux brebis » explique Pascal.
Son choix se confirme lorsqu’un ami de retour de Nouvelle-Zélande lui parle d’un système d’élevage en plein air tout au long de l’année. Pas besoin de bâtiment ni de matériel, juste des clôtures mobiles, une moutonnière, un quad…et son chien. Pascal rachète 100 brebis qu’il installe sur les terres familiales, puis trois mois plus tard 100 autres, pleines, et s’installe en janvier 2017. Les premières ventes directes à la ferme débutent l’été suivant, et l’éleveur quitte son travail pour se consacrer entièrement à son troupeau.
« Nous pratiquons le pâturage tournant, entre prairies, noisetiers, champs de luzerne. Cela permet de nourrir les animaux toute l’année. Nous organisons la période de lutte, la reproduction, début octobre, en laissant les béliers pendant 45 jours au contact des brebis pour qu’elles soient fécondées. Les mises bas ont lieu début mars, avec le retour des beaux jours. La lactation des brebis est bien meilleure grâce à la richesse de l’herbe à cette époque, elles n’ont pas besoin de compléments. Fin juin, les troupeaux sont déplacés dans les champs de luzerne tout près d’ici, et les mères sont séparées des agneaux fin juillet. Ces derniers continuent de s’engraisser avec la luzerne ».
Ses animaux connaissent aussi le bonheur de déambuler à travers les noisetiers d’un producteur de Cologne - lui évitant de couper au sécateur plusieurs fois par an les drageons qui repoussent -, tout en se régalant du couvert végétal qui n’a plus besoin d’être broyé.
« Le fait que nos bêtes mangent de l’herbe tout au long de l’année permet d’obtenir une viande beaucoup plus digeste, moins oxydante et donc moins cancérigène, très équilibrée en oméga 3 et 6. Nous pouvons aussi garder les agneaux plus longtemps, et avoir alors des moutons qui peuvent atteindre deux ans et demi. La viande est alors délicieuse, avec un goût persillé grâce au gras qui a pris le temps de pénétrer dans le muscle. Elle se déguste saignante, comme un steak ».
Les restaurateurs de la région – dont ceux des Tables du Gers - ne s’y sont pas trompés, en proposant à leur table de savoureux produits “Sortez du troupeau”.
Heureux, Pascal et Sarah prennent plaisir à partager leur passion en invitant le public à assister à la tonte des moutons avec la famille Leygonie, dont Loïc, sacré champion du monde en 2019, mais aussi aux transhumances qui sont toujours un réel rassemblement festif pour petits et grands.
« Nous débutons par le café du matin, puis nous mettons les cloches aux brebis, et l’on part avec les chiens pour parcourir 5 à 6 kilomètres. Nous avons un partenariat avec le comité des fêtes de Cologne, qui organise un repas sous la halle avec tranches d’agneaux grillés. C’est toujours un moment très convivial ».
Le couple a de multiples projets, dont la création d’un GAEC, et Pascal souhaite développer l’activité tonte pour intégrer une équipe sur des chantiers plus importants. Et peut-être aussi l’élevage de chiens, le dressage… pour le plaisir de partager ses connaissances.
Marielle Fourcade
Voir le site
COUP DE POUCE
Le retour de l’été rime avec celui des grillades. On encourage et on soutient Pascal et Sarah dans leur démarche propice à une viande de qualité, mais aussi au cadre de vie sain et naturel qu’ils offrent à leur troupeau.
Les ventes de colis d'agneau fermiers bio, de merguez, de tranches de gigot et côtes de mouton sont à découvrir en passant commande par mail ou sur leur page Facebook. Les retraits se font sur place à Encausse.
Réagissez à cet article
Vous devez être connecté(e) pour poster un commentaire