Toutes les enquêtes réalisés ne sont pas toujours d'un intérêt absolument passionnant. Celle-ci, en revanche, effectuée par l'Eurorégion Aquitaine-Euskadi, intitulée Transfermuga, et concernant les échanges routiers autour de la "muga" ou la frontière, est riche d'enseignements.
Ainsi, l'on y apprend notamment que les habitants du bassin de Txingudi se déplacent quotidiennement entre Hendaye, Irun et Fontarrabie comme ils le feraient au sein d'une grosse agglomération. Un peu comme si chaque ville était le quartier d'une même ville.
Le pont Santiago, à lui seul, est révélateur des échanges autour de la frontière (autres passages frontaliers : l'autoroute et le pont de Béhobie). C'est ici que se concentre l'essentiel du trafic avec plus de 20.000 voitures/jour, sans compter les camions. Côté français, ce qui fait passer la frontière, ce sont évidemment les ventas et les stations-essence. La pointe horaire est plutôt matinale, entre 8 et 9 heures. Côté espagnol, on passe plutôt la frontière en direction de Hendaye vers le début de soirée.
La motivation personnelle représente 45% des trajets quotidiens, tandis que l'aspect professionnelle est réduit à 25%. Mais les chiffres demeurent aussi impressionnants quelle que soit la période de l'année, semaine comme week-end, et la tendance de ces "traversées incessantes" est irréversible. Mieux, le passage du pont Santiago, par exemple, se fait plusieurs fois par jour, et non pas une seule fois.
Il n'y a pas que les voitures qui sont significatives d'une "mouvance de proximité" puisque la moitié des personnes interrogées avouent passer le pont Santiago à pied...
Il est évident que cette grosse "agglomération" appelée Txingudi, considérée au concret et au quotidien comme telle, obligera les responsables économiques et politiques à prendre en compte cette réalité humaine, sociale et professionnelle.
Un bel exemple, une fois de plus, de mixité frontalière réussie, non ?
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