Début juin, l’annonce de la réouverture des centres thermaux avait fait pousser un ouf de soulagement à nombre d’exploitants, qui se demandaient alors s’ils n’allaient pas tout bonnement être les derniers à pouvoir relancer leur activité. Finalement, la plupart des centres ont rouvert entre la fin juin et la mi-juillet, à temps pour les deux plus beaux mois de l’année.
Mais 3 mois plus tard, c’est tout de même la déception qui domine. Comme on pouvait s’y attendre, les chiffres n’ont pas été aussi satisfaisants sur juillet-août que pour le reste du secteur du tourisme. Dax aurait ainsi accueilli 60% de curistes en moins sur les deux mois, puis 50% de moins sur septembre.
Jean-Charles Pressigout, directeur des thermes Borda et président de l’association des établissements thermaux du Grand Dax (qui compte 16 centres et un hôpital), a récemment tablé dans la presse sur une baisse de 55% du chiffre d’affaires local en 2020. La raison est simple : la cité thermale accueille 80% de retraités parmi ses curistes, et il n’aura échappé à personne que le climat sanitaire national continue de compliquer les choses pour les personnes fragiles.
Pour autant, les acteurs locaux tiennent à rappeler que leurs centres sont sûrs et que les règles en vigueur y sont scrupuleusement respectées. Ils appellent les médecins à ne pas freiner les projets des curistes.
Une mission sur l’avenir du thermalisme…
Seule bonne nouvelle du côté de Dax : aucun établissement ne serait menacé de fermeture définitive. Les différents dispositifs de soutien ont clairement sauvé les centres thermaux. Mais il est encore plus clair que les stations ne pourront guère supporter sans aide un tel niveau d’activité sur 2021. Surtout qu’alors que la saison va toucher à sa fin, il faudra supporter le traditionnel grand écart hivernal entre charges fixes et absence de revenus liée aux fermetures annuelles. Les acteurs du secteur espèrent donc une prolongation du dispositif de chômage partiel.
La situation n’est évidemment pas exclusive à Dax. En Bigorre, par exemple, les interrogations sont les mêmes. Marie Blanque, directrice des Grands Thermes de Bagnères (qui ont rouvert le 6 juillet), expliquait mi-septembre à nos confrères de La Dépêche que malgré l’allongement programmé de la fin de saison, les réservations restaient faibles et les annulations importantes.
On rappelle en effet que les 7 stations haut-pyrénéennes resteront cette année ouvertes jusqu’au 19 décembre, au lieu de fermer fin novembre comme d’habitude. Elles proposent également des avantages comme des lots de cadeaux ou des activités offertes (entrées en centre de balnéo, montée du Pic du Midi, etc.).
À Dax, en revanche, la saison ne devrait pas être prolongée au-delà de son terme habituel : le faible niveau d’activité n’y inciterait pas vraiment.
On se souvient que les centres thermaux dacquois ont bénéficié d’une campagne de communication estivale orchestrée par l’agglomération. Pour aller plus loin, une subvention exceptionnelle de 600.000 euros a été votée fin septembre par le Grand Dax pour son office du tourisme et du thermalisme.
À l’échelle nationale, des annonces ont été faites ce lundi par le secrétaire d’État en charge du tourisme Jean-Baptiste Lemoyne. On a ainsi appris qu’une mission sur l’avenir du thermalisme allait être confiée à Jean-Yves Gouttebel, président du Conseil départemental du Puy-de-Dôme.
Le gouvernement parle d’une baisse d’activité moyenne de 40% pour les 110 stations thermales du pays. En France, 100.000 emplois dépendraient directement ou indirectement du thermalisme.
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