COUP DE COEUREn Béarn, l’eau du Gave comme élément fédérateur

Les éditions s’enchaînent, mais les organisateurs originaux sont toujours bien présents. « C’est une fête qui rassemble et sonne la rentrée pour les jeunes comme les adultes. Nous fêtons cette année les 20 ans de Touskiflot qui, comme nous, n’a pas pris une ride », s’amuse Josy Poueyto, députée des Pyrénées-Atlantiques et adepte de la première heure, entourée des autres organisateurs de l’évènement.

Il faut dire que Touskiflot a largement été adopté par les habitants de l’agglomération paloise : depuis sa création, l’événement a rassemblé près de 1.500 embarcations et chaque année, entre 8.000 et 12.000 personnes se réunissent autour du Gave de Pau.

« Si Touskiflot est devenu ce qu’il est, c’est grâce aux habitants et à l’investissement de la centaine de bénévoles, qui assurent la sécurité et l’animation dans et en dehors de l’eau. Donc merci à vous » tient à souligner Olivier Pellure, directeur de la MJC des Fleurs.

Pour participer à ce défi sportif, les inscrits doivent fabriquer une embarcation sur une thématique de leur choix et se laisser porter par le courant, utilisant leur pagaie uniquement pour éviter les obstacles. Les équipages sont évalués par un jury sur le temps réalisé, l’originalité de l’embarcation, les matériaux utilisés (les plus recyclables et verts possibles).

« Chaque année, on note une créativité extraordinaire dans la confection des radeaux. Ce n’est pas une compétition, mais une descente avec un temps maximal donné que l’on établit la veille ou l’avant-veille lors d’une descente test », explique Alain Le Jeanne, animateur citoyen du gave.

Sport et bonne humeur

De ces 20 années, les organisateurs gardent de nombreux souvenirs. « Dans les premières années, la famille Estanguet s’est investie dans cette manifestation au titre de parrain. Tony avait créé un radeau avec un tipi. L’équipe à son bord, dont faisait partie Josy Poueyto, a eu la bonne idée d’allumer un fumigène pour faire sortir la fumée du tipi. Sauf qu’ils l’ont lâché et cela a explosé leur embarcation dès le départ. Ils ont fini le parcours en penchant dangereusement », se souvient en souriant Olivier Pellure.

« Nous avons eu la chance d’avoir toujours une météo favorable. Une année, un ami m’a appelé depuis Saint-Pée-sur-Nivelle trois heures avant le départ des embarcations, pour me dire que le gave était monté de 1m50 à la suite d’une grosse crue en montagne. Tous les radeaux étaient à l’eau et on a vu le Gave de Pau monter de plus en plus, ce qui complique beaucoup la navigation.

Ce jour-là, le maintien de la course s’est joué à cinq centimètres. Avec le courant, les équipages n’ont jamais été aussi vite : ils ont mis moins de 30 minutes au lieu d’une heure ! Nous n’avions pas eu le temps d’installer la banderole de l’arrivée que la première équipe était déjà passée, on l’a retrouvée au barrage d’Artiguelouve », raconte Alain Le Jeanne.