Vacances : « temps de repos accordé à ceux qui travaillent », « temps pendant lequel une personne interrompt ses activités habituelles »… Nous y sommes mes soeurs. Est-ce qu’une femme, mère ou grand-mère, interrompt ses activités habituelles pendant ce qu’il est courant d’appeler « vacances » ?
Je le dis tout de suite, je m’inspire des conversations féminines du mois de juillet, ponctuées, j’ai pu le constater, de longs soupirs. Parce que lutte contre les stéréotypes ou pas, la femme est encore maîtresse chez elle, non mais.
« Je vais avoir maison pleine » (soupir) signifie chaque jour un trois quart de temps de remplissage et vidage de machines en tout genre, du réfrigérateur au lave-linge, avec activités annexes : marché, pliage du linge, repassage, ménage etc. Je sais, les aides ménagères, c’est pas pour les chiens mais ça coûte et c’est la crise.
« On part en location », re-soupir à l’idée de devoir se familiariser avec des appareils électroménagers inexistants ou hors d’âge. Et que dire de ces amies qui bossent toute l’année et se retrouvent à faire en vacances ce qu’elles ne font pas chez elles, repassage et ménage, encore que si l’on tient compte de la définition du dictionnaire, elles, pour le coup, ont changé d’activité !
Voilà, c’est bête à dire mais, comme les vaches ont besoin d’être traites quoiqu’il arrive, nos bestiaux à nous continuent à se nourrir quatre fois par jour et à salir leur linge, même en vacances. A moins de lancer la mode des repas-gélules ou de mettre en place une recherche génétique pour fabriquer des humains autonettoyants, il n’y a guère de solution pour nos vacances à nous.
Vous me direz qu’on peut faire participer tout le monde en parlant de « solidarité » « justice sociale » et autre « lutte contre les stéréotypes ». Ca marchera pendant deux jours, le temps que les uns et les autres organisent leurs « activités ». Les vôtres, elles sont déjà bétonnées…
Il y a bien une solution, mais à essayer à petite dose parce qu’on n’est tout de même pas totalement dénaturées : se débrouiller pour rester un peu seule chez soi ou partir seule deux ou trois jours. Repos garanti mais rien n’étant parfait en ce bas monde, il ne faut pas craindre le retour, le réfrigérateur vide de chez vide, la montagne de linge sale frôlant le plafond…
Quelle vie ! Mais c’est notre vie et on l’aime parce qu’il y a les grandes tablées d’été, le temps qui traîne et nous avec… Bonnes vacances !
Pasquine L’Islet
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