Marie-Victoire Chabat a évolué toute sa vie dans le monde des lunettes. Elle-même porteuse de lunettes, son grand frère était représentant pour une marque, et c'est lors d'un déjeuner anodin avec sa mère, en face d'une boutique, que son avenir s'est dessiné. « J'ai montré le magasin de lunettes à ma mère et je lui ai dit que c'est ça que je voulais faire ».
Son parcours scolaire et ses études se dirigent donc vers les métiers de l'optique : vendeuse en magasin, puis commerciale. « J'aimais beaucoup ça, mais à chaque fois, il y avait des choses qui me contrariaient. Je ne me retrouvais pas totalement dans les marques pour lesquelles je travaillais. Puis un jour j'ai eu le déclic, le sentiment d'avoir fait le tour, et l'envie de me lancer dans mon projet ».
Originaire de Bordeaux, c'est dans les Landes, à Hossegor, que la fondatrice de Victoire Family Eyes pose ses valises. « Nous avions déjà une maison sur place. On peut dire qu'Hossegor est notre ville de cœur. Et je m'étais toujours dit que le jour où je me lancerai dans mon entreprise, j'aimerais le faire à Hossegor ».
Un hangar de 120m² attendait par magie, dans la zone Pédebert, de quoi permettre à Marie-Victoire Chabat d'y installer quelques machines, et d'y lancer officiellement sa propre entreprise.
COUP DE POUCE
« Aujourd'hui nous sommes 5, bientôt 6. Et que des femmes ! », souligne la cheffe d'entreprise. « Il y a un véritable esprit de famille, tout le monde s'entend bien, et surtout, nous travaillons à taille humaine ». Une dimension importante pour la fondatrice, qu'elle met d'ailleurs en avant sur ses réseaux sociaux. « On ne cache rien. C'est notamment une façon de montrer que derrière nos lunettes, il y a des humains qui travaillent. Les gens ont tendance à l'oublier, alors que c'est important ! Sans toutes ces petites mains, ces lunettes ne pourraient pas exister. Je trouve que c'est très important de parler de ça, de raconter ces histoires », poursuit Marie-Victoire Chabat qui souhaite que son histoire et celles de ses collaboratrices soit racontée.
Victoire Family Eyes c'est aussi une histoire de famille. Une vocation née du grand frère, et formulée en la présence de la mère de la fondatrice, mais pas que... « Quand je parle de la famille, j'inclus aussi les amis, les gens de qui je suis très proche. C'est de tout ces gens-là que je souhaitais m'entourer en créant l’entreprise, et beaucoup ont été des investisseurs au démarrage. Aujourd'hui je pense encore à eux, puisque chaque lunette créée porte le surnom de l'un des membres de la famille. C'est un petit geste, mais il est important pour moi ».
Si les lunettes de Victoire d'Aqui sont, en tant que telle, relativement classiques, l'entreprise elle est plutôt atypique. « Nos lunettes sont en acétate de cellulose. C'est une matière connue et très utilisée dans la fabrication de lunettes. On a une production semi-industrielle, puisqu'on utilise une machine à découper nos formes notamment. L'idée est d'être dans une logique de volume pour pouvoir être cohérent sur le marché. Mais on ne souhaite pas omettre la qualité et notre impact local et environnemental pour autant. Et ça, c'est un peu plus rare... ».
En effet, l'assemblage des lunettes est fait à la main par les collaboratrices de Victoire Family Eyes. « On travaille au maximum avec des fournisseurs français. Le plus loin ça va être l'Italie et l'Allemagne », concède Marie-Victoire Chabat. Mais au plus proche, l'entreprise travaille avec de nombreuses autres structures.
On peut ainsi citer Bibizi, qui réalise les étuis des lunettes, à Azur, grâce à des chutes de liners de piscine. Idem pour FMS à Peyrehorade, qui réalise les chaussettes de protection à partir de chutes de maillots de rugby.
Enfin, des supports peuvent quant à eux être fabriqués à Saint-Geours-de-Maremne, grâce à l'entreprise AVEC. « Cette politique du 0 déchet, c'est aussi de proposer des boîtes navettes, qui vont revenir chez nous et que l'on va pouvoir réutiliser pour éviter la surproduction. Et on la poursuit même jusque dans nos locaux. On cherche d'ailleurs une solution pour recycler nos propres chutes de matières premières ».
Aujourd'hui à une production d'environ 50 lunettes hebdomadaires, Victoire Family Eyes souhaite doubler, voire tripler sa production. « Cela passera par des processus de fabrication plus simples. Cela devrait aussi pouvoir nos ouvrir la possibilité de proposer de la sous-traitance pour des opticiens qui seraient intéressés pour développer leurs propres collections ».
L'entreprise souhaite également développer son réseau d'opticiens partenaires, en passant d'une quarantaine de boutiques à près de 200 opticiens. « On vise majoritairement un développement dans le Sud-Ouest, pour conserver cet esprit local, mais on n'est pas fermé à aller plus loin ! », se réjouit Marie-Victoire Chabat, qui s'interdit de ne pas rêver...
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