À une dizaine de minutes du centre-ville de Pau, il est possible, depuis 2019, de s'évader tantôt en Australie, tantôt en Amérique, tantôt en Asie, ou simplement dans le cœur du Béarn agricole du siècle dernier. Comment ? Grâce à Exotic Park, la création de Maryline Perret et de Guillaume Darzacq. « C'était un rêve pour Guillaume d'ouvrir son propre parc après avoir travaillé pendant 10 ans dans un autre zoo », commence Maryline, alors graphiste, qui n'a pas hésité à suivre son compagnon dans cette aventure.
Après des années de démarches pour obtenir les autorisations adéquates, et un an de travaux, le parc et ses résidents ouvrent leurs portes. « Pour les animaux, ça a été des échanges ou des dons. Par exemple, nous entretenons de très bons contacts avec le Zoo de Monaco ». Structure dont le logo avait d'ailleurs été dessiné par... Maryline Perret ! « C'est une petite histoire sympa. Le directeur du zoo voulait refaire son logo, donc je me suis proposée ! De là nos relations ont amené à des dons d'animaux de leur part ».
Sur les 2 hectares du site, on retrouve donc principalement des invertébrés et des reptiles, dans le vivarium (phasmes, papillons, fourmis qui habitent d'ailleurs la plus grande fourmilière Atta d'Europe avec près d'un million d'individus, serpents, varans, iguane, etc.). Mais le site s'étale aussi en extérieur, avec de nombreux oiseaux venus d'Afrique, d'Asie et d'Australie, et avec des mammifères (lamas, wallabys, petits singes, et animaux plus courants chez nous comme des lapins, brebis, moutons, poules, etc.).
C’est un véritable bonheur, on n’a pas l’impression de travailler.
« La grande majorité des animaux, si ce n'est tous, sont déjà habitués à la captivité, donc ils sont très accessibles ». Et pour avoir visité le zoo, on peut vous l'attester ! La proximité avec les animaux est impressionnante, à tel point qu'on pourrait même les toucher si les pancartes ne l’interdisaient pas. « Même pour nous, c'est très facile de s'en occuper car ils n'ont pas peur des humains. C'est un véritable bonheur, on n'a pas l'impression de travailler. C'est juste trop bien ! »
À Lescar, ils sont 5 soigneurs à avoir le bonheur d'être aux petits soins des animaux du parc. « Le matin, on s'occupe de faire le tour des enclos, de vérifier qu'il n'y a eu aucun souci pendant la nuit, que tout le monde va bien. Puis on passe à la phase du nourrissage et du nettoyage des enclos ». L'après-midi, le staff est à l’affût des besoins des animaux, mais aussi des interrogations des visiteurs...
« On est là pour répondre aux questions des gens pour qu'ils puissent profiter pleinement de leur visite. On organise aussi des petits événements, comme des nourrissages avec les wallabies, les chèvres, les petits singes, on propose des activités autour de vivariums aussi. Le côté pédagogique est important, les enfants y sont très sensibles, dont on fait aussi beaucoup de choses avec eux ». De la pédagogie concernant des espèces étrangères au Béarn, mais aussi concernant des animaux plus locaux, comme dans une petite ferme spécialement conçue pour replonger les visiteurs dans une exploitation du siècle dernier, machines et outils compris.
En moyenne, ce sont entre 25.000 et 27.000 personnes qui fréquentent le site tous les ans. De quoi permettre au parc de vivre, et d'aider des associations, toujours dans l'objectif de prendre soin des animaux. « Nous reversons 50 centimes par entrée. En tout, nous avons déjà reversé près de 35.000 euros. L'objectif cette année c'est 10.000 euros ». De l'argent qui va ensuite être réparti avec plusieurs associations qui œuvrent à réintroduire les animaux dans leurs milieux naturels.
Alors petits et grands, amoureux de la nature et des êtres qui la peuplent, qu'attendez-vous pour vous évader aux quatre coins du monde sans sortir du Béarn, tout en participant à la conservation d'espèces en danger ? Nous, on n'y retournera, c'est évident...
Timothé LINARD
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