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En ligneLe e-commerce est sous tension

Avant même l’annonce des mesures de confinement, l’épidémie avait déjà dopé l’activité de certains sites marchands. Mais tout ne sera pas rose pour tous les e-commerçants…
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C’est évidemment le e-commerce alimentaire et de produits de grande consommation qui a pour l’instant le mieux profité du contexte… Mais il reste difficile de prévoir les niveaux d’activité des prochaines semaines, tandis que certains salariés du secteur s’inquiètent de leurs conditions de travail.

Lundi dernier, le cabinet Nielsen notait déjà pour la semaine précédente une nette progression de la demande de produits alimentaires et de première nécessité sous l’effet de l’expansion du covid-19. Assez logiquement, le e-commerce alimentaire aurait progressé 4 fois plus vite que les magasins physiques pendant ce laps de temps. Nombre de sites marchands du domaine alimentaire et de services de drive ou de livraison en ligne ont par ailleurs connu à partir du 13 des progressions à 3 (voire à 4) chiffres de leurs ventes, et ce au moins jusqu’à lundi dernier.

En termes de volume d’activité, le traditionnel drive (qui représente environ 80% des achats alimentaires réalisés en ligne en France) se taillait la part du lion, avec 29% de progression sur ladite semaine (par rapport à la même période l’an dernier) et un record de 164 millions d’euros d’achats enregistrés. Mais si la livraison à domicile de produits de grande consommation pèse encore assez peu lourd dans la consommation française, elle aurait connu pendant la même semaine une progression de plus de 72%. Les produits d’hygiène et les denrées alimentaires non périssables ont été les plus prisés.

Mais il y a naturellement e-commerce et e-commerce, et certains segments seront tout aussi lourdement impactés que dans le commerce physique. On pense aux agences de voyage en ligne, mais aussi aux secteurs du prêt-à-porter ou des articles de décoration pour la maison. D’autres, comme celui des jeux éducatifs en ligne ou des outils informatiques utiles en cette période de confinement, pourraient à contrario tirer leur épingle du jeu dans les semaines à venir. On pense aussi aux aliments de nos animaux de compagnie.

Composer avec les conditions sanitaires…

Quoiqu’il en soit, il est assez délicat de mesurer l’impact du confinement durable qui vient d’être décidé sur l’activité des e-commerçants. Passée la frénésie des premiers jours, on attend davantage de données sur le comportement actuel des consommateurs.

En attendant, les e-commerçants doivent non seulement s’adapter à ces incertitudes, mais aussi composer, elles aussi, avec l’épidémie, en revoyant leurs procédures pour essayer de diminuer les risques de contamination. La semaine dernière, un conflit est déjà né entre le géant Amazon et des salariés désireux de faire valoir leur droit de retrait, estimant les conditions de sécurité sanitaire insuffisantes sur leur lieu de travail. L’entreprise, elle, maintient que tout a été mis en œuvre pour se conformer aux exigences gouvernementales, et qu’elle ne rémunèrera pas les absents sans meilleure justification.

Chez Cdiscount, dont les bases sont en Gironde, on déclare avoir musclé les stocks pour faire face à la demande des prochaines semaines, et l’on remarque effectivement une diminution des ventes sur les segments de l’ameublement, de la mode et de la décoration. L’entreprise a mis en place une campagne « On doit rester chez soi, Cdiscount est là » et livre gratuitement et partout en France (avec Colissimo) à partir de 50 euros d’achats, annonce-t-elle. On connaît l’entreprise pour l’électroménager, mais elle livre aussi une sélection de produits d’épicerie et d’hygiène, et de nombreux autres articles. Les ventes d’imprimantes, par exemple, seraient en train de décoller à cause de l’explosion du télétravail.

Pour l’instant, les e-commerçants ne semblent pas se montrer excessivement alarmistes sur la question des stocks ou d’éventuelles pénuries. Beaucoup déclarent avoir anticipé. À plus long terme, il faudra cependant compter sur les transporteurs, alors que certains chauffeurs commencent à grogner au chapitre de leur sécurité. On notera que les sites marchands ont souvent étendu leurs délais de rétractation à un mois, l’incertitude planant sur la capacité qu’auront les clients de retourner leurs colis.

Les autres interrogations touchent à la livraison en elle-même. Des dispositifs sont déjà en place au sein de La Poste et chez les expressistes (UPS, DHL, etc.). La Poste a activé un système de SMS : les destinataires peuvent répondre au livreur pour que leur colis soit déposé devant chez eux. Pour les services basés sur des points-retraits désormais bien souvent fermés, il faudra attendre. Mondial Relay a par exemple suspendu livraisons et collectes jusqu’au 15 avril, au minimum.

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