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Entreprise d’iciLauak s’embarque dans l’aventure du Falcon 6X

Le groupe aéronautique familial basque vient d’achever son premier élément de fuselage du futur avion d’affaires de Dassault, dont les livraisons commenceront dès 2022...
LAUAK FALCON 1
L’entreprise fondée en 1975 à Hasparren par Jean-Marc Charriton a beaucoup grandi ces dernières années. Pilotée par son fils Mikel, actuel DG, et engagée dans une stratégie d’acquisitions, elle espère atteindre les 300 millions de chiffre d’affaires d’ici 3 ans.

Alors que l’assemblage d’un premier Falcon 6X se poursuit du côté de Biarritz, Lauak recevait ce lundi 4 novembre une délégation de Dassault Aviation sur son site d’Hasparren, afin de lui présenter un premier élément de fuselage qu’il sera appelé à produire en série.

La conception de cet élément avait été lancée au printemps 2018, avec une nouveauté : Lauak avait directement participé à cette étape de modélisation, dépassant ainsi sa fonction habituelle de simple exécutant. Une marque de confiance de la part de l’avionneur, dont le nouvel appareil effectuera son premier vol en 2021 et commencera à être livré en 2022, d’abord au rythme d’une unité par mois, puis de deux à partir de 2023.

Ce Falcon 6X, qui se veut « le biréacteur le plus spacieux, moderne et agile de toute l’aviation d’affaires », devrait être commercialisé au prix de 47 millions de dollars. Exit l’idée d’une motorisation Safran, intégrée dans le projet 5x. L’aéronef sera équipé de moteurs Pratt & Whitney en provenance du Canada. « Doté des commandes de vol numériques et des technologies cockpit les plus avancées de l’industrie », il pourra accueillir 8 passagers (plus 3 membres d’équipage) et parcourir plus de 10.000 kilomètres de distance d’une traite.

De la maison familiale au groupe de 2.000 personnes…

La production de ce fameux élément par Lauak n’est pas tout à fait une mince affaire. Il comportera 2.930 pièces élémentaires (dont 1.720 produites par Lauak) et mesurera environ 6 mètres de long, pour plus de 320 kg. Pas moins de 19.100 fixations auraient été réalisées par une dizaine de personnes pendant 3 mois pour le fabriquer, processus qui devrait s’accélérer au fur et à mesure des livraisons.

Pour cela, si une grande partie de ces pièces élémentaires seront toujours fabriquées à Hasparren et quelques autres sur le site Lauak de Toulouse, l’assemblage de l’élément devrait être réalisé au Portugal. Cet élément de fuselage, couplé à un réservoir de 1.968 litres, composera le ventre de l’appareil. Il est l’équivalent du tronçon T34 associé au Rafale (celui-ci livré à Paris depuis Biarritz pour être assemblé). Une trentaine de personnes devraient directement œuvrer sur ce programme 6X au sein de Lauak.

On rappelle que le sous-traitant basque compte aujourd’hui 10 sites employant un total de plus de 1.800 personnes sur 90.000 m2 de surfaces, pour un chiffre d’affaires qui devrait bientôt dépasser les 200 millions d’euros (165 l’an dernier), notamment dopé par l’acquisition (annoncée en fin d’été 2018) des activités tuyauterie et canalisations de Bombardier en Amérique du nord, couplée à la signature d’un contrat d’approvisionnement avec l’avionneur canadien. Cette acquisition et ce contrat ont également donné lieu récemment au lancement d’un site Lauak mexicain.

Avant cela, l’entreprise basque poursuivait déjà une stratégie d’acquisition : elle s’était déjà offert en 2016 la moitié de Centrair, une PME du composite établie à Châteauroux, et l’année suivante l’usineur de pièces mécanosoudées Alisaero (130 personnes, 12 millions d’euros de chiffre d’affaires), basé à Saint-Germé (Gers) et nanti d’un site à Vic-en-Bigorre, avec pour clients des acteurs comme Daher et Airbus Helicopters. Au final, Lauak espère franchir le cap des 300 millions d’euros de revenus et des 2.000 salariés en 2022.

Pour ce projet 6X comme pour d’autres, Lauak est toujours en quête de nouvelles recrues, non sans peine pour embaucher, en dépit d’une grille de salaires qui partirait 20% au-dessus du SMIC. Le sous-traitant recherche en particulier des usineurs, des chaudronniers et des assembleurs. Devant les difficultés à trouver localement du personnel qualifié, la société demeure toujours aussi attachée au territoire, formant elle-même son nouveau personnel avec l’appui du pôle DEFI Tarnos de l’UIMM Adour.

La SARL Eskulanak, qui fournissait historiquement des pièces de chaudronnerie à Dassault et a fait le pari du Portugal (où elle ouvre cette année un site à Grândola) au début des années 2000, n’a donc pas fini de se muer en petit empire basque de la sous-traitance aéronautique.

Pour en savoir plus sur le groupe basque, allez donc sur groupe-lauak.com

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