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7e Art pour le photographe et poète landais Félix Arnaudin

« Lou péc » (le fou) va revivre dans un film avec Daniel Prévost, Bruno Solo et David Salles dans le rôle-titre. Son nom : l’Esplanduda
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Qui connaît encore Félix Arnaudin ? Un étrange personnage, assurément. À tel point qu’il était surnommé « lou péc », le fou, par ceux qui le côtoyaient. Un original, en tout cas, né en 1844 à Labouheyre, où il décède en 1921.

À la fois poète, photographe, mais aussi linguiste, historien, ethnologue, le tout s’exerçant sur le territoire exclusif de la Haute-Lande, et sur un fond de culture pastorale que les transformations économiques font inexorablement disparaître.

À vélo, il va parcourir tout le territoire, interroger ses habitants rationnellement, à l’aide de questionnaires précis, et le premier, réaliser sa première description photographique : le musée d’Aquitaine, de Bordeaux, conserve précieusement quelque 2.700 de ses plaques de verre.

Il recueille aussi contes, histoires, proverbes, chants, mots gascons et les consigne par écrit. Son œuvre se présentant sous la forme de plusieurs dizaines de milliers de feuillets manuscrits et de plus de 4.000 photos. Lagunes, champs, mottes, pinède, architecture vernaculaire, églises, fontaines, bornes de sauveté, moulins, et scènes de vie, des champs, tout est répertorié.

Naturellement, de son vivant il fut incompris. Un hurluberlu, un cinglé, un anticonformiste mort seul et dans la misère, ou presque. De nos jours, il apparaît comme un visionnaire, un ethnologue désintéressé, un précurseur doublé d’un écologiste, au bon sens du terme. Et est désormais l’objet des plus grandes marques de respect, avec un Fonds Félix Arnaudin au musée d’Aquitaine ; ses manuscrits étant conservés aux Archives Départementales des Landes et au Parc naturel régional des Landes de Gascogne, où on peut les consulter.

De quoi attirer l’attention du dessinateur landais Marc Large, qui prêta son talent à Charlie Hebdo, au Fluide Glacial ou au Canard Enchaîné, et fut l’un des organisateurs du défunt (snif !) Satiridax. Il est à la base du film, auquel il réfléchit depuis quinze ans, qui va être tourné sur sa vie, avec David Salles en vedette (Hors les murs, Qu’est-ce qu’on a fait au Bon Dieu), Daniel Prévost, Stéphanie et Gustave Kervern, Yvan Le Bolloch et Bruno Solo, avec Anthony Martin à la baguette.

Si tout va bien, le long-métrage sortira sur les écrans en 2021. Une date symbolique, puisque marquant le centenaire du décès de Félix. Qui méritait bien ce coup de chapeau.

 

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