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ENTREPRISE D’ICITeréga en accélérateur des énergies

Basée à Pau, l’entreprise spécialisée dans le transport et le stockage du gaz s’impose aussi comme un acteur incontournable pour préparer l’avenir de son territoire…
MAS - TIGF - PAU - 64, France, 12-01-2015
Dominique Mockly, président et directeur général, nous livre sa vision du rôle stratégique que tient Teréga, non seulement pour assurer sa mission de service public, mais aussi pour s’impliquer dans la transition énergétique et la mobilisation des forces vives du bassin Adour Gascogne.

Après l’interview publiée en mai dernier (cliquez ici), nouveau tour d’horizon avec Dominique Mockly.

Vous confirmez les bons résultats de Teréga dévoilés au printemps…

Dominique Mockly – Oui. Les principaux indicateurs illustrent la bonne santé de l’entreprise, tant au niveau du chiffre d’affaires (500 millions d’euros) que des investissements (145 millions). Et les deux dernières opérations lancées, notamment pour refinancer une partie de la dette, ont montré que les marchés financiers nous font confiance. C’est un signe important.

Votre stratégie va au-delà de votre mission historique ?

D. M. - Je voudrais insister sur des marqueurs importants qui structurent notre positionnement : la recherche et l’innovation, en interne mais aussi avec des partenaires nationaux et régionaux ; la sécurité, avec une année de certifications majeures ; la responsabilité sociétale et environnementale sur notre territoire ; la mobilisation autour de la transition énergétique ; et l’ouverture vers de nouvelles compétences digitales.

Vous avez bien résisté dans cette période de crise sanitaire ?

D. M. – Comme je vous l’avais expliqué en mai dernier, nous avons su assurer notre mission de service public pendant le confinement et dans les mois qui ont suivi, en appliquant le Plan de continuité d’activité que nous avions largement anticipé. Tous les collaborateurs ont fait preuve d’une grande agilité pour combiner les impératifs de présence sur le terrain et la nécessité de pratiquer au maximum le télétravail. Teréga avait également, en permanence, des équipes mobilisables sur le terrain en cas d’urgence. Nous sommes très fiers de la manière dont nous avons géré cette situation inédite, en garantissant une sécurité maximum tout en continuant à préparer l’avenir.

Où en êtes-vous aujourd’hui ?

D. M. – Tous les projets ont été redémarrés et nous sommes pratiquement dans nos prévisions d’activité. Même chose au niveau des investissements. Cela malgré une baisse de la consommation de gaz en raison du confinement, avec l’arrêt de nombreux secteurs industriels, mais aussi d’une météo clémente en début d’année. Ce qui est intéressant à noter c’est que la consommation industrielle rattrape son retard et devrait revenir à un niveau normal en fin d’année. C’est un bon indicateur de reprise de l’activité économique. A noter également que cette deuxième année de la Trading Region France (TRF), qui a modifié en profondeur le marché français du gaz naturel, a généré beaucoup de flux Nord-Sud et Sud-Nord avec notre place d’échange et la création des spreads localisés. Quant au stockage, il a été quasiment rempli à 100 % dès le 1er septembre.

Méga Stockage Hydrogène - TerégaQuelles sont vos perspectives avec l’hydrogène ?

D. M. – Nous sommes convaincus que le déploiement d’une nouvelle filière hydrogène en France contribuera activement à l’objectif de neutralité carbone d’ici 2050. Cela passe par la création d’une dorsale en Europe, avec un réseau de transport de 6.800 km reliant les différentes vallées de l'hydrogène à l’horizon 2030 et qui pourrait atteindre 23.000 km en 2040. Ce réseau sera constitué aux trois-quarts de canalisations déjà en service pour le gaz naturel adaptées pour recevoir de l'hydrogène pur. L’enjeu est aussi de minimiser le coût de la transition énergétique pour le consommateur final. Il faut savoir que, dans les conduites de gaz, on peut faire passer une puissance équivalente à 8 lignes électriques haute tension. Un programme est lancé avec les autres transporteurs européens pour faire évoluer les canalisations, y compris avec un mix hydrogène et méthane.

Et pour le stockage d’hydrogène ?

D. M. – Nous travaillons avec Hydrogène de France (HDF), spécialiste des technologies de l’hydrogène, sur des solutions de stockage géologique d’énergie en cavité saline, avec la plateforme HyGéo. Le stockage massif de l’énergie, permettant une forte intégration des énergies renouvelables intermittentes dans le mix électrique, est l’une des composantes de la transition énergétique. Il nécessite la disponibilité de grands volumes que peuvent offrir les ressources du sous-sol. Le stockage d’hydrogène en cavité saline est aussi une opportunité pour les réseaux dédiés à l’hydrogène dans le cadre de la logistique de distribution à grande échelle.

Où en êtes-vous avec le biométhane ?

D. M. – Teréga a pris une participation dans la start-up, DualMetha, aux côtés d’Enagás, le grand opérateur d’infrastructures gazières espagnol. Cette société innovante développe des technologies qui permettent notamment de faire baisser les coûts. Les tarifs actuels sont encore trop contraignants et freinent le développement de cette filière. Nous voyons émerger de plus en plus de projets de production de biométhane, mais il faut aussi favoriser l’augmentation de son utilisation dans les différents modes de transport. Pour apporter notre contribution à ce niveau, Teréga a prévu de participer avec ENR 64 à la création de nouvelles stations GNV.

La transition énergétique reste une priorité ?

D. M. – Bien sûr. Et nous nous positionnons clairement comme fer de lance, dans le cadre de notre plan Impacts 2025, avec comme maîtres mots : proximité, ouverture, efficacité et solidarité vis-à-vis de parties prenantes qui pourraient en avoir besoin suite à la crise actuelle de la covid-19. Nous nous impliquons aussi dans le projet Impulse 2025, qui vise le déploiement d’un dispositif multi-énergies intelligent.

Vous êtes aussi entrés dans la révolution numérique…

D. M. – Nous avons développé une plateforme innovante et agile pour nos propres besoins métiers, notamment en intégrant des solutions de stockage de données et de logiciels dématérialisées grâce aux technologies Cloud, et en particulier à la méthode DevOps. Teréga a décidé de créer la Pyrénées Cloud Academy pour développer de nouvelles compétences sur le territoire. Les entreprises qui ne disposeraient que d’une expertise limitée en matière de technologies Cloud sont les bienvenues dans cette démarche qui veut favoriser l’émergence d’un véritable réseau de partage d’expérience, de conseils et de développement de compétences au service des entreprises du territoire. Il s’agit d’accompagner les acteurs d’ici à mieux se projeter vers le futur en mobilisant l’écosystème.

Teréga se présente comme une entreprise engagée…

D. M. – A plusieurs niveaux. Par exemple avec un engagement sur la neutralité carbone, pris en 2016 au travers notre programme BE Positif, qui marque la volonté de l’entreprise de devenir un acteur exemplaire sur le plan environnemental, tout en déployant une politique volontariste de réduction et de compensation de l’empreinte de ses activités. Nous sommes aussi mobilisés autour de la préservation de la biodiversité, à travers la charte « Entreprises Engagées pour la nature ». Par ailleurs, notre société soutien des actions liées à l’intégration par le sport, de jeunes ou de personnes handicapées. Comme celles menées par le Billère Handball ou l’Elan Béarnais.

Vous lancez un fonds de dotation ?

D. M. – En effet, nous allons dans quelques jours lancer notre fonds de dotation, nommé « Teréga accélérateur d’énergies ». Sa vocation est de soutenir des programmes d’inclusion comme ceux dont je viens de parler, mais aussi des projets qui portent les territoires. La première initiative sera de publier un ouvrage collectif « ”Lignes Essentielles” », valorisant des talents, des énergies qui se sont exprimées pendant la période de confinement, et des personnes qui contribuent à libérer les territoires. A l’occasion de son lancement, nous préciserons les missions que se donne le fonds de dotation.

Un message ?

D. M. – Malgré un début d’année compliqué, Teréga a montré sa volonté de continuer à investir fortement pour préparer le futur, de manière responsable et engagée. Si nous sommes naturellement en première ligne au niveau des transitions énergétique et numérique, nous voulons aussi accompagner l’épanouissement des énergies humaines sur les territoires.

Informations sur le site internet de Teréga, cliquez ici

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