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COUP DE CŒURGrand Dax : le Champ Libre se met à la tisane

À Gourbera, entre Dax et Castets, Julie Rousseau a lancé en 2017 une exploitation où elle cultive en bio plantes aromatiques et plants potagers, et produit du miel...
CHAMP LIBRE 5
Établie sur un domaine de 5 hectares protégé et largement arboré, cette Saint-Pauloise d’origine exploite 3.000 m2 de cultures et une vingtaine de ruches. Le bouche à oreille a si bien fonctionné qu’elle s’est retrouvée à court de stocks pendant le premier confinement.

À Gourbera, petite commune du Grand Dax, Julie Rousseau fait partie de la nouvelle génération de producteurs bio d’ici, sur des terres landaises qu’elle n’a délaissées que le temps d’études d’archéologie et d’horticulture à Angers.

Depuis trois ans et demi, elle s’attache à faire grandir l’exploitation qu’elle a lancée sur un vaste domaine bien protégé des cultures alentour, où elle peut cultiver en bio plusieurs dizaines d’espèces de plantes aromatiques (basilics, menthes, thym, romarin, sauge, mélisse) et de plants potagers (tomates, poivrons, courgettes, melon, piment).

Sous serre ou à l’air libre, elle exploite aujourd’hui autour de 3.000 m2 d’espaces, ainsi qu’une vingtaine de ruches pour produire du miel de fleurs. Un chiffre qui augmente régulièrement, au gré des nouvelles idées de la propriétaire. Sa nouvelle serre abrite pas moins de 15.000 plants.

Et il faut croire que la mayonnaise prend, puisque le 16 avril dernier, en plein confinement, elle se fendait d’un message Facebook expliquant que son stock de plants potagers était épuisé. Le « cultiver soi-même » semble décidément séduire davantage de monde en ces temps troublés.

Des tisanes pour les lendemains difficiles…

Dans cette nouvelle exploitation, tout est fait à la main, à la seule exception de la préparation des terrains au tracteur. L’arrosage au goutte-à-goutte a été mis en place récemment. Les sols, acides, sont enrichis et préservés avec les feuilles de fagacées (chênes, châtaigniers) et de tilleuls, tombées des arbres du domaine. Autour de cette agriculture verte, une faune et une flore particulièrement riches jouissent des lieux, où Julie Rousseau a également planté des arbustes à fruits rouges et des fruitiers qui viennent encore ombrager les sols. Des principes qui rappellent ceux de l’agroforesterie.

Depuis l’an dernier et la fabrication d’un séchoir, Champ Libre (c’est le nom de l’exploitation) commercialise des tisanes composées à partir des feuilles des plantes cultivées. Avec déjà quelques « best-sellers » comme « Lendemain de fête » (calendula, romarin et menthes), « L’Antidote » (camomille pour la migraine, achillée millefeuille pour le foie, basilic sacré pour la fatigue mentale, serpolet et menthe verte en antiseptiques) ou « Le Cluc » (tisane reposante à base de verveine).

On notera également une tisane à base d’artemisia annua (ou armoise annuelle), plante asiatique traditionnellement utilisée en médecine chinoise et agitant un peu le monde de la recherche, en demande de nouveaux essais cliniques pour tenter de mesurer plus précisément ses éventuels effets sur le paludisme ou le coronavirus. Julie Rousseau a déjà imaginé plusieurs dizaines de mélanges pour ses infusions.

Champ Libre écoule sa production via les 5 Amap (Associations pour le maintien d’une agriculture paysanne, qui relient exploitants et consommateurs) des Landes, les marchés (à Dax au printemps), la vente directe ou, par exemple, le projet « Coop’Az » d’épicerie participative et de groupement de commandes à Azur.

On notera que la cultivatrice, qui commence à se verser un petit salaire, a dernièrement participé à l’opération « Notre assiette pour demain » du 17 octobre dernier, avec un chantier participatif matinal (nettoyage de planches de culture et visite de la ferme). On rappelle que cette « mobilisation nationale pour une alimentation saine et accessible à tous et une agriculture écologique », portée par une quinzaine d’associations militantes, était organisée au lendemain de la Journée mondiale de l’alimentation.

Plus d’informations sur le site internet, cliquez ici

Notre article sur l’artemisia annua – c’est ici

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