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Consensus béarnais pour relancer l’aéroport de Pau Pyrénées

Nicolas Patriarche, président du Syndicat mixte, propriétaire du site aéroportuaire d’Uzein, a confirmé de forts investissements pour favoriser la reprise du trafic aérien, essentiel pour le Béarn…
L'aéroport Pau Pyrénées à la relance
C’est en période de crise que se révèlent (ou pas) les essentiels sur le plan stratégique. La brutalité des effets de la pandémie sur le trafic aérien international et domestique a été dévastatrice. Pourtant en Béarn, on retrouve un peu d’air et d’optimisme.

Comme l’a souligné, le maire de Lons et vice-président de l’agglomération, la plateforme béarnaise a été confrontée à une situation vertigineuse avec un nombre de voyageurs en chute libre : décrochant d’un niveau de 600.000 passagers par an à seulement 185.000 en 2020.

Le mérite du Syndicat mixte de l’aéroport Pau Pyrénées (SMAPP) et du délégataire chargé de l’exploitation de l’aéroport, Air’Py, a été de trouver une solution, ensemble, pour passer ce terrible trou d’air sans dommages irréversibles, puis de se mettre en position de redécoller. D’une part, la volonté consensuelle des collectivités territoriales, et d’autre part, la solidité du groupe Egis actionnaire majeur du délégataire (avec 49% du capital ; 51% pour la CCI Pau Béarn), ont permis de trouver une voie pertinente.

Pour rappel, l’aéroport de Pau est la propriété d’un Syndicat mixte, avec comme actionnaires la Région Nouvelle-Aquitaine (30%), les Communautés de communes du Béarn (25,9%), la Communauté d’agglomération Pau Pyrénées (24,7%), et le Département des Pyrénées-Atlantiques (19,4%).

Depuis sa création en 2007, le SMAPP a cultivé une bonne synergie entre les collectivités béarnaises, autour des enjeux d’attractivité. Dans un contexte de plus en plus concurrentiel, y compris avec les territoires voisins, un aéroport dynamique est un atout incontournable. L’attractivité économique et touristique ne peut passer que par des liaisons ferroviaires et aériennes fréquentes, rapides et accessibles. Or, faute de ligne à très grande vitesse’ jusqu’à Pau, l’avion représente la seule voie porteuse pour le Béarn.

Pour financer les lourds déficits générés par l’arrêt brutal du trafic aérien puis par un redémarrage en mode réduit, le Syndicat a convaincu le groupe Egis de mettre la main à la poche en urgence. « Nous avions besoin de pouvoir prendre un minimum de recul de nous donner le temps d’analyser la situation avec toutes les collectivités territoriales impliquées dans l’aéroport » insiste Nicolas Patriarche. « Tout le monde a pris conscience des enjeux, ce qui nous a permis de nous retrouver unanimement autour de la décision d’investir pour assurer l’avenir de la plateforme aéroportuaire, sans pour autant gaspiller l’argent public ».

Finalement, cet été, le syndicat et les collectivités associées ont pris la décision d’apporter un budget de 10 millions d’euros supplémentaires sur 8 ans : la moitié pour participer à l’exploitation de l’aéroport, l’autre moitié pour couvrir des investissements indispensables, comme la réfection de la piste en 2024.

Les derniers chiffres du trafic aérien depuis Pau redonnent beaucoup d’espoirs au délégataire Air’Py comme au Syndicat mixte. Passé le cap périlleux de la crise sanitaire, le SMAPP compte bien se redonner de solides ambitions, au-delà de discussions potentielles avec l’aéroport de Tarbes-Lourdes. « Un comité stratégique a été constitué. Mais il faut se rendre à l’évidence, il est difficile de faire travailler ensemble des organisations très différentes tant sur le plan juridique qu’au niveau du type d’activité ».

En direct de l’aéroport Pau Pyrénées

Avant la crise sanitaire, la plateforme béarnaise accueillait 600.000 passagers par an et visait de passer le cap des 800.000 à moyen terme. Après la catastrophe 2020 (185.000 voyageurs), l’aéroport espère finir l’année 2021 avec 240.000 passagers.

La priorité reste de relancer les lignes avec Orly et Roissy qui sont encore loin du compte, avec par exemple 1 à 3 rotations par jour avec Orly contre 6 auparavant. Cela passera aussi par des tarifs plus attractifs de la part d’Air France ou de sa filiale Transavia.

En plus de l’activité commerciale, l’aéroport de Pau-Pyrénées bénéficie d’une activité militaire majeure, avec près de 18.000 mouvements par an (contre 4.000 pour les voyageurs actuellement et 8.500 avant la crise. L’Ecole des Troupes Aéroportées (ETAP), le 5ème Régiment des Hélicoptères de Combat, le 4ème Régiment d’Hélicoptères des Forces Spéciales, trois fleurons de la Défense nationale, sont les premiers utilisateurs des pistes de Pau-Uzein.

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